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Alexandre du Terrail (Traducteur)
EAN : 9782070787524
440 pages
Joëlle Losfeld (05/06/2008)
3.73/5   31 notes
Résumé :
Le jeune Richard Marwood est injustement accusé du meurtre de son oncle et se retrouve condamné à un enfermement à vie dans l'asile d'aliénés du comté. Au bout de huit ans, il s'échappe afin de retrouver les vrais coupables.Son chemin va croiser celui de Jabez North, orphelin et manipulateur voué au crime, que rien ne semble pouvoir arrêter ; Valerie de Cevennes, une riche héritière tombé dans son piège diabolique ; et Mr Peters, un détective muet qui traduit ses br... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Slopperton est une petite ville d'Angleterre où de bien sombres évènements vont se dérouler sous la plume de Mary Elizsabeth Braddon (1835-1915). le bien et le mal vont s'affronter et s'incarner en deux personnages.

Le premier à nous être présenté est Jabez North. Il est orphelin et a été recueilli dans les eaux de la Sloshy par les habitants de Slopperton, il travaille beaucoup et au début de notre roman Jabez North est maître d'études à l'académie de Dr Tappenden. La population accorde amitié et respect à cet homme : “Ainsi chacun à Slopperton louait ce jeune homme modèle et l'on prophétisait souvent que l'enfant trouvé serait à l'avenir l'un des plus grands hommes de la plus grande des villes - Slopperton.” Ce personnage n'est pourtant pas si parfait, un professeur de phrénologie a déclaré à son propos qu'il était singulièrement dépourvu de morale. le lecteur comprend rapidement que le mal arrivera par la main de Jabez North.

Le deuxième personnage est Richard Marwood qui revient auprès de sa mère après 7 ans d'absence. il a profité avec excès des plaisirs qu'offre la vie. Mais il est de retour avec la ferme intention de reprendre sa vie en main. Son oncle, Montague Harding, veut l'aider grâce à la grande fortune qu'il a acquise aux Indes. Il lui propose de partir à l'aube dès le lendemain matin avec de l'argent et une lettre de recommandation dans une ville voisine. Malheureusement ce départ hâtif est le début des ennuis pour Richard puisque ensuite son oncle est retrouvé la gorge tranchée. Tout porte à croire à la culpabilité de Richard : il quitte le domicile à l'aube avec l'argent de son oncle et il est pris à la gare. Bien entendu le narrateur omniscient n'a pas laissé son lecteur dans le doute. On sait que Richard est innocent et que Jabez North est l'auteur de ce crime infâme. On le découvre dans toute sa noirceur : il laisse mourir un de ses élèves qui l'avait vu sortir par la fenêtre la nuit du meurtre ; il se rit d'une jeune femme qu'il a mise enceinte et la pauvre se jette dans la Sloshy ; il ira même jusqu'à tuer son frère jumeau pour faire croire à son propre décès et disparaître de Slopperton.

Pendant ce temps, Richard Marwood est jugé et plaidant la folie il est interné. Fort heureusement Richard a de nombreux amis qui ne le laisseront pas dépérir dans son asile. Ils feront tout pour retrouver les traces du serpent Jabez North.

L'intrigue du roman de Mary Elizabeth Braddon est d'une grande inventivité. Les fils de l'histoire nous entrainent à Paris, à Londres ; les surprises et les retournements de situation sont légion mais jamais le lecteur n'est perdu grâce à une solide construction. “Sur les traces du serpent” mélange une detective story, genre qui naît à cette époque, et le roman gothique où les morts ressuscitent. Ce type d'oeuvre s'est beaucoup développé au XIXème en Angleterre avec E.A. Poe comme géniteur, on pense notamment à Wilkie Collins dont on a redécouvert les livres il y a peu.

S'ajoute à cette poursuite du démon un narrateur omniscient qui commente avec une grande ironie l'histoire que nous sommes en train de lire. Il nous parle par exemple de la société philanthropique de Slopperton et précise que “(…) le fondateur était un un excellent citoyen, qui battait sa femme et avait chassé du foyer leur fils aîné.” Plus loin dans le roman, un personnage a recueilli un enfant dont la mère s'est suicidée et voici ce que cela donne : “Bébé est fortement attaché à Kuppins, et manifeste son affection par des démonstrations aimables, comme celles de donner des coups de poing dans sa gorge, de se suspendre à son nez, d'enfoncer une pipe dans ses narines, et autres preuves également charmantes de tendresse enfantine.”

