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EAN : 9782207303344
224 pages
Denoël (02/02/1982)
3.73/5   30 notes
Résumé :
Une dynastie de bouchers régnant sur un empire de viande crue. Une forteresse abattoir perdue au coeur des sables où l'on thésaurise la chair et le sang des « montagnes vivantes », ces animaux fabuleux endormis pour mille ans et qui ne s'éveillent que pour mourir. Une société décadente où les ethnies, les castes, ont été remplacées par les systèmes d'alimentation, confrontant en luttes sourdes les carnivores, les végétariens, et les autonomes qui se nourrissent de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pour mon Brussolo mensuel ou presque, j'ai choisi l'un des plus anciens, cela dit, si je loue toujours et plus que jamais l'imagination sans bornes de l'auteur, ce titre ne sera pas inoubliable pour ce qui me concerne.
Cet antagonisme entre "viandards", végans et autonomes aurait pu fonctionner, mais j'ai trouvé le scénario plutôt chaotique et l'intrigue, heu, je crois que je la cherche encore...
Côté personnages, j'ai trouvé le traitement tantôt sommaire et souvent étrange, et le tout parfois incohérent et limité au niveau "philosophique". Donc je suis globalement déçu, j'ai lu ce court roman sans trop me poser de questions jusqu'à une fin relativement surprenante, on ne peut pas gagner à tous les coups ;)
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"Sommeil de Sang" fait partie des premiers romans écrits par l'auteur. On sait que Brussolo est capable du meilleur comme du moyen, voire du pire. Selon moi ce roman est à ranger dans la catégorie du meilleur.

Sur Almoha, planète récurrente et toujours différente de l'oeuvre de Brussolo, la société est divisée en trois castes : les végétariens, les carnivores et les autonomes. Les premiers vivent en nomade dans un désert acide, grâce aux peaux des gigantesques animaux montagnes, qui leur servent de sol. Les Maitres Bouchers occupent de grandes cités, se nourrissant uniquement de viandes, et lui vouant un culte. Ils tirent leurs ressources du dépeçage des mêmes animaux montagnes. Quant aux autonomes, il se nourrissent exclusivement de leurs poils et ne supportent aucune autre nourriture. Ils ne sont plus qu'une poignée, ayant subie nombre de persécutions. En échange de leur "protection", les Maitres Bouchers les utilisent comme esclave...Le roman suit le parcours de An, une jeune autonome qui va endurer beaucoup d'épreuves dans un monde dont les jours sont comptés.

J'ai beaucoup aimé ce "Sommeil de Sang" car Brussolo y bâtit un univers cohérent et ne se contente pas d'empilés les visions hallucinées, comme il peut avoir tendance à le faire. On pourrait dire que son imagination débridée est ici au service du récit, un peu comme dans "Procédure d'évacuation immédiate des musés fantômes" mais en plus abouti. Bien qu'écrit au début des années 1980, ce roman est en résonnance totale avec l'urgence écologique actuelle. Comment, en effet, ne pas voir la dimension politique de cette histoire ? Les personnages y sont plus travaillés qu'à l'accoutumé (et, spoileralert, aucun ne s'appelle David ^_^). le désespoir de ce monde est palpable et, même si moins spectaculaire, il m'évoque la noirceur d'un Thierry di Rollo.

Brussolo n'est jamais tendre avec le genre humain...mais ici il devait en éprouver de la tristesse et non de l'amertume. Car, au final, il n'y a d'autre option que la lente extinction de l'humanité, faute de capacité à...imaginer un monde radicalement autre et à le désirer.
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Le futur sera chaud !


