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EAN : 9782262097141
432 pages
Perrin (09/03/2023)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Les " cousins germains ".

Après la chute de la France, en juin 1940, l'Angleterre a bien failli faire la paix avec le IIIe Reich et accepter le partage du monde qu'Hitler lui proposait depuis son arrivée au pouvoir. Nul doute qu'alors l'issue de la guerre eût été tout autre.
En parvenant, sur le fil, à faire échouer ce plan, Churchill n'a pas seulement triomphé des anciens partisans de l'" apaisement ", regroupés derrière son prédécesseur Nevil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
UN LIVRE CHARNIÈRE,
UNE PORTE À OUVRIR EN GRAND AVANT QU'ON LA REFERME

Rares sont les livres d'histoire dont l'index mentionne les historiens qui ont écrit sur leur sujet. La majorité n'indexent que les acteurs de l'histoire.
Celui-ci gratifie votre serviteur, en son index, de 12 mentions, record battu et de loin.
Sont évoqués sept de mes ouvrages : Les Papiers Doumenc, La ruse nazie, Hitler, La face cachée de 1940, Hitler et les femmes, Churchill et Hitler et l'édition des Propos dits de table. En outre, l'auteur fait grand cas du livre de David Gardner sur William Patrick Hitler, le neveu, que j'ai traduit et annoté en 2006 et qui donne à penser qu'Hitler a quitté l'Autriche pour l'Angleterre pendant une demi-année, à cheval sur 1912 et 1913.
Ne sont cités en revanche ni Churchill et les Français (comportant mes considérations les plus détaillées sur la crise du cabinet anglais fin mai 1940, au coeur de l'ouvrage de Branca), ni L'appel du 18 juin (remis à l'honneur par le dossier du Monde, le 19 janvier dernier), ni mon Histoire du Troisième Reich, ni le livre sur le 30 janvier 1933, ni mes ouvrages sur Vichy, ni le Bormann de 2020, dernier état de ma contestation du caractère "polycratique" prêté à tort au gouvernement nazi. Nul reproche ici : je ne signale ces omissions que pour suggérer des prolongements.
Outre une mise en lumière, enfin, par une grande maison d'édition ne lésinant pas sur les moyens de promotion, de la terrible solitude de Churchill dans son option pour la continuation de la guerre, l'ouvrage brise un autre tabou : la volonté d'Hitler d'écraser la France et le rôle, dans la défaite de celle-ci, de la méconnaissance par ses dirigeants de cette haine, pourtant exprimée dans Mein Kampf en termes non équivoques.
Le premier reproche que je fais au livre a trait, justement, à Mein Kampf ou plutôt aux récents ouvrages à son sujet, particulièrement les deux éditions critiques de Munich en 2016 et de Paris en 2021. Elles sont ignorées, au profit de la médiocre publication en français de 1934. du coup, elles ne se voient pas reprocher leur omission du rôle de Churchill (l'artisan principal de l'échec du projet exposé dans le livre) et leur peu d'insistance sur l'agressivité de l'auteur contre la France.
Autre déception : le passage sur le vol de Rudolf Hess, un mixte de mes chapitres y afférents dans Churchill et Hitler et du livre récent de Pierre Servent sur Hess, qualifié de "biographie solide" alors qu'il s'agit d'un pamphlet manichéen. Branca fait droit à ma découverte de la manipulation par Churchill des dirigeants nazis via l'ambassadeur à Madrid Samuel Hoare, mais voudrait qu'Hess ait donné dans le panneau plus que son chef, et se soit envolé à son insu. Les deux arguments avancés, présentés comme décisifs, ne le sont nullement : Hess ne vient pas seulement proposer la paix, il assortit cela de terribles menaces (un redoublement de la guerre sous-marine conduisant à affamer l'Angleterre), l'envoi conjoint de cet émissaire en Ecosse et d'une nuée de bombardiers sur Londres n'est donc pas contradictoire; et si le communiqué de Berlin sur la disparition de Hess précède celui de Londres sur sa capture, cela s'explique fort bien par le fait que deux jours se sont écoulés depuis l'atterrissage espéré du visiteur chez des Anglais favorables à la paix : ceux-ci étaient à même de signaler cette arrivée par quelque filière en pays neutre. Hess était donc soit mort, soit aux mains de Churchill et, plus Hitler se désolidarisait tôt de son équipée, mieux cela valait.
Au total, un livre essentiel... qui risque encore, tant les préjugés démolis sont nombreux et vivaces, d'avoir du mal à s'imposer. La solitude de Churchill, la rage antifrançaise d'Hitler, le fait qu'en agressant la Pologne il savait qu'on lui déclarerait la guerre et le voulait pour écraser la France, sa décision d'Hitler d'attaquer l'URSS (en se résignant à une guerre sur deux fronts) dès le lendemain de Mers el-Kébir, bref, la combinaison chez Hitler
d'obsessions maladives, d'une juste appréciation des situations et d'une très grande habileté, toutes ces nouveautés qui cheminent à bas bruit depuis 1990,
n'ont encore rien d'évident !
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L'aigle et le léopard est un excellent ouvrage qui remet en perspective une periode qu'on croit bien connaître : l'entre-deux-guerres.

