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EAN : 9782207500095
251 pages
Denoël (01/01/1989)
3.66/5   174 notes
Résumé :
On n'arrête pas le progrès : en ce XXIlIe siècle, les flics sont télépathes. Impossible de commettre le moindre délit : le sentiment de culpabilité du délinquant, battant comme un tambour dans le réseau mental des " extrapers ", amène bien souvent les policiers sur les lieux du crime avant même que celui-ci soit perpétré. Mais pour le cynique Ben Reich, géant du commerce planétaire menacé de la ruine, cela ne fait que rendre le jeu plus excitant. Maîtrisant son subc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Vu les dates de naissance et de décès de l'auteur, vous l'aurez compris, le roman date.
Il a obtenu le prix Hugo en 1953 (c'est la première fois que le prix était décerné).

Question science-fiction : Les cartes perforées pour les ordinateurs donnent le la de la vieillesse du titre.

Pour autant, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain.

L'homme démoli est un roman policier à l'ancienne. On connaît l'auteur du meurtre, dont on suivra les préparations, et le super-flic n'aura de cesse de confondre son auteur, le tout diablement compliqué par les capacités télépathiques des différents protagonistes.

La science-fiction n'est presque qu'un prétexte pour laisser place à un roman policier qui se lit très facilement avec un suspense suffisant pour maintenir l'attention tout au long du roman.

Un classique à découvrir ou re-découvrir ne serait-ce que pour l'obtention du premier prix Hugo décerné.
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Dès les débuts de ma lecture, j'ai eu un drôle de sentiment de déjà-vu. Je me suis dit que c'est parce que ça faisait penser à du Dick et que ça n'était qu'une impression. Puis, certains éléments m'ont vraiment interpellée, ils ne m'étaient pas inconnus. J'ai alors pensé que c'était mon mari qui m'en avait parlé et j'ai continué ma lecture. Arrivée à la fin du roman, j'en suis maintenant certaine, je l'avais déjà lu. Il y a un bail, probablement une quinzaine d'années… Je l'ai donc relu en ayant constamment une impression de familiarité qui ne m'a pas dérangée puisque mes souvenirs restaient flous et se portaient sur certains éléments précis et pas sur l'intrigue globale. « L'homme démoli » est un roman plaisant, réussi à certains égards mais qui a aussi des défauts, des faiblesses et qui est finalement une oeuvre attachante mais assez inaboutie, ce qui explique sans doute que j'avais oublié que je l'avais lue.

A la lecture de « l'homme démoli » on imagine aisément son auteur, Alfred Bester, comme un type au cerveau en ébullition. Parce que des idées, des trouvailles, il y en a plein dans son roman. Un peu trop même et tout ça part un peu dans tous les sens, manque un peu de liant.
La télépathie est parfaitement traitée, et ce de façon assez exhaustive. L'argument est bien trouvé et enthousiasmant mais pas forcément bien exploité de bout en bout. J'aurais aimé que le roman parte de ce point de départ et l'exploite jusqu'au bout en restant centré sur cet argument sans en dévier. Mais en fait, « l'homme démoli » ne reste pas centré sur cet aspect et part dans plein de directions. A l'image du changement de point de vue au cours du roman. En effet, si la 1ère partie du roman adopte le point de vue de Ben Reich, donc du tueur, dans la seconde partie on suit plutôt Powell, le flic. Comme si Bester écrivait plusieurs romans en un, comme s'il ne parvenait pas à choisir l'histoire qu'il voulait raconter. le récit aurait gagné à être plus simple, plus resserré en restant dans les pas de Reich, qui était un point de vue plus intéressant et plus intense que celui, plus conventionnel, du flic. Pour autant, cette 2ème partie n'est pas du tout inintéressante et se suit avec plaisir.