Né en 51 à Paris, Serge Brussolo, après avoir suivi des études de lettres et de psychologie (ça peut aider quand on ambitionne de devenir écrivain) et avoir exercé divers petits métiers (ça aussi, ça peut considérablement aider), est publié pour la toute première fois en 78 et obtient dès l'année suivante le ‘Grand prix de la science-fiction française', qu'il recevra à nouveau en 81 après la publication de son recueil de nouvelles ‘Vue en coupe d'une ville malade'. Publié au départ dans la collection ‘Présence du futur' chez Denoël, puis également très rapidement dans la collection ‘Anticipation' des éditions ‘Fleuve Noir', cet auteur extraordinaire, dont l'imagination débordante fait de lui le créateur français le plus étourdissant de mondes, d'êtres et de situations aussi baroques qu'abscons, un maître de l'étrange et du fantastique plus qu'un auteur de science-fiction (ses romans ne relèvent vraiment guère du genre au sens strict du terme), est passé depuis allégrement au roman policier, historique et même de littérature générale, puis carrément aux livres pour la jeunesse, avec le même élan et le même talent qui font de lui aujourd'hui l'un des auteurs français les plus prolifiques (près de 150 romans et nouvelles à l'heure actuelle) de la littérature populaire. Grand amateur des romans feuilletons d'antan, il a su recréer l'ambiance particulière de ce genre au travers de récits toujours extrêmement originaux qui n'ont tout simplement aucun équivalent en France. Tranchant et éclectique, il nous propose une oeuvre hors-normes qui ne pourra que vous passionner si vous aimez fréquenter les chemins qui sortent de l'ordinaire !


Sommeil de sang - collection 'Présence du futur' chez Denoël - 1982


Almoha est une planète désertique uniquement peuplée par des sédentaires carnivores (qui vivent dans les rares villes-abattoirs dirigées par les maîtres-bouchers qui se nourrissent uniquement de la viande crue des animaux-montagnes que dépècent pour eux les autonomes, leur 'lumpenproletariat', qui eux se nourrissent exclusivement de leur propres poils et cheveux) et des nomades végétariens (qui écument sur leurs chameaux-carapaces le désert dont le sable cannibale a la virulence du vitriol, ce qui les oblige à vivre sur d'immenses morceaux de peau des animaux-montagnes -qui seule permet de se protéger des attaques du sable empoisonné- qu'ils échangent aux Seigneurs des abattoirs contre les oiseaux-feux d'artifice et autres lapins-fumigènes qui vivent ici et là dans des grottes perdues dans le désert qui recouvre toute la planète).


An, une autonome, qui a dû quitter la cité-forteresse qui l'abritait après un accident qui l'a privée de l'essentiel des doigts de l'une de ses mains, son principal outil de travail, sans lequel elle n'avait plus de valeur aux yeux de ses impitoyables employeurs bouchers, trouve refuge sur le tapis-oasis d'une tribu de nomades dont la chamane l'accueille avec bienveillance car elle a besoin d'aide pour élever l'étrange enfant qu'elle a recueilli récemment quelque part dans le désert ainsi que pour s'occuper de raser poils et cheveux des habitants de la peau de bête géante sur laquelle ceux-ci vont bientôt entrer en hibernation afin que celle-ci, vivante et carnivore, ne les digère pas pendant leur long sommeil en les agrippant par leurs pilosités. C'est alors qu'elle entend parler des 'shankras', les habitants originels de la planète, capables d'engrosser une pierre, et qui seraient, alors qu'on les croyait définitivement disparus, revenus et en train d'engrosser les redoutables animaux-montagnes, qui pourraient du coup sortir en masse de leur hibernation de mille ans pour se ruer à travers le désert, risquant de détruire toute vie sur Almoha...


A noter : on trouve dans ce roman deux personnages vivant en symbiose l'un avec l'autre, en l'occurrence Sarah, une nourrice 'wagnerienne', et Gahl, l'enfant sacré qu'elle porte sur ses épaules, qui font évidemment penser à ceux de Junia et Shagan, deux aventuriers quasi siamois que Serge Brussolo a fait depuis intervenir dans plusieurs de ses romans et dont ces personnages-ci sont l'« exquise esquisse »


