Certains auteurs la définissent (l'amitié) comme une sorte de ressemblance et ceux qui se ressemblent comme des amis, d'où le proverbe : qui se ressemble s'assemble... Et, sur ce point, on remonte plus haut et plus proche des sciences de la nature ; Euripide dit que la terre asséchée désire la pluie et que le ciel Auguste, quand il est empli de pluie, désire tomber sur la terre ; Héraclite, que l'opposition rapproche, que les différences produisent la plus belle harmonie, que toutes choses vivent par Dispute. D'autres, en particulier Empédocle, disent le contraire, que le semblable tend vers le semblable.
Des paumes étroites sont répandues sur les membres ;
Mais les misères s'abattent en foule, qui émoussent le souci.
Pauvre dans leurs vies est la part de Vie : à peine ils l'assemblent,
Voués à un rapide destin, ils s'envolent, emportés comme fumée,
Ne croyant qu'en ce sur quoi le hasard les fit chacun tomber,
Chassés de tout côté ; le tout, aucun ne fait vœu de le découvrir.
De cette manière, les hommes ne l'aperçoivent ni ne l'entendent,
Et leur esprit ne l'embrasse pas. Mais toi, qui t'es retiré ici,
Tu sauras : pensée d'homme ne s'éleva plus haut.
Sache que tous ont leur sens et leur part de pensée.
De l'ordre du monde.
Empédocle disait que les lieux propres des éléments ne sont pas entièrement fixés ni délimités, mais que tous les éléments s'empruntaient les uns aux autres leurs lieux.
Je te dirai encore : il n'est de naissance pour aucun,
Tous mortels, point de fin à la mort funeste,
Mélange seulement, échange de mélanges.
Naissance est son nom pour les hommes.