Outre la télépathie qui fait l'objet de descriptions particulièrement réjouissantes, il y a pas mal d'autres bonnes idées dans le roman. L'évocation du processus de démolition est saisissante. Tout comme la peinture sociale qui est plutôt réussie mais un peu sous-exploitée, Bester gâche parfois certaines bonnes idées. Je pense tout particulièrement au phénomène de régression de la jeune femme qui est une bonne idée rendue bizarre, voire malsaine, en tout cas déplaisante, par le fait qu'une liaison amoureuse se noue entre elle et son « papa » de substitution.

Malgré ces défauts, « l'homme démoli » reste un roman très agréable à lire, ludique, précurseur à bien des égards. Reste à savoir si dans 15 ans je me souviendrai que je l'ai lu…
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Au départ, je voulais faire un avis sur mon livre, c'est à dire le double tome "L'homme démoli" et "Terminus les étoiles".
Mais alors que je n'étais pas convaincue par le premier, je suis enthousiaste sur le second. Je me vois donc dans l'obligation de séparer les notes que je vais donner à ces deux romans.

Mon avis sur "l'homme démoli" :
Ce livre a eu le prix Hugo 1953 (le premier…). Alors forcément, par moments, il est un peu daté. Notamment à l'apparition de Moïse, l'ordinateur qui permet de déterminer si les preuves sur une affaire criminelle sont suffisantes, à cartes perforées… (Edit : en lisant certains commentaires sur d'autres avis, je pense que beaucoup de jeunes ne savent même pas à quoi ça correspond... Alors que moi, j'ai souvenir d'avoir vu mon papa rentrant du boulot avec des cartons entiers de cartes perforées... Mais je suis "vieille", et mon père travaillait dans une technique de pointe déjà à l'époque, la microscopie électronique. J'ai moi-même utilisé le tout premier "service internet", le réseau de partage de données uniquement destiné aux scientifiques, il y a un peu plus de 30 ans... ça donne le tournis, hein ! Oo). Notamment au traitement très paternaliste des femmes (qui sont présentes dans des rôles subalternes et soumises à l'homme, ici, bien plus que dans « Terminus les étoiles », que je suis en train de finir, et que je préfère.),

Mais si on garde à l'esprit sa date d'écriture, au final, ce bouquin est très intéressant, justement de par cette date.
Pas mal de choses ramènent à Hitler (Reich, Monarch, les peurs de Powell vis-à-vis de l'évolution potentielle du pouvoir et de la mégalomanie de Ben Reich), dont, je vous le rappelle, le « règne » s'est terminé en 1945. On sent la très grande influence des évènements de 1933 (Hitler chancelier, c'est à partir de là que tout a vraiment basculé) /1945.
Bester a produit ce qui me semble être une sorte d'exorcisme (son propre traitement post-traumatique, sans doute), à ce sujet.

Certains disent que c'est précurseur sur l'utilisation de la télépathie en SF. Certes. Mais van Vogt est, en réalité, le vrai précurseur dans ce domaine, avec « à la poursuite des Slans » (que j'ai lu il y a trop longtemps pour m'en souvenir, encore un à ajouter aux relectures à faire, avec « le monde des non-A »)… En tous les cas, Dick sautera sur l'idée de « traque policière télépathe » pour sortir « Minority report » 3 ans plus tard, et si on n'est pas dans le plagiat, on ne peut que constater l'extrême parenté entre les deux romans.
Un autre point très positif : le style est très moderne. Beaucoup de dialogues, des phrases courtes, c'est assez percutant. C'est encore plus vrai pour « Terminus les étoiles ». Si l'ordinateur et le traitement des femmes, entre autres, n'avaient pas pris un sacré coup de vieux, on ne pourrait pas deviner l'époque d'écriture. Etonnant.

