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EAN : 9782350877617
240 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (14/10/2021)
3.05/5   10 notes
Résumé :
Venise, quartier du Dorsoduro, 1560. Conçue dans l'atelier de maître Jacopo, dit Le Tintoret, Le Spozalizio, ou Le mariage de la vierge, est une toile issue d'une commande des Frères mineurs, qui représente une scène fourmillante de personnages. D'abord auprès du nonce Archinto et de la belle Nicoletta, petite-nièce de Giorgione, le tableau se retrouve au centre d'une conspiration criminelle.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Rarement un roman n'aura autant développé le dialogue entre la littérature et la peinture. le narrateur n'est autre qu'un fameux tableau du Tintoret, qui permet à François de Bernard d'expérimenter sans cesse et de nous offrir un récit d'aventures original. Les péripéties s'enchaînent, de l'acte de création aux intrigues des palais vénitiens. C'est une plongée historique dans l'âge d'or de la Sérénissime, mais vivante, mordante, pleine d'anachronismes volontaires et amusants. Car l'auteur a du style à revendre, tour à tour distant, ironique, poétique ou empathique envers ses nombreux protagonistes. Une richesse toujours au service de l'art et de ses excès dérisoires. La matière littéraire, érudite prend des formes souvent divertissantes, parfois fantastiques.
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Le Miroir de Venise est un récit - voire une chronique - étonnant, et, insolite.

En effet, le conteur en question est tout simplement un tableau intitulé le Mariage de la Vierge. Un véritable mystère plane autour de ce tableau. Il aurait été conçu, à Venise, dans l'atelier du Tintoret. Par qui ? le Tintoret lui-même ? un de ces élèves ? Nul ne le sait à ce jour. Deux noms ont été évoqués - Benvenuto Tisi dit Il Garofalo (1481 - 1559), et, Lambert Sustris ou Alberto de Olanda (1515:1520 - vers 1584) - mais, sans certitude.

Via le "portrait" de cet énigmatique tableau, François de Bernard évoque la conception d'une toile à partir des instructions du commanditaire jusqu'à sa touche finale. C'est tout un petit monde qui défile sous nos yeux : celui de passionnés par l'art, la peinture, que l'on soit peintre et/ou simple collectionneur.

L'écriture est celle de la Renaissance avec des expressions vénitiennes, mais, parfois un style typiquement contemporain ressort - permettant peut être à l'auteur de reprendre la main sur le fil de la narration - peut en déconcerter certains.

En gros, une excellente apologie de l'art, de la création artistique traitée d'une manière atypique, et, un brin humoristique.
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Une toile pour un livre, et un livre pour une toile : personnage principal et narrateur du roman, la toile en est aussi la matière-même, support d'un tableau somptueux de la Venise picturale du XVIème siècle, aussi riche, coloré et multiple que ceux du Tintoret : ateliers effervescents aux palettes en furie, peintres, assistants et coloristes aussi inquiets que passionnés, frères religieux austères et bien mal froqués, politiciens ou amants habiles mais sincères, cupides et sombres trafiquants d'art. Et autres.
Dans ce monde, à la différence du procédé plus fréquent où on nous fait suivre un objet, ici c'est la toile qui nous guide, « humanisée », témoin cynique et attachant, maltraitée, trimballée, ou parfois même maîtresse de son destin grâce à des pouvoirs plus qu'étonnants !.. Car l'auteur combine avec humour le fantastique et la peinture historique, tout comme il mêle dans son style et son vocabulaire, souvent recherchés jusqu'à la préciosité, de soudaines trivialités ou anachronismes qui en relèvent le sel. Ce miroir de Venise reflète ainsi bien des dualités dans sa composition comme dans son écriture, mais surtout, au-delà de toute analyse, une histoire passionnante et un véritable plaisir de lecture.
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Autant le dire en préambule dans ce livre il ne sera pas question de travail du verre, de miroirs vénitiens. Mais d'Art

Aristote disait l'oeuvre d'art est comme un miroir dans lequel nous nous reconnaissons.

Et bien François de Bernard nous invite un incarner une oeuvre d'art, et plus précisément le Mariage de la Vierge réalisé dans l'atelier du Tintoret, à Venise.
De sa naissance sur un morceau de toile, de sa présentation à ses premiers commanditaires, de sa vie chez le nonce apostolique de la sérénissime. Et au fil des siècles sa propre collection de collectionneurs qu'ils soient Vénitiens, Ferrarais ou Bergamasques , ou encore son passage sous le pinceau d'un faussaire.

Mais avant tout ce roman est sensuel qui dans son acception du XIVe siècle : emprunté du latin sensualis, « relatif aux sens, doué de sensations », puis « qui parle à l'intelligence », lui-même dérivé de sensus, « fait de s'apercevoir ou de percevoir ; sens, sentiment ; intelligence, idée ».

Les sons de l'atelier, les voix du maître et de ses élèves ;
Le toucher des craies, charbons et sanguines ;
Le goût des matières qui imprègnent la toile ;
La mise à la lumière et donc à la vue de tous de la toile ;
L'odeur des haleines des visages qui s'approchent de l'oeuvre.

Une très belle lecture qui fait le bonheur des sens et nous renvoie comme un miroir la lecture, la compréhension, le regard que nous portons sur les tableaux, et pourquoi pas faire naître de l'empathie vis à vis des oeuvres d'art.... Pour s'y retrouver un peu, qui sait....
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Le Livre du Mois de Mai 2022
Ici le narrateur est un tableau de maître Jacopo, dit le Tintoret. Avec lui nous plongeons avec délice dans la Venise des années 1550. Il raconte sans ménagements la vie des humains qui l'entourent. Bien entendu, on le voit naître sur une commande de l'ordre des frères mineurs qui souhaitent un Sposalizio de grand format, destiné à l'église. Ils imposent certaines conditions et mettent en compétition plusieurs artistes.
Tout l'atelier de maître Jacopo se met à l'ouvrage.
Une fois terminé, le tableau voyage de main en main, rencontre heureuse ou malheureuse.
Lecture plaisante et originale.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Une modeste précision , ou suggestion, toutefois, afin de clore cet inutile débat ,qui n'avait pas lieu d'être ouvert. C'est que ce tableau aurait peut-être sa place chez un aristocrate collet monté du sestier de San Marco, aimant le tape-à-l’œil et les jolies femmes à la gorge pigeonnante: un de ceux qui se griment à Carnaval comme des gamins. Vous devriez donc tenter votre affaire de ce côté-là, mais certes pas dans notre église ou notre couvent!
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Du sens, en voulez-vous ou réclamez-vous, tristes sires ? Mais croyez-vous qu'il en resterait une once sur votre «planète» (déconnectée du réel interstellaire) s'il n'y avait plus de collections, de galeries, de pinacothèques, de musées publics et privés, d'expositions permanentes ou temporaires, d'installations insolites et d'accrochages illicites auprès desquels vous puissiez vous ressourcer à la Fontaine de Vie ?
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De l’état de linge immaculé – aveugle, sourd et muet – j’étais passé sans transition au statut envié de composition esquissée, accessible en deux dimensions seulement aux yeux des humains, mais dotée de tous les sens, et de bien plus encore.
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