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EAN : 9782743638801
650 pages
Payot et Rivages (04/01/2017)
3.56/5   27 notes
Résumé :
Le fabuleux parcours - riche, vivant, et passionné - d'un jeune Russe dans le Paris d'aujourd'hui. Au fil de ses rencontres et de la solitude de ses déambulations se dessine une fresque hallucinée projetée sur le mur de la condition humaine. Maquereaux, marquises, écrivains, chats et chiens, tsars, grand-père combattant de trois guerres, femmes et hommes, enfants, bêtes venus de l'autre côté du Styx, tous entrent dans cette danse, farandole moderne des âmes tragique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dimitrius, le narrateur, spécialiste des petits boulots précaires, erre dans les rues de Paris et de ses banlieues, s'abreuvant aux souvenirs de la Russie de son enfance et de ses amours et amitiés volages afin de survivre au présent douloureux. Dans une longue logorrhée, parfois sans queue ni tête, Dimitrius déverse à l'encre rouge, rougissant presque le papier de son sang, ses angoisses débridées à un lecteur potentiel que l'on pressent aussi essentiel à son équilibre que l'acte lui-même de l'écriture. Ainsi, à la page 244 : « (…) j'ai déliré à chaud et à froid – tu m'as vu à l'oeuvre cher lecteur! » Sur 650 pages touffues d'un discours désespérant empreint d'onirisme, jeté pêle-mêle dans des phrases décousues et à la ponctuation désordonnée, je dois avouer en avoir perdu mon latin. J'ai hésité, au début, à continuer ma lecture, tendant à comparer l'écriture de Bortnikov à celle de Céline, et me disant, à quoi bon… Mais j'ai persévéré et malgré la tristesse poignante émanant du récit, j'ai fini par me couler dans son affligeante scansion. Un titre qui aura sa place dans ma liste Grande Noirceur.
Entre-temps, j'ai pris note du dernier roman de Dimitri Bortnikov, L'agneau des neiges, prochaine lecture à venir d'un auteur qui m'a profondément troublée.

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Face au Styx aux éditions Rivages !!!!!!!!!!!!!!!
sans voie
sans mot
épuisé
interloqué
emballé
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Une expérience de lecture rare qui fait penser à ce qu'a pu peut être éprouver le lecteur à la sortie de la lecture des romans de Céline.
...............
Dimitri Bortnikov a écrit ce livre en français mais dans sa logorrhée on entend une nouvelle langue franco/Russe.
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Mieux vaut être psychiquement "en forme" pour se lancer dans l'aventure de lecture de ce livre hors norme
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Les rives de ce Styx sont boueuses, fangeuses, noires, sablemouvanteuses ....... et on en arrive à souhaiter la traversée afin de se reposer enfin dans les bras d'un néant réparateur.
seul petit bémol : les 748 pages du livre qui peuvent avoir raison de notre capacité à survivre à ce cataclysme littéraire
A LIRE ABSOLUMENT
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Comme dans Repas de morts et Svinonbourg, on retrouve Ourson, son fils, on retrouve sa mère, l'enfance à l'hôpital où elle travaillait… On retrouve des choses qui entourent Bortnikov, qui constituent son univers si particulier, avec son génie stylistique si singulier, qu'on ne sait plus où se situe le réel de la folie.

Et on retrouve la mort, cette mort qui est omniprésente car elle nous accompagne, les morts nous accompagnent. Détrompez-vous ! Nous sommes loin d'invoquer les spectres, du vaudou ou de Baba-Yaga, mais l'écriture brute et immersive, offerte toute en sensibilité, se prête à la gymnastique de la pensée. Et Dimitri, lui, il ressasse ses souvenirs : ceux de son père, violent désormais mort, ceux de son grand-père, ceux de ses anciennes conquêtes, ceux des femmes dont il a été l'aide soignant. C'est une farandole de noms russes, français, une valse de la Seine à la Volga. Et c'est, non seulement beau, non seulement poignant, mais c'est jouissif, c'est beau, c'est bien écrit… Encore une fois, cet auteur a fait mouche.
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J'avais oublié d'écrire un petit mot au sujet de ce livre et je suis toujours sans voix...Je m'en souviens pourtant bien, très bien même! Ce personnage, Dimitri, m'avait tellement touché, ce jeune homme qui a quitté son pays natal, la Russie et qui se retrouve à Paris où il frôle le danger, la mort mais fait aussi de belles rencontres, nous raconte des bribes de son passé en Russie, ses souvenirs, un livre qui ne peut laisser indifférent, un livre profondément humain, de la poésie...Que demander de plus! Si je repense à cette pépite aujourd'hui, c'est parce que je viens de lire une très belle chronique au sujet du dernier livre de Dimitri Bortnikov que je vais m'empresser de trouver: "L'agneau des neiges".
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L'auteur va vous envahir pendant 750 pages ! Il "parle" tellement vite qu'il en a oublié les majuscules. Ce livre est enivrant à souhait ! Je pense que cette lecture peut être comparée à un bref passage dans le tambour d'une machine à laver ! Dimitri est un aide-ménager pour personnes âgées à Paris. Il se raconte. Il nous raconte. Tout. Vite. Je n'ai jamais lu autant de point d'exclamation ! Dimitri Bortnikov est un fou intelligent ! Il nous fait rire, nous fait peur. Son éloquence, son bagou nous fait tourner la tête. La nostalgie de sa Russie dégouline dans son amour pour la France. Cet homme est un génie, dans une langue unique et peu académique, il va nous dévoiler un peu son âme. Vous allez être tenté au début de ce roman de le fermer rapidement. le style va tellement vous bousculer que vous serez convaincu que vous ne pouvez pas continuer. Mais la magie opère. Soyez patient. Vous allez tomber fou amoureux de Dimitri et vous allez vivre une expérience de dingue.
