Embarquons avec
Matthew Flinders pour cartographier les nouvelles terres australes en cette année 1801. Pas de quokka ni de wombat à l'horizon mais une course entre l'anglais Flinders et le français Baudin pour faire le tour de ce nouveau continent.
J'ai choisi cette BD par intérêt professionnel mais aussi personnel. J'éprouve de la curiosité pour la cartographie, son histoire, la reproduction de cartes anciennes, cartes marines et autres merveilles. Quand je découvre une carte, j'aime avoir les yeux qui brillent et un “waaaaa” à l'esprit. Bon des fois, ce n'est pas le cas, genre “atlas des élections par régions en 1988”, ça me fait moins rêver.
Aussi, c'est avec un intérêt certain que j'ai suivi les (més)aventures de
Matthew Flinders. N'ayant pas lu grand-chose concernant la découverte de l'Australie et encore moins l'histoire de sa cartographie (île, continent? Terre peuplée uniquement de kangourous et d'araignées de la taille d'un caniche?), j'ai trouvé cette exploration très intéressante. J'ai ainsi découvert la rivalité franco-anglaise concernant l'Australie ainsi que les différents points de vue, d'un côté comme de l'autre, concernant la conquête d'un nouveau territoire et le sort réservé à ses habitants.
Nous passons de longues années aux côtés du cartographe qui ne voudrait vivre que de son art, loin de la politique. D'aventures en déceptions, sa vie n'est pas un long fleuve tranquille. le personnage de Flinders est fouillé, on partage son enthousiasme et ses peines. Beaucoup de recherches ont été faites pour coller à l'histoire et ça se voit, tant au niveau du récit que dans la précision avec laquelle sont rendus les paysages, les décors, les bateaux, les vêtements. On s'imagine être avec Flinders, à cartographier la moindre petite crique, à subir les avaries sur des bateaux plus ou moins solides, à entrevoir la gloire, à espérer revoir sa famille…
Une belle découverte : un récit passionnant et un traitement graphique de qualité.