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Hugues Leroy (Traducteur)
EAN : 9782226182395
275 pages
Albin Michel (27/02/2008)
4.02/5   131 notes
Résumé :
Là-haut vers le nord de l'Ontario, des femmes et des hommes, indiens pour la plupart, vivent, aiment, rêvent et meurent. Joseph Boyden évoque avec sensibilité leurs histoires singulières au parfum de légende: une jeune fille tombe amoureuse d'un loup; un gamin passionné de catch vole au secours de son héros; un jeune homme prétend envers et contre tous être un ours... Ces nouvelles étonnantes, mélange fascinant d'émotion, de colère et de grâce, de violence et de poé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Dire quelque chose de plus après la magnifique critique d'un de nos babeliotes, Endymion, semble difficile et superflu mais je continue l'exercice car l'écriture de Joseph Boyden m'a vraiment touchée , émue et accrochée .
J'ai donc découvert cet auteur à travers ce recueil de nouvelles, et quelles nouvelles !
Mon premier Boyden est et sera Là-Haut vers le nord .

Treize nouvelles, comme les treize semaines composant le temps d'une saison…et il y a bien quatre saisons dans ce recueil .
Joseph Boyden amorce sa partition avec l'Est, la saison de la peine, ensuite avec le Sud, la saison de la ruine, puis avec le l'Ouest la saison de la course et enfin le Nord la saison du retour.

Cycle des saisons, cycle des illusions et des désillusions qu'il faut guérir. Et chez les Cree pour guérir, il faut honorer les quatre points cardinaux dans ce sens pour former le cercle avant le rituel.
L'auteur est avant tout un passeur de mémoire et il s'exprime à travers ses personnages, comme Rémi. « Rémi n'aime rien tant que les cycles. Les choses qui se répètent, les routines quotidiennes, il semble ne vivre que pour ça. Maman dit qu'il est l'incarnation des Crees d'autrefois, avec leur passion pour les cycles, les saisons, le cercle de guérison. »


Treize nouvelles pour nous faire ressentir le déchirement entre passé et présent et le futur rêvé ou possible.
Nous voyageons à travers une série de personnages, tous apparentés de près ou de loin à l'aïeul, « le vieux », celui qui parle au Weesageechak, le trompeur ou figure bouffone .
Dans ces tranches de vie, chacun à sa manière, témoigne d'une réalité quotidienne où affleure légendes et croyances amérindiennes : ici, les indiens Crees du Nord de l'Ontario, de la baie James (partie inférieure de la baie d'Hudson).
A travers chacun d'eux, l'auteur donne la parole à des âmes blessées, des esprits éveillés.

En même temps réalistes et poétiques, ces nouvelles nous permettent de percevoir, partager les difficultés, failles et maux (diabète, malformations dus à la pollution, drogue…) que les Crees rencontrent dans leur réserve au contact de la société moderne matérialiste.
Comme le dit Soeur Jane « N'oubliez pas, Père Jimmy, qu'il n'y a pas si longtemps, ce peuple vivait en autosuffisance. Les jeunes d'ici sont écartelés entre ce qui n'est plus et ce qui n'est pas encore là ; entre tout ce qui fait leur identité de peuple et tout ce que nous leur demandons de devenir. »

Mais ces nouvelles dessinent aussi les contours d'une spiritualité toujours vivace : les esprits, les windingos (les démons), les animaux totems sont bien présents et n'ont pas été effacés.

J'ai été particulièrement émue par la dernière saison, le retour, où les points de vue de différents personnages interfèrent sur la vision d'un même événement : le décès de l'une d'entre eux Linda (petite-fille pour l'un, fille, tante, nièce, cousine pour d'autres).
le retour de son corps parmi les siens permettra à la communauté de communier autour du chant de la rivière et , pour quelques heures renaître en célébrant les Manitous.