L'auteur nous emmène dans une galerie de portraits peu glorieux : des britanniques attirés par l'Allemagne, le fascisme et le nazisme. Or, les hommes et femmes qui nous sont dépeints occupent les plus hauts postes de la société britannique ! Aucun milieu de l'establishment n'est épargné : médias (les plus lus de l'époque), politiciens (Oswald Mosley a perdu de quelques on dizaines de voix la direction du parti travailliste), financiers (le directeur de la banque d'Angleterre) et même la famille royale. Tous ne sont pas aussi racistes, darwiniens, fascistes. Mais ils ont en commun la volonté d'appuyer, face à une France vue comme trop belliqueuse, l'Allemagne, quitte à la reconstruire économiquement et donc militairement...

Ce choix diplomatique a même failli se concrétiser par une alliance, puisqu'Hitler proposait aux Britanniques de s'occuper du monde pendant qu'il se contenterait de dominer l'Europe et anéantirait le communisme. Il aura fallut toute la détermination de Churchill pour oser refuser cette offre alléchante...

Ainsi ce livre a battu en brèche l'idée d'une France et d'un Royaume-Uni éternellement liés et alliés suite leur victoire conjointe en 1918. le résultat nous ouvre les yeux sur les hommes et événements qui ont rendu possible la seconde guerre mondiale.
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Ouvrage essentiel pour ajouter un prisme sur l'entre deux guerres et la montée du nazisme peblicitée par le gotha et l'aristocratie anglaise.
J'ai découvert un terme que j'ignorais complètement : gallophobe.
Cet ouvrage éclaire des interrogations, révèle une partie des relations franco anglaises qui ont été gommées après la victoire.
Et que dire de plus que les références sont tellement denses que vous en aurez pour toute une vie de lecture à tirer sur la pelote.
Cet ouvrage donne envie d'en savoir plus sur les personnes qui jalonnent ce récit. Ne vous méprenez pas sur mes propos. Ce que je veux dire c'est que vous allez sursauter en lisant ce récit. J'en sors avec plus de questions qu'en arrivant. J'espère que la découverte de nouvelles archives vont enrichir ces mystères. J'en retiens deux : Hitler à Liverpool ? Churchill en vadrouille en Europe pour détruire tous ce qu'il trouve de compromettant.
Ce livre devrait être réédité tous les 10 ans avec les nouveaux témoignages et archives. Et être mis en toutes les mains.

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critiques presse (1)
LeFigaro
21 mars 2023
Ce livre passionnant nous permet de saisir que les complaisances d’un large partie de l’élite britannique étaient malheureusement bien plus graves qu’on ne l’imagine.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le premier contact direct entre Schacht et Hitler a lieu le 5 janvier 1931, au domicile personnel de Hermann Göring que l’éminent banquier a rencontré un mois plus tôt chez son ami Emil Georg von Stauß, membre du conseil d’administration de la Deutsche Bank mais aussi de la Golddiskontbank. Comme Schacht, Stauß est un ami personnel de Montaigu Norman, qui, on l’imagine, ne perd rien des conversations qui s’engagent. Déjà bien introduit dans les milieux patronaux et financiers, Göring réussit là un coup de maître. Car Schacht ne vient pas seul, mais accompagné du magnat de l’acier Fritz Thyssen, qui, pas plus que lui, n’a encore rencontré Hitler bien qu’il subventionne déjà son mouvement, parmi beaucoup d’autres.
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Le 2 septembre 1942, alors que ses armées arrivent devant Stalingrad, le Führer caresse encore l'idée d'une rupture brutale entre Londres et Washington : "Les Etats-Unis vont vouloir prendre le Canada, et ils auront peut-être des exigences auxquelles les Anglais ne voudront pas souscrire."
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Le journaliste Sefton Delmer eut une attitude inverse de celle de la plupart de ses confrères français admirateurs de Hitler passés à la Collaboration. : une fois la Grande-Bretagne entrée en guerre, il se mua en contempteur acharné des nazis. Devenu l'animateur vedette d'une émission clandestine de la BBC destinée à saper le moral des soldats allemands stationnés en France, Delmer leur expliquait chaque jour avec force détails que, pendant qu'ils vivaient loin de chez eux, les Français travaillant en Allemagne les avaient remplacé dans le lit de leurs femmes !
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En Angleterre, l'idée d'un statu quo avec l'Allemagne national-socialiste ne devait rien à un leader charismatique et tout à des hommes issus de milieux très différents. Quoi de commun entre un aristocrate antisémite comme le duc de Westminster, un syndicaliste pacifiste comme George lansbury ou un politicien libéral blanchi sous le harnais comme Llyod George ? Entre un hobereau comme Mosley converti au fascisme mais rêvant, au fond, de ressusciter la Merry Old England corporatiste d'avant la Glorieuse Révolution, et une benêt (non) couronné comme Edouard VIII ? Entre tout ceux la et un banquet international comme Montaigu Norman, pactisant avec les nazis pour empêcher la France de devenir la première puissance d'Europe et rendre à la City son influence perdue face à Wall Street ? Assez peu de choses, et c'est sans doute ce qui rend si difficile la tâche de Churchill quand, en mai 1940, il doit s'opposer à tant d'intérêts aussi divers... que convergents !
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« Dans un jeu à trois, disait Bismarck, mieux vaut être l’un des deux. » Hitler n’existe pas encore que, déjà, se met en place une dynamique gallophobe dont il profitera quand, arrivé au pouvoir, il s’appuiera sur l’Angleterre et les partisans de l’appeasement pour mettre la main sur de nouveaux territoires sans avoir à tirer un seul coup de canon.
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Vidéo de Eric Branca
"Aujourd’hui, 9 mars, sortie chez Les Editions Perrin de mon dernier livre, L’Aigle et le Léopard, consacré aux liaisons dangereuses entre l’Angleterre et le III° Reich" (Eric Branca - Twitter)
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