C'est un hasard qui a permis au scénariste de nous offrir cette B.D. qui m'a bluffée. Alors qu'il passe sur un trottoir parisien, des hommes vident une cave et disent de se servir. Il pioche le journal d'un poilu qui court de la déclaration de guerre jusqu'à Noël, date où on pensait qu'elle serait finie. le départ, la marche épuisante, l'attente, les tranchées, les bombardements, la blessure, l'hôpital, l'espoir des nouvelles de ses proches. Barroux le fait revivre avec ses dessins simples et parlants en noir et blanc qui s'accordent bien avec le journal de celui qu'on aimerait savoir ce qu'il est devenu par la suite. B.D. d'un soldat inconnu. Belle réussite ! ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Cette BD prend appui sur le vrai journal de guerre d'un vrai Poilu.
On assiste ici aux premiers temps de la guerre, quand beaucoup pensaient qu'elle serait terminée pour Noël.
Ce ne sont pas encore les tranchées et la guerre mécanique, moderne mais déjà la peur est là, celle des assauts, des charges, de l'équipement obsolète...
C'est beaucoup moins cru que Putain de Guerre de Tardi. Mais cela n'est pas moins fort, prenant, par la simplicité de la narration et du trait faussement naïf de l'illustrateur, qui s'accorde parfaitement au propos, peut-être même à ce que devait ressentir ce Poilu mais là, je m'avance peut-être).
La genèse de ce roman graphique est pour le moins singulière. En plein hiver, alors qu'il se promène entre Bastille et république, Barroux croise la route d'hommes en train de vider une cave. Ils déversent sur le trottoir un flot de « papiers humides, livres moisis, galets de charbon noir et meubles fatigués. » Au milieu de ce capharnaüm, une boîte en carton attire le regard de l'auteur-illustrateur. A l'intérieur de la boîte, il découvre un carnet contenant le témoignage d'un soldat partant pour le front en août 1914. C'est ce surprenant récit qu'il choisit de mettre en image.
Le 3 août 1914, c'est le jour du départ. de Paris, on prend le train vers Montargis. Dans les heures qui suivent, la compagnie prend la direction de l'est. le chemin sera long jusqu'au front, près de Verdun. C'est autour de Longwy que le soldat note les premiers combats. Les jours qui suivent sont difficiles sous le feu de l'artillerie. le 31 août, c'est la blessure puis l'évacuation vers l'hôpital militaire. le journal intime s'arrête à la date du 5 septembre. Impossible de savoir pourquoi le poilu a cessé d'écrire ni ce qu'il est devenu.
On les aura ! est un témoignage des plus réalistes sur les premières heures de la grande guerre. le départ le coeur léger sous les encouragements de la population. Les marches harassantes, les difficultés, certains soirs, à trouver un toit. Les tranchées que l'on creuse. La montée au front, l'horreur des bombardements, les blessés qui se comptent par milliers. le trait charbonneux de Barroux restitue à merveille ce cheminement angoissant vers le théâtre des opérations. le bruit sourd du canon, la peur au ventre, les villages ravagés, le dévouement des infirmières à l'hôpital… Une plongée au coeur d'un conflit dont on célèbrera bientôt le centenaire retranscrite ici avec une grande lisibilité.
Il y a quelques semaines j'étais au festival le Goût des Autres du Havre et j'ai vu la prestation de Barroux en spectacle, adapté de sa bande dessinée "On les aura". Et depuis j'y repense souvent. J'avais envie de vous partager mon avis sur son ouvrage et vous donner quelques informations sur ce qu'un livre de ce type peut donner en spectacle.
"On les aura" est une "bande dessinée" faite à partir d'un journal de poilu trouvé par Barroux lors d'un débarras. A la base, il est illustrateur pour les enfants. Mais là il décide qu'il peut, qu'il doit en faire quelque chose, pour la mémoire … le rendu final c'est un journal, un carnet illustré avec les propos d'un poilu en vis à vis avec le dessin de Barroux pour leur donner vie.
Le synopsis ? Il vous en faut un ?
Nous embarquons pour un voyage dans le passé, au début de la Grande Guerre, de la der des der … Au fil des pages nous suivons les pérégrinations d'un soldat, de Août 1941 à Septembre de la même année.
En noir et blanc, sur un fond tragique, Barroux redonne vie à un soldat tombé dans l'oubli. de la mobilisation au front, en passant par les blessés, cet inconnu nous transporte dans la réalité d'un début de guerre, dans un basculement de vie, dans un moment où tout est flou. Quant à Barroux, il illustre parfaitement ce bel ouvrage, plein de vérité avec des témoignages doux malgré des propos forts.
Un mot du spectacle. J'ai été subjuguée par ce que j'ai vu. Barroux lisait le carnet, et dessinait en même temps certaines scènes. Son dessin était retransmis sur écran géant, ce qui permettait d'admirer en direct les traits donnant vie au texte, aux mots prononcés juste avant. La guitare électrique qui rythmait le tout était une astuce ingénieuse pour bruiter les combats, pour donner le tempo, pour faire gronder le texte, le faire rugir. Une prestation qui n'a laissé personne indifférent.
Alors, si vous avez l'occasion de voir ce spectacle, n'hésitez pas une seconde. Et sinon, laissez vous emporter par la bande dessinée "On les aura", de Barroux.
Des dessins en noir et blanc pour illustrer le témoignage d'un poilu de la Grande Guerre. Pour découvrir le quotidien de ces hommes qui ne savaient pas toujours vers quoi on les envoyait.
![]() | BDSelection 24 janvier 2012
Ici, la guerre est montrée à l'état brut et elle n'a rien d'héroïque. Et ça, c'est impressionnant.
Lire la critique sur le site : BDSelection |
![]() | Lexpress 19 septembre 2011
Une belle empreinte pour illustrer le climat de ce début de guerre, vu par ce soldat inconnu.
Lire la critique sur le site : Lexpress |
Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.