Donc, le sujet de la télépathie est ultra-bien décrit, bien développé, avec ses possibilités et ses limites, ce qu'ils peuvent faire, ce qu'ils ne peuvent pas faire, les cadres légaux, les cadres biologiques (les limites de ce qu'ils peuvent atteindre dans l'esprit des autres, par « niveaux de compétence »), pourquoi tout le monde n'est pas télépathe, ce que les télépathes vivent face aux non-télépathes, en quoi consiste la « démolition »… Tout ce pan-là est vraiment bien creusé, et passionnant.
Ensuite, l'auteur nous parle beaucoup, bien sûr, de conscient, inconscient, subconscient, etc. Avec quelques légèretés, relatives incohérences, et sans doute « peu de pratique » dans ces domaines, et, somme toute, un fond psychologique que j'ai trouvé assez dérangeant, d'un bout à l'autre du bouquin que ce soit dans la relation de Powell avec Mary, de Powell avec Barbara, de Ben Reich avec lui-même et tous les pauvres types qu'il manipule avec son fric, et jusqu'aux conclusions, au terme de toute cette aventure, qui sont vraiment étranges, et nous sont jetées comme ça, paf, et débrouille-toi avec, lecteur perplexe…
En fait, dès qu'il s'agit d'approfondir, on reste sur sa faim, dans ce livre…

D'ailleurs, j'aurais bien aimé qu'il développe toutes ses idées… Car il manque des développements de fond sur le monde pluri-planétaire de ce roman. On ne sait pas comment c'est gouverné, comme c'est géré, et si on sait que les riches hommes d'affaires sont, au final, susceptibles de devenir politiquement trop lourds parce qu'ils ont les moyens de tout acheter (mais ça, on le sait depuis toujours !), bah on ne sait pas grand-chose d'autre. A part le sujet principal, comment se servir de la télépathie face à un criminel, rien n'est creusé.

