Parler de philosophie à des enfants, c'est juste une entreprise magnifique, un objectif passionnant ! Et partant de cette idée magnifique j'avais sélectionné ce roman dans la longue liste des romans jeunesse disponibles pour la Masse Critique de Babelio... En fait j'étais très heureuse car non seulement c'était un livre de philosophie mais aussi un livre illustré ! Comment associer deux passions qui sont miennes ? le livre qui questionne philosophiquement parlant et un livre qui fait montre d'originalité avec de belles illustrations ?
Mais soyons plus critiques maintenant.
Soyons clairs, précis. Ou pas. Bon j'ai craqué complètement sur la couverture minimaliste et jaune du petit livre. le livre est en beau papier, mais pas sûr qu'il ne s'abîme pas avec le temps dans les mains des enfants/ados...
En ouvrant le roman j'ai découvert une petite phrase de
Yann Moix au sujet d'
Edith Stein:
"
Edith Stein (1891-1942) :
Edith Stein est une jeune fille dans le coup. La phénoménologie en Prusse en 1910, c'est comme l'existentialisme à
Saint Germain des Prés en 1946 : à la mode. Il y aurait un très gros livre à écrire sur un sujet passionnant, étrange, fascinant : pourquoi tous les phénoménologues de cette époque ont-ils fini par se convertir au catholicisme."
Bon disons-le, ensuite, ce livre sent bon. Il fait un peu peur par contre. Oui, pour son sujet. Je me suis dit, oulah, comment les auteurs vont-elles narrer cette histoire franchement pas drôle, cette période de l'Histoire que moi-même je n'ai pas voulue lire dans les livres avant d'avoir 15-16 ans?
Eh bien force est de constater que c'est très réussi. L'écriture est très belle, fluide, facile et imagée pour les jeunes enfants. On comprend évidemment très rapidement de quoi il en retourne et pas besoin de mots compliqués à la
Yann Moix pour entrer les deux pieds dans le plat de la Philosophie. J'ai bien aimé par exemple comment l'empathie était décrite. Ou la façon de voir une rose.. Ou encore j'ai bien aimé les questions sur l'âme. Et pas seulement parce que dans mes études j'étudie la question de l'âme à l'Antiquité et à l'Âge moderne de l'Histoire..
Une petite critique cependant, eh oui, il faut bien. Les illustrations si elles sont magnifiques et touchantes, simples et en même temps immédiatement compréhensibles, ont un petit défaut: la couleur. Oui parce qu'en commençant le roman et en le terminant les couleurs, rouges, orange, noirs, gris, vous sautent aux yeux et vous agressent un peu. Je ne sais pas ce qu'il aurait été convenable de faire avec de si beaux dessins.
Après il est vrai que le sujet terrible de la déportation, du nazisme, de l'épuration religieuse sont finalement retransmises à travers ces illustrations en pleine page.
Pas de pathos ni de mélodrame ni de violence qui puissent heurter les jeunes dans ce petit livre. Juste une très, très belle interprétation de la pensée d'une jeune juive qui se pose beaucoup de questions sur la nature du monde et la nature humaine, avec des yeux d'enfants, et dont la destinée tragique mènera pourtant à la conversion vers le catholicisme. C'est bien qu'elle se posait des tas de questions la petite Edith !!
A transmettre, absolument!
Personnellement, je me vois bien lire toute la collection des Petits Platons, pour le plaisir !
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