C' est avec ce recueil, Là-haut vers le Nord, que j'ai découvert Joseph Boyden.
C'est un gros coup de coeur, je suis tombé sous le charme de son écriture, profonde et sincère qui a déclenché en moi beaucoup d'émotions.

J'attends avec impatience de le retrouver dans « Le chemin des âmes » et « Les saisons de la solitude » ou « Dans le grand cercle du monde » .

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Il y a quelques années déjà que j'ai lu mon premier Joseph Boyden et, après ce quatrième roman, mon enthousiasme n'a pas du tout fléchi. Ce « jeune » auteur, même s'il est passé de la saga historique au roman plus moderne, il a toujours su donner une voix aux Amérindiens. Là-haut vers le nord ne fait pas exception, à la différence près que ce sont des voix multiples qu'il propose aux lecteurs. Ce recueil, divisé en quatre parties (est, sud, ouest et nord) avec leurs thèmes propres, elles-mêmes comprenant trois ou quatre nouvelles.

À travers ses personnages sensibles, Joseph Boyden jette un regard lucide sur les communautés amérindiennes de l'Ontario. Loin des stéréotypes et des clichés (quoique certaines sont plus difficiles à éviter, comme ce conseil qui débat sur ouverture potentielle d'un casino) mais aussi des complaisances. Quelques sont des alcooliques, d'autres des profiteurs. Mais même eux nous font pitié. En fait, particulièrement. D'autres ont été malchanceux depuis le début, souffrent de maladie, d'ignorance, de laisser-aller, du chômage. Tout n'est pas sombre ni misérable, quelques uns gardent leur dignité malgré les difficultés. L'espoir existe encore.

Cet ensemble de destins brisés, de rêves et d'espoirs vains, d'amour perdu d'avance, de désillusion, il est touchant. Et on ne cherche pas des coupables. Ni les Blancs qui auraient perverti les Amérindiens, ni ceux-ci d'être responsables de leur sort. Joseph Boyden raconte le présent, un point c'est tout. Certains pointent du doigt le matérialisme occidental mais ce nouveau démon a pris bon nombre d'Amérindiens. Plusieurs jeunes se détournent des traditions ancestrales. Sans oublier l'alcool et la drogue qui font ravage. Et la pollution, aussi. le monde est changeant, tourne comme les saisons, alors il faut s'y faire.

Je ne suis pas un grand lecteur de recueil de nouvelles mais Là-haut vers le nord m'a accroché. La plume du talentueux Joseph Boyden y est pour beaucoup. En peu de mots, il réussit à rendre vivant ses personnages, dont certains sont très colorés sinon attachants, puis à bien nous les faire connaître (il faut dire que plusieurs reviennent d'un nouvelle à l'autre, plusieurs histoires se déroulent au même endroit). Ce voyage vers des contrées peuplées d'Amérindiens est une bouffée d'air frais, d'originalité.
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Des nouvelles de la vie dans le Nord, des textes vivants, avec le poids du réel et l'énergie du spirituel.

Joseph Boyden décrit sans complaisance les problèmes des communautés autochtones du Nord de l'Ontario. Qu'il s'agisse des enfants enlevés à leurs parents pour les envoyer dans les pensionnats, des abus sexuels, de la consommation d'alcool et de drogue et même des jeunes qui sniffent de l'essence. Car non, la vie n'est pas facile pour ces jeunes « écartelés entre ce qui n'est plus et ce qui n'est pas encore là ; entre tout ce qui fait leur identité et tout ce que nous leur demandons de devenir. » (p.260)

Dans cette série de nouvelles, on trouve des drames, mais on y trouve aussi un peu de l'esprit de ces peuples, la solidarité, l'amour des parents pour leurs enfants, et parfois une étonnante résilience.

