Préférez-vous les icebergs ?

Pas de sordide dans ce bouquin, et je dirais même que l'enquête policière est reléguée au second plan, et ce n'est pas pour me déplaire. le caractère et la psychologie de Graham sont creusés et mettent une base solide pour les prochains bouquins de la série. C'est également le moment pour Graham de faire connaissance avec Grégoire, ce jeune prostitué, qui deviendra un personnage clé dans la série. J'ai vraiment apprécié ma lecture, un petit bouquin qui se lit facilement avec pour toile de fond des meurtres dans le milieu artistique... sans oublier un touche de troubles psychologiques, propre à Brouillet. Je suis contente d'avoir lu ce deuxième bouquin, je pourrai donc reprendre la lecture de la série des enquêtes de Graham, où je l'avais laissé, c'est à dire, avec Silence de mort.

C'est le 2ème roman de la série Maud Graham. C'est un roman court (153 pages), qui permet à l'auteur de donner plus de consistance à Maude. C'est aussi dans ce roman que Maude se lie d'amitié avec Grégoire, un jeune prostitué. Cette relation nous permet de voir un côté très sympathique de Maude.

Personne ne veut travailler avec Maude parce qu'elle n'est pas facile à vivre. Personne ou presque puisque Rouaix s'entend très bien avec elle, de même que le capitaine Larcanche venu de Paris pour montrer un système informatique très efficace en France.

L'enquête, en soi, est assez simple. Maude soupçonne une suspecte mais n'arrive pas a trouver suffisamment de preuves pour la mettre en accusation. Maude revient constamment poser de nouvelles questions aux témoins. J'ai parfois eu l'impression de voir la stratégie préférée de Colombo avec sa "Dernière question".

C'est un roman facile à lire et qui sait retenir notre intérêt.

Une seule faiblesse : des questions sont soulevées au cours de l'enquête santé que la réponse ne vienne.

Dans ce deuxième roman de la série, qui s'avère relever davantage des codes procéduraux du roman policier que le précédent, Chrystine Brouillet s'attache à camper son personnage principal : qui est l'enquêtrice Maud Graham, entrevue dans le Poison dans l'eau, et qu'on dit avoir mauvais caractère ? Peu bavarde, plutôt portée à faire cavalier seul et à suivre ses intuitions, évoluant dans un milieu misogyne qui la tolère à peine, la voilà sur la trace d'un tueur qui s'en prend à de jeunes comédiennes, à qui il coupe les cheveux avant de les leur enfoncer dans la bouche… le roman marque l'entrée en scène de Grégoire, un jeune prostitué toxicomane rencontré au détour d'un lift qu'il lui fait alors que sa voiture est en panne, attachant et méfiant tout à la fois, qu'elle va être tentée de protéger de lui-même... C'est avec plaisir que je renoue avec l'écriture de Chrystine Brouillet, pour avoir lu quelques Maud Graham par le passé, sensible aux écorchés de la vie, poétique par moments et teintée d'un humour fin tel qu'ici : « Moreau faillit lui dire qu'elle perdait son temps mais il se tut : ça ne servait à rien de discuter avec une femme. Il le savait bien puisqu'il en avait une. ». À lire pour la psychologie fouillée des personnages qui les rend si attachants, et pour la balade que l'auteure nous fait faire dans les rues du Vieux-Québec, une ville que j'ai découverte avec elle d'abord sur papier; et qui sait, peut-être irai-je acheter du thé au jasmin à l'épicerie Moisan, rue Saint-Jean, lors de ma prochaine visite, dans les pas de Biscuit, comme la surnomme Grégoire.

Maud Graham est inspectrice à Québec. Son mauvais caractère fait fuir en général ses collègues masculins. Seul Rouaix, son coéquipier, l'apprécie, même si parfois elle l'agace. Alors que celui-ci s'absente quelques semaines et qu'un collègue français est envoyé faire un stage dans leur commissariat, elle se voit confier une enquête pour meurtre. Une jeune actrice promise à un brillant avenir a été retrouvée étranglée dans les Plaines d'Abraham. Très vite, un second meurtre, identique au premier, a lieu. Une malédiction semble frapper les actrices issues du milieu du théâtre.

Toujours avide de découvrir des auteurs et des romans québécois, j'ai trouvé le conseiller idéal en matière de romans policiers. *** Hélas, trouver des romans québécois en Belgique relève souvent de la gageure. C'est donc avec une certaine euphorie, que j'ai plongé dans ce roman, emprunté à la Bibliothèque des paralittératures de Beaufays, et qui date de 1988.
Maud Graham, l'héroïne de Chrystine Brouillet, est un personnage attachant malgré son caractère bien trempé. Elle se livre peu et ne s'appesantit pas sur elle-même, mène des interrogatoires subtils et use parfois de procédés peu orthodoxes mais reste toujours honnête et objective. Fine psychologue, elle entre aisément en empathie avec les personnes qu'elle rencontre. Célibataire après une rupture récente, elle partage son appartement avec Léo, son chat et se prend de sympathie pour Grégoire, un jeune prostitué rencontré par hasard. Je ne serais pas étonnée que ce personnage se retrouve dans les romans postérieurs.
J'ai bien aimé ce roman à l'intrigue bien ficelée et à l'écriture simple mais énergique. Pas de temps mort, pas de répétition, l'enquête avance reconstituant peu à peu le puzzle des faits. On croit stagner ? Un élément nouveau relance la machine et on a hâte d'enfin découvrir le dénouement.
J'ai aussi apprécié ce personnage de femme, cette inspectrice évoluant dans un milieu d'hommes, parfois macho. Elle est intelligente, subtile, et foncièrement bonne. J'espère avoir l'occasion de la retrouver bientôt.
Enfin, j'ai trouvé plaisant de retrouver des lieux visités naguère et de pouvoir les visualiser (les Plaines d'Abraham, la rue des Lauriers, le château Frontenac…) ainsi que de dénicher ça et là des expressions typiquement québécoises et tellement savoureuses.
Une belle découverte.

Dans ce deuxième tome d'une longue série qui sera consacrée à l'inspectrice Maud Graham, on sent que l'auteure cherche surtout à caractériser son héroïne au détriment d'une intrigue et d'une enquête bien ficelée. La dame jase beaucoup, l'air de rien, avec témoin et suspect, sans trop s'appuyer sur quelques preuves que ce soit et réussit tout de même à coincer la meurtrière; bon l'intuition féminine, je veux bien, mais tout de même... Si ce n'était que de l'aspect policier je dirais adieu à cette série mais son personnage de Graham, malgré certains clichés, étonne et intrigue; son coté désespérément girly contraste avec son arrogance et son indépendance professionnelle. Son évolution titille ma curiosité, assez du moins pour lire le prochain opus: on verra bien!