Mary Elizabeth Braddon a écrit “Sur les traces du serpent” à l'âge de 25 ans et son exceptionnel talent narratif lui offrit une très grande popularité. Inconnue en France de nos jours, Mary Elizabeth Braddon était admirée par de grands auteurs comme Robert Louis Stevenson ou Henry James. On ne peut que se féliciter de l'initiative des éditions Joëlle Losfeld de remettre à jour ce grand talent de l'époque victorienne.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Ce livre est asse formidable pour ceux qui aiment l'époque victorienne, la littérature anglaise, un soupçon de Dickens, les intrigues familiales... et les enquêtes policières !
Ce livre a été écrit en 1860 par une femme assez exceptionnelle qui a une facilité certaine pour construire des intrigues dans les intrigues : morts suspectes, personne injustement condamnée, vengeance ... sans pour autant nous perdre. Tout est pensé, tout est construit, tout est minutieusement planifié, tout s'imbrique à la perfection. Tout à fait digne d'un Wilkie Collins par exemple dans "Mari et Femme".
Je me suis très vite laissée prendre par l'histoire, et j'ai passé un très bon moment. CE livre est un policier écrit à l'époque victorienne et il est de ce fait assez dense, travaillé et le vocabulaire est très recherché (J'ai d'ailleurs été étonné par tous les mots français qui ont été utilisée !). Les personnages sont incroyables, très bien construits comme ce Comte de Marolles diabolique, mais aussi ce Monsieur Peters, policier muet, qui est un personnage assez improbable et qui pourtant reste un des fil conducteurs de ce livre (notons, d'ailleurs que c'est l'une des premières fois que l'on voit apparaître un détective - policier dans les livres. Sherlock Holmes n'apparaît qu'en 1887).
C'est mon premier livre de Mary Elizabeth Braddon et ne sera pas le dernier !
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Pour un livre écrit en 1864, je l'ai trouvé très dynamique (bien qu'un peu bavard, ils parlaient comme cela les gens au XIXeme siècle ?) .

L'histoire est celle d'un homme (le serpent du titre) qui est prêt à tout pour devenir riche. Il ne reculera devant aucune manipulation (ni même plusieurs meurtres).

En parallèle l'autrice nous fait suivre aussi les états d'âmes des victimes du serpent.

Les rebondissements sont nombreux (parfois totalement improbables) mais cela fait du bien de se laisser porter par les événements, sans toujours faire attention à la vraisemblance.

