L'homme qui s'envola

Un très bon page-turner, addictif et plein de suspense. Les personnages sont attachants, les changements de focalisation donnent du rythme et l'histoire nous emporte. Seul hic, l'épilogue, un peu trop facile (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/05/07/un-vrai-page-turner-lhomme-qui-senvola-antoine-bello/)
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Au départ, je n'y croyais pas trop… et je trouvais que toute cette histoire traînaillait un peu trop, les personnages lisses et stéréotypés, il ne se passait pas grand chose… Mais la tension allant crescendo (avec l'arrivée de l'enquêteur), il me devint impossible de ne pas connaître la suite !
C'est un roman qui se lit très vite, qui m'a happée, mais qui ne me laissera probablement pas un souvenir inoubliable (pas comme "Ada", que je vous conseille chaudement pour découvrir cet auteur).
Je dirais un bon moment de lecture une fois passée la première partie du roman, qui ferait probablement un bon film.

Ces temps-ci, le thème de la disparition volontaire inspire beaucoup, et en bien, les écrivains.
Récemment, il y a eu les évaporés de Thomas B. Reverdy, les éclipsés de Jérôme Leroy, voici l'envolé qu'Antoine Bello présentait par un beau jour de mai dans un salon de la rue Gaston Gallimard.

Mon avis : excellent “ faux ” roman américain, L'Homme qui s'envola est une parfaire lecture d'été ; mais attention à l'effet pelote : vous ne vous arrêterez pas là, et deviendrez, comme moi, fan des histoires de Bello !

Antoine Bello est généreux, dans son écriture, comme envers ses lecteurs-auditeurs ; je me sens donc autorisée à partager ici quelques petits secrets de fabrication ” qu'il nous a révélés lors de la rencontre.

* Walker, c'est moi !
Il ne l'a pas gueulé comme Flaubert, mais cela m'a marquée... parce que Walker, même fort sympathique et séduisant, est loin de n'avoir que des qualités et que son passage à l'acte (se faire passer pour mort) est quand même une sacrée folie. Or justement, Antoine Bello dit qu'il a écrit ce livre comme un exorcisme, pour ne jamais faire comme Walker. Il ne cache pas que l'idée lui soit venue au temps où il était un jeune business man heureux en affaires mais débordé (peut-être pas encore en charge de famille nombreuse ?). Un jeu avec une idée, comme ça, puis mise de côté pour en faire un roman, un jour. Ce qu'il veut dire finalement, c'est que comme Walker, il est super organisé, ne laisse jamais rien au hasard, aime anticiper les coups, prendre le contrepied si nécessaire. Un peu obsessionnel... mais charmant !

* Skip tracing
Cette vieille idée ressurgie a téléscopé la découverte d'un métier original, vu seulement aux Etats-Unis où Antoine Bello vit depuis 15 ans : "skip tracer". Un peu comme le chasseur de prime des westerns, sauf que la prime au skip tracer est déterminée par une compagnie d'assurance qui ne croit pas à la mort d'un souscripteur. Bello a trouvé sur internet une documentation pléthorique sur la profession. Shepherd est le skip tracer qu'il lance sur la piste de Walker, comme un berger chargé de ramener un animal échappé. Leur jeu du chat et de la souris les conduit aux quatre coins du pays, chacun cherchant à imaginer le comportement de l'autre. Comme au final ils se ressemblent et se connaissent de mieux en mieux, le duel devient presque fantastique, chacun pouvant remplacer l'autre : chat-souris, souris-chat. Il existe aussi la possibilité non nulle que Bello soit un félin manipulateur !

* Sarah
C'est un magnifique personnage, aux réactions inattendues (surtout à la fin).
Femme et mère, elle est l'équilibre et le réalisme de cette histoire, l'arbitre du duel, passant du second plan à la plus haute marche du podium. Chut.

* Invention
Je vous dit ça comme il nous l'a dit : Antoine Bello n'a rien inventé dans L'Homme qui s'envola... sauf les situations et les personnages. Tout le reste est exact ! Même le déguisement réversible Batman/Joker, ça existe, rien d'impossible aux US !

* Style
Il commence à faire trop chaud, je me repose en empruntant — le Monsieur est charmant, il me pardonnera — à GIlles Lapouge ("Maupassant, le sergent Bourgogne et Marguerite Duras") sa formidable description du style “ blanc ” de Simenon ; je trouve qu'elle convient bien à l' écriture fluide de Bello, simple et précise, efficace, à fort pouvoir d'évocation quelque soit le lieu, l'époque, le milieu décrit :
“ [il] avait réussi la prouesse de se forger un style magnifique avec cette absence de style qui m'avait d'abord choqué. ”
Antoine Bello écrit beaucoup et vite (un peu comme S.), un livre par an, en variant les genres : initiation, anticipation, aventure, thriller, etc. Et chaque fois, l'écriture ne démarre qu'après 3-4 mois de recherche de documentation, l'élaboration d'un synopsis hyper détaillé d'une cinquantaine de pages, et surtout la rédaction d'une note d'intention (aka memorandum of understanding, mou, — difficile de perdre des habitudes de manager ! — ) destinée à lui-même, sorte de contrat qui définit à l'avance la finalité du roman, la trajectoire des personnages. Antoine Bello n'est pas de la même école que ces écrivains qui disent se laisser guider/manipuler/surprendre par leurs personnages...



Merci à Babelio (Pierre Krause), à Gallimard, et à Antoine Bello
Lien : http://tillybayardrichard.ty..

