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Jean-Paul Gratias (Traducteur)
EAN : 9782869307773
565 pages
Payot et Rivages (01/05/1994)
3.82/5   17 notes
Résumé :
Le Docteur Blood a prénommé son fils Captain, en hommage à Errol Flynn. Vingt ans plus tard, Captain vit à Los Angeles , il est gérant d'un immeuble, activité qui lui laisse des loisirs. Célibataire, beau gosse, volontiers enclin au narcissisme, il abuse de l'alcool, des drogues et des femmes avec une santé rare. Il recherche constamment de nouvelles aventures sexuelles, mais reste fidèle à sa soeur Iris avec qui il vit depuis deux ans. Malgré son évidente amoralité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
ATTENTION, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Que ceux qui ont les yeux chastes les ferment éternellement, cette lecture hautement jouissive et carrément subversive risque de vous bruler à tout jamais vos délicates pupilles. Satan n'est pas loin, mais Captain Blood veille au grain. Captain Blood est le nouvel héros de l'Amérique des temps modernes. Un monsieur tout le monde en short de toile beige et lunettes Ray-Ban, concierge bling-bling d'un banal immeuble qui lui laisse pas mal de temps libre pour des activités diverses et ludiques.

L'obsession de Captain Blood est des plus louables : la Justice. Aider son prochain. Porter secours aux plus faibles. Avec un tel sacerdoce, Captain Blood se prendrait même pour Dieu. Un Dieu « beau gosse » et narcissique, aux moeurs plus libertines et inavouables car Captain Blood est aussi un grand obsédé sexuel. Il multiplie les conquêtes féminines et les aventures sexuelles défilent aussi vite que les bouteilles vides de Whisky au pied de son lit. Il faut dire que Captain Blood est extrêmement beau, magnifiquement bâti et surtout bien monté (POPOL 22cm). Il abuse de l'alcool, de la drogue, du sexe et des femmes, mais reste fidèle à une seule maîtresse : sa soeur Iris avec qui une certaine communion et alchimie sexuelle semblent s'être installées entre ces deux complices. Pour revenir à son sens de la justice, Captain Blood est tout puissant, et ses méthodes, loin du divin, sont légèrement moins orthodoxes. Tous les coups sont permis, la torture ne semble pas le gêner le moins du monde surtout quand il est question de vengeance. Captain Blood, l'impitoyable.

