Stop, avec ces histoires de nanas bien roulées ! On n'a jamais fait une guerre pour récupérer une gonzesse, quoiqu'en dise
Homère ! Henri IV, vieux pervers, obsédé sexuel ET mauvais politique ? Bon sang, il est temps de canoniser Ravaillac ! Mais Benzoni passe là-dessus telle un dauphin saute au-dessus des vagues. Après tout, l'important n'est-il pas de décrire les ébats de Lorenza et Thomas ?
Voilà le gros problème : on a l'impression que l'histoire est un prétexte pour mettre des scènes érotiques. Alors qu'avec des éléments pareils, il y avait de quoi faire une intrigue palpitante !
Et figurez-vous que côté héroïne, ça ne s'arrange pas, mais alors pas du tout. Elle est encore plus passive qu'avant. C'est beau-papa qui fait tout le boulot. Vu que l'intrigue est reléguée au second plan, on n'y pige pas un broc, comme on dirait dans "Kaamelott". En gros, c'est un complot, Thomas a perdu la mémoire, le poignardeur à lys rouges a été successivement joué par des personnes différentes, Henri IV meure la bouche ouverte, Richelieu fait un caméo et tout ce joyeux bordel se conclut sur Antoine de Sarrance qui veut violer Lorenza sous les yeux d'un Thomas de Courcy qui, du fait de son amnésie, n'en a pas grand-chose à carrer.
Oui, le plan du méchant, c'est de passer sur l'héroïne sans son consentement et en public, pour se venger. Ok, c'est odieux, mais est-ce que ça ne manquerait pas un peu d'envergure ? Je veux dire, comparé à toutes les intrigues politiques qui doivent être en train de se jouer dans le royaume, avec la succession du roi et tout ça...Mais non ! On s'en balance de tout ça ! Ce qu'on veut, c'est du SEXE !
C'est en cela que la formule bezonnienne s'essouffle : elle a trop forcé sur l'érotisme, au détriment du reste. Mais pour ce qui est de frissonner dans ses draps, ce livre fait tout à fait l'affaire.