Je croyais que j'avais été touchée par ces récits parce que je suis déjà allée à Moose Factory, j'ai vu le barrage de la rivière Abitibi et j'ai vu danser une petite fille avec sa robe à clochettes. Mais au regard des critiques d'autres Babeliotes, je crois que j'ai simplement été touchée par l'humain, par la qualité de l'émotion et de l'écriture de l'auteur.
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La très documentée ségrégation à l'encontre des peuples autochtones perpétrée par les Etats-Unis d'hier et d'avant-hier ainsi que les errements coloniaux des vieilles nations européennes épargnèrent sans doute pendant longtemps au Canada l'image d'un pays impérialiste. Désormais, nul ne peut ignorer les pages sombres de l'histoire de ce pays dont j'avoue avoir longtemps eu une représentation irénique. Joseph Boyden, fier d'une ascendance pluriculturelle, est un de ces artistes qui oeuvre à la reconnaissance des spoliations dont furent victimes les minorités ethniques de sa patrie. Minorité ? Un terme éloquent puisque nous parlons là d'une civilisation qui peuplait le continent depuis des millénaires et manquât de disparaître entièrement en une poignée d'années. D'ailleurs, l'emploi du passé simple mériterait d'être interrogé tant les conséquences d'une politique brutale d'assimilation sont encore douloureusement observables. Les suicides ou la consommation de drogues légales ou illicites sont les signes les plus tragiques. Mais les atteintes écologiques par le biais de la prédation capitaliste sur les ressources des immensités glacées sont d'autres violences qui pèsent aujourd'hui sur ceux que nous appelons injustement les Indiens. Dans ces treize nouvelles, Boyden célèbre la richesse des cultures autochnones mais surtout, il évoque tous les abus qu'elles subirent et donc subissent. Quelques unes de ces nouvelles sont ironiques, dressant des portraits tendres de rêveurs confrontés à une altérité souvent menaçante. Généralement, ces nouvelles narrent des tragédies où drogues, abus sexuels, spoliation sont de mises. Toutes ces histoires ont en commun d'être écrites avec précision. le style de Boyden est limpide même si ses thèmes, hélas, sont sombres.
Parmi ces treize nouvelles, j'ai un faible pour le jeune garçon qui se rêvait catcheur et pour la jeune fille sucre : dans cette « légende », Boyden déploie tout son art pour dénoncer le drame de la perte d'identité.
Tout au long du livre, Boyden, talentueux défenseur des opprimés, donnent une voix à des êtres déboussolés. le livre, construit comme un panorama qui suit les points cardinaux, se termine par le Nord. Les quatre dernières nouvelles mettent en scène une même histoire vécue par des acteurs différents. Dans cette splendide et quoique cruelle apothéose, l'écrivain sème, par la voix d'un vieux guérisseur, quelques graines d'espoir qui laisse à penser qu'un jour, l'humanité sera plus sage et plus éclairée. D'un océan à l'autre, il reste encore du bouleau !
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Là-haut vers le Nord, vivent des hommes et des femmes différents, des hommes plus durs, plus fantasques, plus forts, plus fous. Là-haut vers le Nord, une jeune fille tombe amoureuse d'un loup et sort toutes les nuits au clair de lune pour sourire à son protégé. Là-haut vers le Nord, un jeune homme a le pouvoir de se transformer en ours et cours dans les bois pour pourchasser ses ennemis. Là-haut vers le Nord, un petit garçon rêve de devenir catcheur. Là-haut vers le Nord, un vieil ivrogne assiste, dissimulé derrière des buissons, au massacre d'un pauvre homme par un duo de brutes assoiffées de haine. Là-haut vers le Nord, une jeune fille malheureuse vient de mourir et son oncle désire battre le tambour à son enterrement, malgré les interdictions virulentes du curé du village et les réticences de ses proches. Là-haut vers le Nord, Joseph Boyden nous prend par la main pour nous faire partager, le temps de quelques pages, le quotidien du peuple amérindien et, avec lui, ses joies, ses souffrances, ses colères et ses vexations.