Si je m'amusais à faire une comparaison littéraire de mes héros américains, j'aurais tendance à dire que Captain Blood a le corps et la folie de Patrick Bateman avec le membre et les pulsions de Hank Chinaski... En bref, si vous êtes passionné par les thrillers violents et sexuels, que vous avez l'âme amorale et vicieuse, « Captain Blood » de Michael Blodgett est fait pour vous. Par contre, si baiser votre soeur après avoir découpé puis passé au broyeur les restes de son ancienne petite amie vous parait légèrement choquant, voir un chouia immoral, je crois que ce n'est pas la peine d'ouvrir la première page.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Captain Blood est un homme entier. Très.
« En se rendant aux toilettes, Captain ralentit le pas devant le grand miroir du couloir, et contempla son image d'un regard admiratif. Il trouva qu'il avait une silhouette d'allure saine et robuste. Son pénis tumescent pendait, lourd, et semblait épais. Captain fit glisser d'avant en arrière son prépuce qui le démangeait un peu. Puis il fit claquer son sexe contre sa cuisse. Il le trouvait beau. Les hommes comme les femmes étaient souvent jaloux du physique avantageux de Captain Blood. Mais cela ne lui suffisait pas. En contemplant son sexe, il eut envie d'être apprécié parce qu'il avait une grosse queue. »
Narcissique, Captain Blood ainsi dénommé car son riche père, le docteur Blood, était un admirateur d'Errol Flynn, a aussi un sens aigu de la justice. Et donc, quand il trouve la vieille madame Pearlstein, locataire de l'immeuble qu'il gère, effondrée après avoir sans succès voulu se faire rembourser un fer à repasser défectueux, le jeune homme décide de faire cracher au bassinet le vendeur indélicat. Une action qui va éveiller quelques souvenirs et révéler peu à peu derrière le gosse de riche infatué une personnalité qui penche moins du côté de la droiture que de celui de la folie furieuse.
Certainement la propre carrière de Michael Blodgett, acteur ayant tenu en particulier le rôle d'un gigolo pour Russ Meyer dans La vallée des plaisirs (Beyond the Valley of the Dolls, 1970) a-t-elle nourri l'imaginaire de l'auteur qui se lance avec ce premier roman, paru en 1982, dans un étonnant récit de périple meurtrier. Plaçant le lecteur dans l'esprit d'abord gentiment malade puis de plus en plus inquiétant d'un personnage qui explique chacun de ses faits et gestes à l'aune de valeurs morales perverties, Blodgett joue de la fascination et de la répulsion qu'il peut inspirer tout en arrivant – et c'est là sa réussite – a garder une certaine distanciation ironique qui met en avant le caractère éminemment ridicule de Captain Blood.
Il n'en demeure pas moins qu'il faut avoir le coeur bien accroché pour s'engager dans les pas de ce pervers narcissique incestueux affligé d'une sévère propension à se sentir investi d'une mission destinée à rendre la justice pour rendre le monde plus moral. Des pas qui mènent Captain Blood dans un enchaînement proprement loufoque à partir du moment où il décide de s'attaquer à ceux qui vendent de la drogue à des adolescents avant de s'apercevoir de la multitude d'échelons de ce genre de trafic. Dès lors, la justice vengeresse qu'il entend exercer l'empêche de trouver une issue et le pousse à toujours aller plus loin, au risque peut-être de devoir considérer qu'il n'est peut-être pas le surhomme qu'il croit, y compris lorsqu'il se trouvera, avec une pointe de jalousie, dans la situation de comparer dans une écurie l'attirail dont il est le plus fier avec celui d'un étalon.
Objet étonnant, amoral et fascinant situé sur cette ligne de crête étroite qui chemine entre l'oeuvre culte et le bouquin racoleur, Captain Blood est une curiosité et, indéniablement, un de ces livres dont la lecture, si elle n'est pas indispensable, est à tout le moins une drôle d'expérience.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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"Les rêves ne l'effrayaient jamais, et Captain Blood comprenait qu'il s'agissait d'un rêve".
Ainsi s'ouvre ce terrible roman, l'un des rares écrits par l'acteur, scénariste... Michael Blodgett.
Et on a bien l'impression à plusieurs reprises d'évoluer dans le rêve de ce personnage pour le moins particulier: alcoolique notoire, ne crachant pas à l'occasion sur un peu de coke ou un joint, Captain Blood a un sens de la justice qui lui est propre. Et le conseil le plus avisé que l'on pourrait donner à son propos serait simplement d'éviter de lui marcher de quelque façon que ce soit sur les pieds, le monsieur voyant très facilement rouge.
On a beau se dire que le type est complétement cinglé, il n'en demeure pas moins sympathique, par moment même touchant.
Sorte de héros de comics trash, vouant un amour sans bornes et réciproque à sa soeur, Captain est fier avant tout de la grosseur de son sexe, dont il use sans vergogne ni pudeur à maintes reprises au long du livre.
Et notre héros évolue dans une Californie trouble, où le crime se retrouve à chaque coin de rue de L.A. ou dans sa campagne environnante, au milieu d'une galerie de personnages haut en couleurs, l'ensemble réservant au lecteur des instants de rire comme de dégoût.
Le type même du livre qui ne peut laisser indifférent.
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Génial!!!
Oui, c'est un roman CRU, VIOLENT, PORNOGRAPHIQUE, d'une noirceur extrême. Il ne faut pas avoir l'âme sensible.... Mais qu'est ce que c'est chouette de suivre le personnage principal dans sa quête mélangeant plaisirs et justice...
Arrivé au 3/4 de la lecture, je me suis dit que la morale de l'histoire n'était pas très claire, que le seule plaisir de cette lecture était de suivre scène après scène ce Captain Blood et de voir où tout cela allait l'amener... Mais à la toute fin, en refermant le livre pour la dernière fois, on est sonné. Oui, il y a une morale claire, et elle est tellement véridique... Elle reflète la pourriture de l'humanité... Tout simplement.
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La la c'est du lourd, âme sensibles s'abstenir, même moi qui ne suis pas une prude est trouvé ce livre parfois un peu too much.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En voyant la voiture, Captain freina. C’était une berline Buick neuve, à quatre portes, portant la plaque personnalisée : « POPOL 22 CM ». Elle était garée dans un box réservé aux abonnés, et Captain eut la certitude qu’elle appartenait à Reno Bloom. C’était fatal : qui d’autre que lui aurait fait preuve d’un tel mauvais goût ? « Popol : vingt-deux centimètres », dit Captain en remuant la tête. En marche arrière, il gara sa Dodge un peu plus loin. La nuit tombait : l’obscurité envahissait les étages du parking. Une lumière jaune vif éclairait l’autre extrémité du décor grisâtre. Assis à son volant, Captain tendit l’oreille.
Le silence était tellement pesant qu’il semblait se propager comme un écho, envahissant l’atmosphère. [...]
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Avec un bref soupir de résignation, Captain passa lui aussi à l’action. D’un coup violent, il expédia le canon du lourd revolver dans la bouche à moitié ouverte de Reno. La puissance du coup envoya à terre le chapeau et la moumoute de Reno ; les yeux lui jaillirent des orbites, injectés de sang, comme s’ils allaient éclater. Captain fut fortement tenté de presser la détente, mais ce n’était pas ce qu’il avait prévu.
La lèvre supérieure de Reno, la majeure partie de sa lèvre inférieure, ses gencives et ses dents de devant avaient été arrachées par l’arme, et enfoncées dans sa gorge. Il commença à s’étouffer. Captain comprit que, dans les secondes suivantes, il tomberait à genoux et se mettrait à vomir, ou à pisser dans son froc.

- Monte dans ma voiture, espèce de salopard immonde, hurla Captain, et avale-moi tout ça. Parce que, si tu salis mes sièges, je te flingue tout de suite.
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En se rendant aux toilettes, Captain ralentit le pas devant le grand miroir du couloir, et contempla son image d’un regard admiratif. Il trouva qu’il avait une silhouette d’allure saine et robuste. Son pénis tumescent pendait, lourd, et semblait épais. Captain fit glisser d’avant en arrière son prépuce qui le démangeait un peu. Puis il fit claquer son sexe contre sa cuisse. Il le trouvait beau. Les hommes comme les femmes étaient souvent jaloux du physique avantageux de Captain Blood. Mais cela ne lui suffisait pas. En contemplant son sexe, il eut envie d’être apprécié parce qu’il avait une grosse queue.
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