Une auteure classique de la littérature anglaise que je découvre avec ce roman.
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Injustement accusé du meurtre de son oncle, alors qu'il venait de rentrer dans le giron familial après une fugue de sept années, le jeune Richard Marwood échappe de justesse à la peine de mort mais est condamné à un enfermement à vie dans l'asile d'aliénés du comté. Cependant, ses amis ne l'ont pas oublié, ainsi qu'un policier, muet mais pas sourd pour autant, qui reste fermement convaincu de son innocence et de sa santé d'esprit. S'étant échappé de l'asile au bout de huit ans, notre héros va devoir prouver son innocence, rechercher et punir les vrais coupables. de nombreux personnages, masculins et féminins, émaillent ce roman policier étonnamment moderne, datant pourtant du début de l'ère victorienne (1860). Coups de théâtre, scènes d'action, secrets et mensonges stimulent l'imagination du lecteur tout au long de ce récit aux entrées multiples, écrit dans un style qui rappelle bien des "polars" modernes. L'humour "so British" de cette jeune romancière anglaise ajoute également du piquant au récit. Un hourra également pour le traducteur, qui a su rendre tout à fait actuelle cette tragédie d'un autre siècle...
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Pour certain, Mary Elisabeth Bradon serait "l'Agatha Christie de l'ère victorienne".
La comparaison est un peu forte, car A. Christie a toujours su me captiver des les premières pages.
Pour ce roman ce ne fut pas le cas. J'ai eu beaucoup de mal à lire le premier chapitre qui installe l'intrigue pour complètement me perdre dans les méandres de la suite.
Trop de disgressions, de longueurs qui , si elle étaient à la mode à l'époque, m'ont été très pénible à subir.
Lu dans le cadre du challenge solidaire de cette année sur Babelio. C'est déjà çà.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Paris ! Cité de mode, de plaisir, de beauté, d'opulence, de distinction, de talent, en un mot de toutes les gloires de la terre. Cité de palais, qui on vu sourire La Vallière , et ricaner Scarron ; sous les lambris desquels ont résonné les échos de la voix de Bossuet, que tous les fous du monde venaient entendre puis s'en allaient en larmes, uniquement pour oublier le lendemain ce qu'ils avaient entendus la veille. Glorieuse cité, dans laquelle un bon mot est plus fameux qu'une bonne action ; qui est plus riche en souvenirs de Ninon de Lenclos qu'en souvenirs de Jeanne d'Arc ; pour laquelle Beaumarchais a écrit, et Marmontel moralisé ; que l'Ecossais John Law infecta d'une folie furieuse, dans ces jours heureux où le joyeux et facile Philippe d'Orléans, bon vivant accompli, était régent de France ; Paris que le jeune Arouet, plus tard Voltaire, gouverna à la baguette, avec les mordantes saillies qu'il faisait retentir au loin dans sa retraite de Ferney...
Paris ! dans lequel Bailly harangua, et Mme Roland rêva, dans lequel Marie-Antoinette se livra au désespoir, et l'aimable princesse Elisabeth finit sa sainte vie , dans lequel le fils de saint Louis affronta avec calme le tranchant rouge de cette terrible machine inventée par le charitable docteur, en vue de faire du bien à ses semblables. Cité, dont les murs virent trembler et suspecter le bilieux Robespierre, et sous les ombres de laquelle les glorieux vingt-deux allèrent à la mort la main dans la main, en chantant l'hymne à la liberté. Paris, se réjouissant à la victoire de Marengo, et lançant des salves joyeuses aux victoires de Lodi, d'Arcole, d'Austerlitz, d'Averstadt et d'Iéna. Paris, qui prit le deuil après Waterloo, et accueillit, après une si longue attente, les cendres du maître de son choix ; Paris, le merveilleux, Paris, la superbe, citée dorée , dont les rues sont une suite de palais, merveilles de splendeurs et d'art. Est-il possible que sous cette myriade de toits il existe de ces bagatelles accidentelles, telles que la misère, la famine, le vice, le crime et la mort !
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Pour les esprits ardents des jeunes citoyens du bord de l'eau, la rivière en crue est une source de délices pures et sans mélange. Faire un tout de navigation dans la cuisine inondée dans un cuvier à lessive avec un plumeau pour mât est peut-être, à l'âge de six ans, une sorte de plaisir plus grand que celui que nous éprouvons, dans un âge plus avancé, quand nous pouvons errer sur les splendides hauteurs ou dans les magnifiques paysages d’Écosse.
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La joie de la mère est trop sacrée pour être décrite. Et les larmes abondantes du fils prodigue!… Qui peut décrire les larmes d’un homme dont la vie n’a été qu’une longue carrière d’indifférence et qui voit ses fautes écrites sur le visage de sa mère?
La mère et le fils demeurent ensemble, s’écoutent parler avec avidité pendant deux longues heures. Il ne lui dit pas toutes ses folies, mais tous ses regrets, son châtiment, son angoisse, sa pénitence et ses résolutions pour l’avenir. Assurément, c’est pour le bien et pour le bien seulement qu’il est revenu, qu’il a fait cette terrible et longue route malgré les peines et les souffrances pour venir s’agenouiller aux pieds de sa mère et décider de ses projets pour l’avenir.
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Que Dieu nous garde de mauvaises pensées aujourd’hui et qu’il nous épargne aussi les enquêtes de police la semaine prochaine. Qu’on nous serve un verre de liquide bien chaud et bien fort, et qu’on nous prépare quelque chose de bon pour souper ; enfin, tout ce qui peut nous aider à supporter un jour comme celui-ci; car si les cordes du piano qu’on entend là-bas, cet instrument construit d’après des principes mécaniques et par des mains mortelles, éprouvent par ce temps humide une dépression, un ramollissement, comment savons-nous si l’esprit humain, cet autre instrument plus délicat et qui n’est pas construit d’après les principes de la mécanique, ne se trouve pas un peu dérangé par ce vilain jour de novembre ?
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La tyrannie le trouve doux, mais le laisse plus souple encore ; l’insulte le trouve patient, mais le rend comme un agneau ; les paroles de mépris glissent sur lui ; les expressions dures sont comme des gouttes d’eau sur le marbre, tant elles sont impuissantes à l’atteindre et à le blesser. Il supporte l’insulte d’un enfant, que de sa main puissante il pourrait étrangler ou jeter par la fenêtre, comme il le fait d’une plume usée. Mais c’est un bon jeune homme, bienveillant, donnant en secret et recevant presque toujours ouvertement sa récompense. Sa main gauche sait à peine ce que fait la droite, que Slopperton le sait depuis longtemps.
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Video de Mary Elizabeth Braddon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mary Elizabeth Braddon

La chronique de Gérard Collard - La Trace du serpent
La Trace du serpent de Isabelle Viéville-Degeorges, Mary Elizabeth Braddon et Charles Bernard-Derosne aux éditions de l'Archipel le jeune Richard Marwood est injustement accusé du meurtre...
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