Je vois moins dans les choses et les paysages ce qu'ils sont que ce qu'ils me suggèrent. Je vis des instants déformés. Je devine la mer derrière la colline où elle n'est pas, j'assigne une issue au chemin qui ne mène nulle part. Je ne suis jamais exactement là où je suis, dans le temps que je vis. Une grille de références réelles ou imaginaires quadrille mon présent, mon horizon. D'où l'importance envahissante du sentiment du déjà vu, du déjà vécu ou son illusion. Je n'existe pas simplement. Il faut que quelque chose se soit déjà passé là, que quelqu'un soit passé par là. Je ne suis jamais neuf. Je ne suis jamais seul.
La rogne et la hargne des dames du M.L.F. qui griffent et déchiquettent toute image de l'homme d'une main de harpie plus que de harpiste. Quand Adam s'allongea innocemment sur le côté pour se faire extraire sous anesthésie divine une côtelette qui deviendrait la femme, songea-t-il en revenant à lui qu'il venait de prêter le flan à la critique.
Cocteau disait à peu près qu'il y avait un grave danger à ne pas ressembler à l'idée que les gens se font de vous.
Assis au bord du trottoir, perdus dans leurs méditations individuelles, avec la gravité lointaine qui rejoint la mastication du casse-croûte, les hippies font chanvre à part.
Monsieur Jadis : les personnages de cette histoire ont réellement existé. Toute ressemblance avec des héros de roman imaginaires serait purement fortuite.
Michel Audiard, San Antonio, Antoine Blondin, monuments de la gouaille populaire, ont disparu avec le xxe siècle. le moule est-il cassé, le style perdu à jamais ? C'est sans compter sur JoeyStarr et Polo Labraise, issus de la culture rap pour l'un et du journalisme sportif pour l'autre, qui ressuscitent ici un argot irrévérencieux avec ses formules hilarantes autour de la vie d'un détenu-écrivain et de son curieux avocat…
En librairie le 15 mai : https://www.fayard.fr/livre/le-code-penal-en-argot-9782213727325/