Y a pas à dire, Joseph Boyden est une valeur sûre ! Durablement impressionné par son roman « Dans le grand cercle du monde » qui nous faisait partager la vie d'une tribu huronne au début du XVIIe siècle, j'ai voulu découvrir une facette plus actuelle des amérindiens à travers ce court recueil de nouvelles. Court, mais marquant, car chaque récit y est un petit chef d'oeuvre de sensibilité, d'humanité et de poésie. Dieu sait pourtant que la vie n'est pas rose au sein des réserves Cree du Canada : alcoolisme, drogues, chômage, violence, pollution, délinquance, racisme… le tout forme un tableau dur, âpre, mais dont la noirceur est tempéré par la tendresse de Boyden pour ces oubliés du monde – pauvres débris humains partis à la dérive sur l'océan du monde moderne, mais conservant malgré tout leur dignité et leur sens de la fraternité. Certaines nouvelles sont attendrissantes, d'autres tragiques, d'autres terriblement cruelles. Toutes contiennent une note d'espoir, même si celui-ci est parfois bien fragile. Un très beau recueil et un auteur bourré de talent. A recommander sans hésitation.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Je soulève mon tambour que j'avais posé près de moi, sur le banc. Je me plante au milieu de l'allée centrale, près de la porte, juste en face du cercueil de Linda qui repose à l'autre bout. Je m'agenouille, je lève ma baguette et je frappe une fois, fort. Le son se répercute dans l'église silencieuse. Le père Jimmy m'aperçoit et devient écarlate. « Pas de blasphème dans cette église, Joe Cheechoo ! » . Je le fais taire d'un autre coup de tambour. Ca sonne bien, là-dedans : on dirait un grand coeur qui bat.
Je lève à nouveau ma baguette et je lance un rythme, celui de la rivière. Mon chant funèbre. Le Père Jimmy bondit de la chaire ; mais on lui coupe la route car ils sont tous sortis des rangs pour me rejoindre, les frères de Linda, mes oncles, mon grand-père, des cousins,
Ils s'agenouillent en cercle autour du tambour où je pousse ma meilleure plainte – pure, juste qui monte jusqu'aux poutres de l'édifice et m'envoie des frissons dans l'échine. Ils se mettent à battre le rythme, avec les mains, avec leurs chaussures qu'ils ont retirées. Je serre encore la gorge et le chant monte plus haut, d'autres personnes dans l'assistance s'approchent du cercle. Mon grand-père répond à ma plainte, les autres entrent à leur tour dans le cercle, les yeux fermés, la gorge nouée. Nous chantons haut ; nous battons fort . Nous chantons pour l'uchak de Linda, son âme, nos voix s'envolent pour la tirer de son corps immobile, là-bas, à l'autre bout de l'église – et l'emporter, sous la garde de sa famille jusqu'à son repos.
Le Père Jimmy bat en retraite vers sa chaire, la figure écarlate, la peur dans les yeux. Il se retourne et disparaît dans la sacristie. Le rythme s'emballe et je pense fort à Linda, à une petite fille qui battait la campagne dans des bottes trop grandes pour ses petits pieds. Sa robe à fleurs. Son vélo rouge. Cette nuit qu'elle avait passé à boire avec moi. La tristesse qui éteignait son regard, la dernière fois que je l'ai vue. Je relève la tête : ma sœur est là, sa mère qui me regarde en face. Et ses yeux sont ceux de Linda . Un peu de l'étincelle a reparu.
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Wasishu veut dire homme blanc. Grand-mère n'a jamais eu l'occasion de m'apprendre le mot ojibwe, alors je l'emprunte à la langue des Sioux. Mais attention, je suis pas des plaines, moi: Ojibwé et fière de l'être. Les Sioux, quand ils sont arrivés de l'Est, étaient nos ennemis: il n'y avait personne que l'on craigne et respecte plus, à part les Iroquois. Ma grand-mère parlait couramment ojibwé, mais elle est morte il y a très longtemps. Avant de connaître Ollie, j'ai appris un peu d'indien avec un garçon du Dakota du Sud. C'était un Sioux Oglala: il vous disait ça en roulant des mécaniques. Les mots qu'il m'apprenait n'était pas ma langue, mais c'était quand même de l'indien: ça valait mieux que rien. En retour, je lui apprenais le peu d'ojibwé que je savais, en dehors des insultes. Aneen Anishnabe veut dire "Salut l'indien" dans ma langue. Un de ces quatre, je prendrai un congé du Palace et j'apprendrais mieux l'ojibwé, pour avoir quelque chose à transmettre à mes deux gosses.