Excellent roman de 'science-fiction', mais c'est plutôt un récit d'aventures fantastiques situé sur une autre planète ou alors sur la nôtre à une autre époque, 'Sommeil de sang' accroche dès les premières pages et se lit à partir de là d'une traite (c'est toutefois la caractéristique principale de presque tous les livres de l'immense Serge Brussolo) en nous promenant, à la suite de l'autonome An, des sanglants abattoirs souterrains des engluées villes-forteresses jusqu'aux confins de l'océan de sable mortel de la planète-désert d'Almoha en une suite d'aventures prenantes et palpitantes qui vous laisseront le coeur tremblant et les membres flageolants !
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Pas grand chose à rajouter aux deux précédentes critiques de mes camarades. Toutefois, si Brussolo anticipe ici aussi avec brio sur les dérives de notre société, je trouve quand même que le récit traîne un tantinet en longueur... il m'a déjà raconté plus de choses en moins de pages. Peut-être était-ce un effet voulu... mais bon...

J'adore toujours autant sa façon de nous mener sur des fausses pistes en cours de récit. Néanmoins, une fois encore je garde cette impression que chez cet auteur, le dénouement importe moins que le récit... c'est difficile à décrire.

Je kiffe...
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Pour moi, ce livre fait partie des bons romans de Serge Brussolo. D'abord, il y a ces peuples qui dépendent les uns des autres, et qui sont condamnés à cohabiter.
Les carnivores sont détestables. Ils n'hésitent pas à sacrifier les animaux-montagnes, et à gaspiller leur viande en futilités. Ils savent, par ailleurs, que les animaux-montagnes, ne se reproduisant pas, ne sont pas infinis. Un jour, il n'y en n'aura plus. Et ils continuent à gaspiller. C'est un peu le même principe que ceux qui vont habiter dans des zones à risques, et qui pleurent lorsque leur maison est emportée par une catastrophe naturelle.

Ensuite, chaque peuple a ses coutumes. Ce sont des coutumes inventées, mais l'important est qu'elles nous montrent une autre façon de penser, et nous forcent à avoir l'esprit ouvert. Par exemple, pourquoi se moquer ou être dégoûté de voir un peuple se nourrir de ses cheveux? Bien sûr, on peut trouver certaines habitudes idiotes, ou en réprouver d'autres, mais on a plutôt envie de dire: pourquoi ne pas tous vivre dans la tolérance de l'autre, tant que personne ne se gêne? On voit bien que les carnivores méprisent les autres peuples, juste parce qu'ils ne sont pas comme eux.
[...]
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il les avait espionné à la jumelle pendant que, dans l'enceinte de la maternelle ou du jardin d'enfants, ils se pressaient avec leurs camarades autour du bassin empli de sable carnivore, leurs petits seaux colorés à la main, y puisant de temps à autre un animal - souris, grenouille, hamster - pour le jeter au centre du bac sablonneux et le regarder se tordre avant de disparaître, rongé, digéré, dissous. Il les avait guettés des heures durant. Depuis, il n'en doutait plus, il était content de mourir...
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A plusieurs reprises des inconnus avaient d'ailleurs barbouillé le parvis de l'église de slogans menaçants dont les grandes lettres tremblées disaient en substance : "Le futur sera CHAUD !" Mais le peuple des abattoirs, avec son arrogance coutumière, avait dédaigné l'avertissement, et lors des réunions religieuses les membres du parti carnivore foulaient ostensiblement les mots vengeurs en montrant les crocs.
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La montagne ne commença à saigner qu'à l 'aube du troisième jour.
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Dans son esprit l'abattoir se changeait en salle de dissection, les chambres froides en tiroirs de morgue. Les bouchers ricanaient : "Tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais la tentation de te tailler un petit steak ?" lui lançaient-ils, rigolards. "Et vous, répliquait-elle, quand vous vous promenez dans un cimetière, jamais envie de déterrer un mort pour en manger un morceau ?"
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On les avait appelés "les territoires individuels autonomes", parce qu'ils se suffisaient à eux-mêmes, vivant dans une autarcie bionutritive complète. Chaque cheveu, chaque poil, était pour eux un aliment, une extraordinaire réserve de protéines. Ils se nourrissaient d'eux-mêmes, véritables jardins vivants dont la pousse permanente et accélérée défiait les lois de la biochimie.
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Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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