Un détail…
Dans ce livre, on lit ceci (qui laisse perplexe) :
« Ses personnages sont destinés à survivre à la vie éphémère des mortels et au suivi des générations. Ce qui me ramène à la phrase célèbre de
Gustave Flaubert sur son lit de mort : "Je vais mourir et cette pute de Bovary va vivre."»
D'où
Carmen Boustani tient-elle cette phrase «célèbre» dont tout semble prouver qu'elle est apocryphe ? Sans doute du livre de
Roger Grenier "
Le Palais des livres" (Gallimard, 2011) qui la cite dans cette formulation, la donnant également pour vraie.
On trouve encore cette citation sous d'autres plumes (avant et après
Roger Grenier), sauf celle de
Flaubert, avec au moins deux variantes (mais toujours avec le mot "pute" qui n'était guère dans le vocabulaire de
Flaubert), ce qui la rend d'autant plus suspecte. Surtout quand elle est présentée comme le dernier mot de
Flaubert «sur son lit de mort» puisque l'auteur de "
Madame Bovary" a été foudroyé par une "apoplexie" qu'il n'a pas eu le temps de voir venir comme en témoigne
Guy de Maupassant dans une lettre à
Ivan Tourgueniev datée du 25 mai 1880, laquelle rapporte qu'il dit seulement à sa bonne : «Je vais avoir, je crois, une espèce de syncope» avant de réclamer, pas plus inquiet que cela, un médecin.
http://maupassant.free.fr/correspondance/cadre.php?ord=c&num=181