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La forêt l'a changé. On dirait qu'il a grandi: pas tant d'un point de vue physique - même si, c'est vrai, il paraît plus costaud - , mais dans son amour-propre. Cela se voit à sa démarche. Autrefois, il rasait les murs comme un chien battu; désormais il avance la tête haute, parlant à quiconque veut bien l'écouter. Et les choses qu'il raconte! Plusieurs personnes m'ont rapporté qu'il se moque de mes frères et de moi, de ce que nous lui avons fait. Il affirme que la dégelée n'a réussi qu'a déchaîner ses pouvoirs. Il dit que là-bas, dans les bois, il a pu se changer en orignal; qu'il a couru entre les arbres toute la nuit; qu'il a couvert une femelle au matin, près d'une fondrière. A d'autres, il a raconté qu'il s'était changé en corneille et qu'il avait survolé la réserve quelques jours plus tôt. Il a parlé à Zachary Goodwin de l'esturgeon que celui-ci sortait alors de l'eau; et informé la voisine, la vieille Koostachin, que le trou de son toit s'agrandissait. Elle s'est signée avant de s'éloigner sans un mot. Je crois que Dink lui a vraiment flanqué la frousse.
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Quand il avance, ses gestes sont lents, comme s'il marchait sous l'eau ou contre une bourrasque : c'est peut-être pour ça qu'il se débrouille si bien dans les bois. Ma mère disait que Gitchi-Manitou n'a jamais créé un être sans le doter d'un talent particulier : le talent de Francis, c'est de connaître les voies du bush. Il approche un orignal ou un caribou par-derrière avant que la bête ait remarqué sa présence, il lui touche pratiquement le cul. Et je me rappelle une chose dingue que j'ai vue un jour d'hiver, en chassant : Francis qui cavalait parmi une horde de caribous comme s'il en faisait partie. Les bêtes ne bronchaient pas, comme on tolère un ami envahissant. Dink peut rester dans les bois des jours entiers. Il trouve son chemin en silence parmi les plus épaisses broussailles, cueillant au passage des plantes et des baies pour se nourrir et il repère les bêtes avant que les chasseurs les plus aguerris ne sachent de quoi il retourne. Il a un don, Dink, mais dans une culture à l'agonie. Autrefois ce talent-là aurait valu tous les trésors de la terre aujourd'hui, il ne rapporte que quelques centaines de dollars la semaine, lâchés par des Yankees qui montent du Michigan ou du Minnesota. Dans les bois, Dink n'a plus rien d'un gosse ingrat : c'est un maître.
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Il n'aurait su dire combien de temps il avait dormi. Quelque chose lui chatouillait la figure; quand il ouvrit les yeux, il découvrit un grand nuage de papillons qui l'environnait. Beaucoup s'étaient posés sur la pierre et sur son corps; ils battaient lentement des ailes. Les autres tourbillonnaient en si grand nombre qu'il montait du nuage comme un sourd vrombissement. Le coeur de Noah battit plus vite. Certains papillons étaient plus gros que sa main; le soleil faisait resplendir leurs couleurs, orange, noir luisant, rouge profond. Et dans la rumeur de leurs ailes, il semblait à Noah entendre une langue inconnue. Il regarda; il écouta ces minuscules langues de feu. Des centaines de papillons. Des milliers. A force de tendre l'oreille à leurs chuchotements, Noah vit émerger un motif, se mit à les comprendre, à saisir la signification de cette rencontre.
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Joseph Boyden Craig Davidson à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016
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