AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020066860
206 pages
Seuil (01/01/1984)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Les années 1930. Un garçonnet, orphelin de père, commence son apprentissage de charpentier. Il doit tirer le chariot, transporter des charges de bois, " servir " sans rémunération. Mais, animé par le désir, le besoin d'apprendre, il accède peu à peu au monde de la connaissance. Sur le plan professionnel, grâce au soutien des " compagnons des devoirs ", il parviendra à conquérir la forme de liberté qui est celle des vrais professionnels. Puis les hasards de la guerre... >Voir plus
Que lire après La rencontre des hommesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Rencontre des hommes est un des ouvrages qui m'ont le plus marqué. Largement autobiographique il raconte comment le jeune Cacérès, ouvrier en voie de formation, s'éveille au monde grâce à la lecture. C'est en lisant ce livre que j'ai personnellement pris conscience des enjeux de l'éducation permanente, de l'importance de l'accès à la culture pour tous. La culture c'est le contraire de l'exploitation.
Commenter  J’apprécie          110
Excellent livre pour découvrir le rude mais passionnant métier de charpentier et qui montre l'éveil à la connaissance par la lecture d'un manuel qui est aussi un intellectuel comme beaucoup . On oublie souvent que quelqu'un qui travaille si bien de ses mains a aussi un cerveau très développé et curieux de tout.
C'est une reconnaissance de l'intelligence des métiers du bois.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’est la bibliothèque municipale. J’ai entendu dire que l’on peut y entrer gratuitement. Mais comment faut-il faire ? …Bah ! Je verrai bien.
Je me dirige vers l’immeuble. J’ouvre une grande porte et me trouve dans une large salle que j’ose à peine regarder. Un employé, me voyant embarrassé, m’explique qu’il faut remplir une fiche d’entrée.
J’inscris sur un bulletin vert mon nom, mon adresse, ma profession. Après quoi, essayant de faire le moins de bruit possible avec mes gros souliers, je me dirige vers le fond de la salle où des gens cherchent dans un grand fichier le titre du livre désiré. Je suis intimidé. Je n’ose pas manipuler tous ces cartons avec mes grosses mains gonflées d’engelures. Je comprends bien qu’il y a un classement par noms d’auteurs allant de A à Z, mais lequel prendre, lequel choisir ?…Il y en a trop. Je cherche un moment, puis, pour ne pas rester trop longtemps devant ce grand casier, je me décide à inscrire sur le carton un titre qui me plaît. Je n’ai plus le porte-plume de l’employé. Embarrassé, je sors de ma poche de côté mon crayon rouge de charpentier et de l’écriture la plus fine possible, je m’applique à transcrire les références. Je dois ensuite traverser la salle pour me faire donner le livre. J’ai l’impression que tout le monde me regarde comme l’homme des cavernes, sans doute à cause de mon pantalon large de velours tout rapiécé et de ma gaucherie. J’ai honte, je sens mon ignorance : je suis révolté.
Commenter  J’apprécie          260
Pendant ce temps, le patron attendait. J'habitais près de chez lui ; il m'arrivait de le rencontrer. De son ton bourru, il me dit un jour:
- Puisque tu ne fais rien, tu peux venir cet après-midi laver ma voiture, pour que je puisse partir à la campagne.
La honte, la rage, m'empêchèrent de répondre. S''était-il rendu compte qu'il parlait à un autre? Il voyait toujours en moi le jeune ouvrier à qui il pouvait commander n'importe quoi, à n'importe quel moment. Vraiment, il croyait encore que faire grève, c'était ne rien faire. Je me sentais maintenant envie de lui apprendre ce que voulait dire en français: faire grève. A moins qu'il ne retrousse lui-même ses manches, sa voiture resterait sale. Ce n'est pas lui qui aurait la patience de la passer impeccablement au "Simoniz". Sa voiture allait porter la marque de la grève.
Commenter  J’apprécie          30
Le plus vieil ouvrier de l'atelier, que nous appelons Monsieur Jacques, à cause de sa distinction, est l'honnêteté même. Plutôt que de disputer un héritage à ses neveux, il leur a tout laissé. Vivre, pour lui, c'est avoir honnêtement le nécessaire pour casser la croûte. Il ne boit pas, ne sort pas, ne fume pas. Il n'a aucun défaut. S'il resquille, c'est par dignité, dit-il...

Quand le travail baisse, ajoute-t-il, Durand gueule. Quand le travail marche, il ne dit jamais: Monsieur Jacques, voilà cent sous pour la participation aux bénéfices! » Je rétablis l'équilibre.

Il y a des années que je tire pour joindre les deux bouts; il y a des années qu'il encaisse les bénéfices. Moi, je suis ouvrier, lui, il est patron, peut-être parce qu'il a épousé une femme qui a des sous; faut bien que je l'aide à répartir mieux ses richesses, puisqu'il n'en est pas capable.
Commenter  J’apprécie          20
Ce n'est pas vingt francs de plus qui m'enlèveront ce sentiment. Que je sois chez Pierre ou Paul, le problème est le même : est-on sur la terre pour augmenter les bénéfices des patrons? Je préfère gagner moins, mais avoir le sentiment de tra vailler au bien-être de tous. Un jour ou l'autre, cela crèvera les yeux de tout le monde. En attendant, il faut continuer.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : ouvrierVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}