Lien : http://zoomsurhier.over-blog..
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critiques presse (4)
LeMonde
14 septembre 2018
Face au Styx est une odyssée s’autorisant le délire, joyeusement excessive dans sa volonté de faire bander les morts.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
25 avril 2017
De la steppe soviétique à Paris, puis à la littérature et à cette langue d’adoption, le français, que l’écrivain russe pousse dans ses retranchements : c’est « Face au Styx ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
03 février 2017
Le héros du nouvel ouvrage de Dimitri Bortnikov dérive dans un espace dévasté et crépusculaire.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Telerama
04 janvier 2017
Un Russe erre dans Paris, dialoguant avec des amis morts ou vivants. L'auteur prend le lecteur au piège d'une logorrhée étourdissante.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Ma famille et nos fêtes et rêveries à la gueule ouverte pleine de mouches qui copulent, et soleil, et les nuages gonflés comme des braguettes. journées d’automne, journées de cristal quand l’hiver retient son souffle et puis – moissons d’âmes, mains gelées, et on s’écroule et on roupille comme la hache sur le billot, journées fraîches et nuits qui rallongent…et on voit à travers ces journées de rubis – forêts rouges et vermeil, forêts or ! ça ne dure qu’une semaine, oui, semaine sainte du Nord ! même aux enfers y en a une ! semaine, quand l’hiver éternel cherche sa nappe ! matins au ventre couleur grenade comme les bouvreuils en janvier, couchers et aubes saphir ! mon sang ! les journées pour renaître sans mourir.
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Tire au moindre mouvement, la tête du trouduc dans le viseur à l’intersection exacte des abscisses et des ordonnées, sa cervelle qui roule en bas de la digue, dans le fleuve. Italiens et Autrichiens. Puis le trouduc se déshabille, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie désaffectée, il se déshabille, le trouduc, avec sa cervelle toujours sur la digue et sur son cou, il se baigne dans le fleuve, et le fleuve c’est de l’acide qui dissout, me dis-je, veillant à poser les pieds sur les traverses et pas sur les cailloux du ballast, et le trouduc se dissout dans l’acide du fleuve avec un petit nuage de fumée, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie ferrée désaffectée. Et le Piave murmurait calme et placide au passage, et les soldats autrichiens et italiens se lèvent, des milliers et des milliers de soldats se lèvent et marchent vers le fleuve. Italiens et Autrichiens, front et front, debout, vers le fleuve. Et des milliers et des milliers de soldats marchent vers le fleuve, me dis-je en marchant sur les traverses, ils marchent vers le fleuve, l’exode des hommes minuscules vers le fleuve empoisonné, et ils se déshabillent, les hommes minuscules, tous les hommes se déshabillent en marchant vers le fleuve empoisonné, me dis-je en marchant, et ils se baignent dans le fleuve, un après l’autre ils se baignent dans le fleuve, un après l’autre ils se dissolvent dans le fleuve et deviennent un petit nuage de fumée, me dis-je en promenant mon nuage en laisse, un petit nuage de fumée dissous dans l’acide, un après l’autre, des milliers et des milliers de soldats, et ils laissent une tache couleur rouille dans le fleuve, une tache couleur rouille que le courant emporte, me dis-je en marchant en haut de la digue.
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ça touche à la vie, ça... oui ! ça perce le sac du réel, ça ! alors non et re-non ! faire délirer le présent, réchauffer les rails du présent et - les tordre ! ça... on te coupera et la langue et les oreilles et ! on les changera de place !
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Le Piave murmurait calme et placide au passage des premiers fantassins le 24 mai1. Le Piave. Deux fronts. Italiens, Autrichiens. Tu te postes au milieu des branchages. Tire au moindre mouvement. Guerre de position. Tu le vois en face, l’ennemi. Tu le vois en face, le trouduc. Italiens et Autrichiens, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie ferrée désaffectée avec mon nuage en laisse, mon nuage d’expiations amères en laisse. Tire au moindre mouvement. L’ennemi, un ennemi, se dirige vers le fleuve. Tu le vois en face, le trouduc. Tire au moindre mouvement, tu le vois en face, le trouduc, tire. Peut-être qu’il va chercher de l’eau, peut-être qu’il va chercher de l’eau avec un seau, le trouduc dans le viseur, au centre du viseur, à l’intersection des deux lignes du viseur, le crâne écrabouillé du trouduc, il suffit que tu presses la détente, il suffit que tu presses cette con de détente, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie ferrée désaffectée pour aller récupérer ma femme couchée sur la voie désaffectée, qui attend que le train fasse rouler sa tête en bas de la digue, dans le fleuve. Tire au moindre mouvement. Italiens et Autrichiens, front contre front
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Oui,je sais , je sais ...on ne baise plus les yeux fermés depuis Proust!Mais on s'allonge quand même , le lit est propre , on le défait sans amour,sans mots,et on s'endort comme deux chauves-souris clouées au plafond en plein midi par des gosses méchants !oui, ça arrive ! et alors?
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Videos de Dmitri Bortnikov (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dmitri Bortnikov
Traverser le Styx avec Dmitri Bortnikov et Julie Bouvard. Modération par Camille Thomine - samedi 1er octobre 2022, 16h30-17h30 - Château du Val Fleury, Gif-sur-Yvette. Festival Vo-Vf, traduire le monde (les traducteurs à l'honneur)
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