Voici pour moi, une BELLE DECOUVERTE !
C'est le tout premier roman de Bello que je lis et j'ai franchement adoré le style, le suspens, les rebondissements....
C'est une belle réflexion sur la réussite et ses revers, une réflexion très personnelle sur la liberté, avec des personnages attachants malgré une quasi absence de description physique.
Cependant, j'avoue être quelque peu déçue par la fin, une vague l'impression que le livre aurait pu être encore meilleur ou qu'il n'est pas totalement achevé.
Pourtant, j'ai eu un grand plaisir à lire ce roman trépidant comme un bon polar... que l'on referme en méditant sur le sens de la vie.

Walker a la vie dont tout le monde rêve : une entreprise florissante dont il est à la tête, une clientèle fidèle, impressionnée par ses capacités ; une femme aimante ; trois enfants adorables dont il s'occupe avec plaisir. Il a tout, l'argent, le succès professionnel et personnel, mais deux choses lui manquent cruellement : du temps pour lui et sa liberté. C'est alors que petit à petit une idée lui vient, simuler sa mort et recommencer une autre vie, plus simple, ailleurs. Sauf qu'avec sa richesse, l'assurance délègue en détective privé chargé de vérifier s'il est bien mort et que celui-ci est un fin limier !

Il y a quelques années, j'avais lu Ada, du même auteur, que j'avais adoré. J'ai raté la sortie grand format, mais j'ai pu me rattraper sur le poche ! Si le ton n'est pas du tout le même entre les deux romans (moins déjanté, moins burlesque et drôle) celui-ci est également un roman qu'on ne peut plus lâcher ! en effet, on est pris dans un jeu du chat et de la souris à la « Attrape-moi si tu peux » où deux intelligences se confrontent ! j'ai beaucoup aimé les différents points de vue de la narration qui permettent notamment de mieux comprendre le point de vue de l'épouse de Walker qui aurait pu être un personnage totalement inexistant et qui gagne-là une vraie profondeur qui améliore bien le roman. En effet, la confrontation entre les deux hommes est assez technique, elle regorge d'éléments à prendre en compte, comme de multiples engrenages (ce qui personnellement ne m'a pas dérangé, j'ai au contraire apprécié le côté hautement réaliste), mais une bonne part des sentiments et ressentis viennent de l'épouse bafouée.

Donc dans un style bien différent, mais un très bon roman d'aventure, avec beaucoup de souffle et d'envergure !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..

Perplexes psychologies d'une disparition volontaire

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/05/17/note-de-lecture-lhomme-qui-senvola-antoine-bello/

Un homme disparaît et on le recherche. Pourquoi s'est-il envolé alors que tout semblait lui réussir.
Mais c'est d'abord du point de vue de "l'envolé" que se raconte l'histoire et cela fait beaucoup aux sel et piment de l'histoire.
Un côté roman américain qui m'a épaté et m'a tenu en haleine jusqu'au bout avec un souffle indiscutable avec en prime une lutte psychologique intense entre le fugitif et le détective en charge de sa recherche.
Un excellent moment de lecture même si les permières pages sont un poil trop appuyées pour souligner la réussite du futur diisparu.

La vie de John Walker semble idéale : un boulot qui lui plaît, une épouse charmante, une famille aimante, des revenus très convenables... Aucun nuage ne semble troubler ce bel agencement, cette image d'Épinal de la réussite américaine. Sauf que bien sûr, les barreaux d'une prison peuvent prendre bien des formes.
Terrassé par ses responsabilités, noyé sous les urgences, constamment en quête de temps en plus, voulant toujours tout maîtrisé, Walker se prend à rêver d'évasion. Disparaître. Tout recommencer. Reset.
D'abord de l'ordre du fantasme, ce projet va petit à petit prendre corps, par jeu. Jusqu'au jour où une opportunité se présente, inespérée, de passer à l'acte. Et Walker n'est pas homme à louper ce genre d'opportunité.
Il a pensé à tout, dans les moindres détails, absolument tout planifié pour disparaître « proprement ». Sauf à une chose : que sa femme Sarah, malgré toutes les preuves du contraire, refuse l'idée de sa disparition et qu'elle engage un privé pour le retrouver.

Le thème peut paraître éculé, mais que l'on ne s'y trompe pas. Car Antoine Bello, en campant des personnages fouillés et des situations crédibles, offre un nouveau regard sur la fantasme d'une nouvelle vie.
Que ce soit Walker, Sarah ou le détective Shepherd, les personnages de l'auteur sont légitimes et leurs actions également.
En passant d'un narrateur à l'autre, A. Bello offre aux protagonistes libre tribune pour s'exprimer, argumenter et expliquer leurs choix. L'abandon, le regret, la colère, le sentiment d'être piégé, l'espoir, tous les sentiments y passent. Avec en toile de fond la question de savoir si une nouvelle vie, une autre vie est possible.
Ne sommes nous réellement que les marionnettes d'un quotidien dont il nous faut s'affranchir ou ne ressemble-t-il pas à ce que nous sommes ?
Dans cette partie d'échec à trois, Walker cherchera (encore) à gagner du temps et à conserver son avance... jusqu'à ce qu'un nouvel équilibre s'impose.

Un très chouette roman, à la plume alerte, où l'auteur joue des attentes du lecteur, le piégeant et le surprenant au passage.

Lecture tout à fait agréable de ce roman à l'allure de polar.
Un homme qui semble avoir tout pour être heureux organise sa disparition en mettant en scène sa propre mort. Un détective se mettra à sa recherche et les deux hommes vont se livrer à un véritable duel.
Les personnages sont bien étudiés et on rentre très vite dans l'histoire qui n'a pas été totalement inventée mais bâtie sur des réflexions très personnelles de l'auteur ce qui donne encore plus de force à ce livre.

Une passionnante fuite...
Fuir ce qui est en apparence le bonheur parfait : un job passionnant, une femme amoureuse, de beaux enfants... Mais après quoi court Walker...
Haletant presque jusqu'au bout... La fin m'a laissée sur ma faim....