Madame de Sévigné, l'excessive tendresse

J'ai découvert #MadamedeSévigné d'Isabelle Brocard grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Fayard.

Isabelle Brocard nous propose une biographie partielle de Marie de Sévigné, axée sur sa relation à sa fille, Françoise. Nous partons à leurs côtés à l'époque de Louis XIV, dans le Paris royal, sa périphérie, mais aussi en Provence et en Bretagne.

Cette biographie romancée est issue d'un film d'Isabelle Brocard que je n'ai pas vu. L'autrice a souhaité se "concentrer sur la relation mère/fille" et cet engagement est parfaitement tenu. Je ne connaissais Madame de Sévigné que de nom (pour ses "Lettres"), j'ai donc appris beaucoup de choses sur le personnage et ses rapports à sa fille. Leur relation, portée par "l'excessive tendresse" de la mère, trop pleine d'amour, de crainte et d'admiration, rend leurs rapports difficiles, conflictuels et parfois même impossibles. Isabelle Brocard décrit l'évolution de leur relation au fil du temps, des enjeux et des âges avançant.

Je n'ai pas compris l'intérêt des illustrations, que j'ai trouvées insipides et totalement inutiles... Au contraire de l'arbre généalogique, de la chronologie et des précisions historiques en fin de livre. J'ai été déçue par le style trop simple, voire un peu faible, manquant de sensibilité par rapport au sujet. J'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'un roman jeunesse (ce qui n'est indiqué nulle part), tant il en présente les caractéristiques. Les sujets charnels sont traités avec beaucoup de pudeur, trop à mon goût pour un roman à destination d'adultes. On aperçoit rapidement quelques implications hautement politiques de l'époque, mais ce thème là n'est qu'une toile de fond pastel, peu exploitée. Bref, j'étais très peu impliquée dans cette lecture, malgré mon intérêt pour le sujet... Lu en prévision d'un club de lecture autour du droit des femmes, j'y ai néanmoins trouvé des éléments historiques concernant le statut déplorable des femmes, malheureusement toujours d'actualité, du moins pour partie.

#MadamedeSévigné #NetGalleyFrance

Qui ne connait pas la marquise De Sévigné ? Nous en avons tous déjà entendu parler, a minima en cours de français au collège et au lycée... Mais qui la connait ? Vraiment ? Au delà du fait qu'elle est la mère de Mme de Grignan, avec qui elle échange des lettres qui firent sa réputation, des siècles durant...

Ce roman biographique a été l'occasion pour moi de la côtoyer davantage, de saisir l'étendue de cet amour maternel incommensurable, dévorant, impossible. D'un lien fort unissant la mère et le fille, cet amour maternel tout-puissant devient une source d'inquiétude pour la mère et de désarroi, de dépression pour la fille: comment vivre lorsque l'on est dans cesse comparée à sa mère, lorsqu'on le fait soi-même, et se trouve en tout point inférieur ?

Au-delà d'une simple biographie linéaire, c'est ce lien familial qui est raconté, parfois distendu, parfois renoué, jamais constant...

Isabelle Brocard nous livre une autre version du XVIIème, plus intime que les fêtes de la Cour, mais non moins intéressant, sur un lien aussi unique qu'universel, prise sans les éclats et les tourments du siècle. J'ai beaucoup aimé la présence des gravures qui permettent à la fois d'illustrer le texte et d'avoir l'impression de plonger dans un livre édité plus de 200 ans auparavant 😍😍😍.

Merci beaucoup à @netgalleyfrance et aux @editionsfayard pour cette lecture numérique !!

« Il faut qu'il y ait une madame De Sévigné qui aime sa fille, plus que toutes les autres mères, qu'elle en soit souvent très éloignée et que les souffrances les plus sensibles qu'elle ait dans cette vie lui soient causées par cette chère fille. »

Madame de Sévigné, l'excessive tendresse - Isabelle Brocard @isa_brocard @editionsfayard #rentreelitteraire #servicepresse sortie au cinéma ce mercredi 28 février 2024

La marquise De Sévigné, devenue femme de lettres grâce à sa correspondance avec sa fille Françoise, nous est présentée ici sans fard, en toute intimité.

Cette relation mère-fille nous est dépeinte, pleine d'une complicité attendrissante, aussi charmante que le joli minois de Françoise qui fait ses premiers pas dans la belle société, dans un bal donné par le roi en personne, Louis XIV.