Après, ça se lit très facilement, on suit les aventures de Ben Reich (et sa fuite devant les avancées de Powell) avec intérêt. On peut lire tout ça de façon superficielle, on peut très bien en rester là, et c'est sans doute mieux.
Enfin, comme c'est dit dans Wiki, le thème du « jeu » est très présent dans ce livre. Ainsi que le voyeurisme. En fait, c'est un bouquin qui m'a mis assez mal à l'aise. J'ai lu quelque part qu'il y avait de l'humour dans ce livre. Je ne l'ai pas lu, moi, cet humour.
Pour moi, il y a un truc qui ne colle pas dans tout ça, et je n'arrive pas à savoir exactement quoi. Très bon dans l'action, beaucoup moins clair dans les tenants et aboutissants psychologiques de ces actions, et carrément « bizarre » dans les relations inter-personnages.
C'est là qu'on comprend pourquoi l'auteur a été si bon en auteur de comics, mais cette période de sa vie a été fort courte. Et sa bio n'est pas gaie, en fait. J'ai bien apprécié cette lecture, pour le côté « classique de la S.F. », pour la découverte de l'auteur (j'ai d'ailleurs continué sur ma lancée avec « Terminus les étoiles »), mais je finis sur une impression en demi-teinte.
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Un superbe roman de SF, dévoré en quelques heures. Je me suis régalée. Je ne connaissais pas cet auteur. Choisi parce que ce roman reçu le premier prix Hugo en 1953. Pour savoir, pour me faire une idée... de la curiosité. Quelle chance, pas une ride ! Un meurtre, une enquête, des « mateurs » et des « normaux », des constructions spatiales, des luttes de pouvoirs, une touche d'amour et un Homme sans visage... Je vais continuer sur ma lancée avec Alfred Bester.
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Je suis passé totalement à côté. Rien à faire, je n'ai rien compris, non pas que ça soit compliqué, mais je n'ai pas eu envie de faire l'effort, c'était une lecture sans plaisir. Les personnages, l'ambiance, l'écriture, rien ne m'a accroché. Je ne devais pas être dans le bon état d'esprit, parce que j'ai tout de même senti qu'il y avait de la matière. Peut-être en film...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le Bastion Ouest, suprême rempart du siège de New York, était considéré comme un monument commémoratif de la dernière guerre. On avait décidé tout d'abord que ses dix arpents déchiquetés par les projectiles seraient conservés tels quels pour dénoncer jusqu'à la fin des temps la démence meurtrière du conflit. Mais la dernière guerre ayant été, comme d'habitude, l'avant-dernière, les immeubles plus ou moins démolis du Bastion ouest avaient été rafistolés tant bien que mal par les squatters.
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Akins la regarda en fronçant les sourcils, puis poursuivit en langage télépathique : « Vous vous sentez enchantée de vous-même parce que vous êtes une femme, n’est-ce pas ? C’est ce qui vous tient lieu d’existence. « Je suis une femme, « vous dites-vous. Par suite, les hommes me désirent. Ça me « suffit de savoir que des milliers d’hommes pourraient me « prendre si j’y consentais. C’est ça qui me donne une « personnalité réelle. » Et moi je vous réponds : Foutaise ! Vous ne pouvez pas vous évader de cette façon. La vie sexuelle n’est pas un faux semblant. La virginité n’est pas une apothéose. »
.../...
Veux-tu voir Dieu en face ? ajouta-t-il en se frappant la poitrine du pouce. Tu n’as qu’à me regarder !
.../...
Ce doit être merveilleux d’être un extraper. — Merveilleux et terrible, monsieur le directeur. — Vous devez être tous très heureux. — Heureux ? répéta Powell en s’arrêtant près du seuil. Seriez-vous heureux de passer toute votre vie dans un hôpital ? — Un hôpital ? — Voilà où nous vivons, tous tant que nous sommes… Dans le service des maladies mentales. Sans évasion, sans refuge possibles. Félicitez-vous de ne pas être un télépathe, monsieur le directeur. Félicitez-vous de ne voir que l’extérieur de vos semblables. Félicitez-vous de ne jamais voir les passions, les haines, les jalousies, les méchancetés, les maladies… Félicitez-vous de voir très souvent la terrifiante vérité que les gens portent en eux. Le monde deviendra un endroit merveilleux lorsque tous les hommes seront télépathes et que tous seront bien ajustés… Mais, jusqu’à ce moment-là, félicitez-vous d’être aveugle.
.../...
— Écoutez-moi, normaux ! s’écria-t-il d’un ton exalté. Vous devez apprendre ce que c’est. Vous devez apprendre comment on y arrive. Vous devez renverser les barrières et déchirer les voiles. Nous voyons la vérité que vous ne pouvez pas voir… Cette vérité, c’est qu’il n’y a rien dans l’homme que l’amour et la foi, le courage et la bonté, la générosité et le sacrifice. Tout le reste n’est que l’obstacle dressé par votre ignorance aveugle. Un jour, nous serons tous unis par l’esprit et par le cœur…
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- Quel est l'air le plus entêtant que vous ayez jamais écrit?
- entêtant ?
- vous voyez ce que je veux dire. Comme ces refrains publicitaires qu'on n'arrive pas à se sortir de la tête.
- oh! Des pepsis, on appelle ça.
- Pourquoi ?
- Aucune idée. On dit que le premier a été écrit il y a des siècles par un certain Pepsi. Je n'y crois pas. J'en ai composé un une fois..." À ce souvenir, Duffy fit la grimace. "Ca me déplaît d'y repenser, même à présent. Obsession garantie pendant un mois. Il m'a poursuivi un an.
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- De le perdre ? Voyons, nous ne pensez tout de même pas qu'une petite chute comme celle-ci...
- Non, je pensais à autre chose. Il y a trois ou quatre cents ans, les flics attrapaient des types comme Reich uniquement pour les tuer. On appelait ça la peine capitale.
- Vous plaisantez, sans doute ?
- Parole d'honneur.
- Mais voyons, ça ne rime à rien ! Si un homme a assez de talent et de cran pour s'attaquer à la société, il est, de toute évidence, au-dessus du commun des mortels. Il faut le garder soigneusement, le remettre en bon ordre de marche, et lui donner une plus-value. Pourquoi le rejeter ? Si on fait ça trop souvent, il ne reste plus que des moutons.
- Peut-être qu'à cette époque, ils ne voulaient que des moutons. Je ne sais pas au juste...
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Quand la vie devient trop dure, on a tendance à se réfugier dans l'idée qu'elle n'est que faux semblant. ... Une colossale mystification.
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Interview d'Alfred Bester (1976).
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