Je ne vous révélerai rien de cette soirée mondaine qui scelle leur futur à toutes deux…

« Comme si sa mère n'exhibait plus désormais la beauté qu'elle a engendrée mais la manière dont elle est parvenue à transformer un fiasco en succès. Entre elle et le monde, il y a sa mère, entre elle et l'existence, il y a sa mère. »

… et change peu à peu leurs rapports, leurs échanges.

L'autrice nous conte avec talent cette relation tendre mais venimeuse, excessive et virant à l'obsession entre la mère et sa fille.

« Qu'il vous fasse vous souvenir de moi et de l'excessive tendresse que j'ai pour vous. »

Excessive tendresse, c'est le mot juste!

Mère et fille s'aiment mais sont incapables de témoigner de leur affection, de leur respect mutuel, comme il se doit.

Éloignées l'une de l'autre, elles souffrent; séparées, elles se désolent; mais retrouvées, elles se déchirent et se blessent…

Cette relation est comme le cycle des marées, ascendant et descendant, suivant l'influence de la lune et des saisons qui passent… la mer qui s'éloigne et revient sans cesse, la mère qui s'écarte et se manifeste à nouveau.

Ce roman, illustré de quelques jolis dessins, met en scène cette relation épistolaire étalée sur plusieurs années et nous permet de découvrir la relation mère-fille de Marie et Françoise, mais également les grands moments de l'Histoire sous le règne de Louis XIV: la guerre contre les Provinces-Unies, la révolte des bonnets rouges, la guerre de Hollande…

A travers la correspondance passée à la postérité, c'est toute une époque qui déroule ses fastes et ses frasques sous nos yeux, ses leurres et ses heurts… une époque restée emblématique du fait du monarque régnant!

Et pour ne pas bouder son plaisir, l'adaptation cinématographique sortira ce 28 février sur les écrans de nos salles obscures…

À vous de faire votre choix quant à celui qui vous tente davantage, le roman ou le film, ou peut-être même les deux: pourquoi choisir? 😊

Que connais-je de Madame de Sévigné, des souvenirs lointains d'avoir su qu'elle était une femme de lettres et de lettres qui l'avaient fait connaître, pas par des romans comme Madame de Lafayette, croisée et cité dans ce texte. Puis avoir vu une bande annonce de film et me dire que cela serait bien d'en savoir plus. N'ai pas eu le temps de découvrir le film en salle mais ai lu avec un réel intérêt ce texte.
J'ai aimé découvrir la vie de cette femme, mère, courtisane, écrivaine à travers de ce texte.
Isabelle Brocard est scénariste, réalisatrice et les pages de ce texte sont en effet des scènes, il y a des descriptions de l'époque, il y a des dialogues. Je ne connaissais pas ce concept de roman adapté d'un film (!!) .
Nous croisons des personnages célèbres mais elle nous parle surtout très bien de la relation de Madame de Sévigné avec ses enfants, que ce soit son fils, qui part à la guerre mais surtout sa fille. Déterminée à vouloir le meilleur pour sa fille, Marie de Sévigné n'aura de cesse de tenter de lui imposer une vie à l'image de ses désirs. Plus Marie va s'obstiner, plus Françoise va se rebeller. Au lieu d'être une femme libre, selon les désirs de sa mère, elle préfère être une épouse, une mère, même si son mari n'est pas idéal. Nous avons aussi une description intéressante de la vie politique de l'époque, les conflits de la cour, la vie dans les provinces (des pages sur la Provence mais aussi la Bretagne et la révolte des bonnets rouges), les effets dans les salons, les intrigues politiques, plus intimes..
Je ne sais pas si je suis tentée de lire la correspondance mais j'ai apprécié la lecture de ce roman.
#MadamedeSévigné #NetGalleyFrance

Magnifique roman retraçant une partie de vie de la Marquise de Sévigné au milieu du XVIIème siècle. Avec un amour maternel excessif à l'égard de sa fille, la relation mère-fille devient dévastatrice. Leurs lettres témoignent de cette "excessive tendresse". Roman avec quelques belles illustrations et adapté du film "Madame de Sévigné" (sorti fin février 2024). Son ancienne demeure au Château des Rochers Sévigné avec le musée garde l'empreinte de cette Marquise.