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EAN : 9782226476951
240 pages
Albin Michel (13/09/2023)
3.63/5   46 notes
Résumé :

« Ce livre est ici pour vous montrer - vous dévoiler - l'enfer du décor ; ce que les milieux militants cachent derrière ce qu'ils pensent être un progressisme jusqu'au-boutiste et autoproclamé, mais qui n'est finalement qu'une dynamique de rejet à l'encontre de ceux qui ne marchent pas comme eux ; un fascisme ordinaire défendu par de nouveaux inquisiteurs. » Nora Bussigny

Pendant un an, sous une fausse identité, la journaliste Nora Bussi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Nora Bussigny a eu le courage de passer plus d'un an en immersion dans la galaxie woke ; elle en ramène un reportage tristement instructif.
Elle rapporte son expérience avec une profonde honnêteté, ne cachant pas ses scrupules et ses doutes, ayant même parfois été frôlée par le syndrome de Stockholm sans y succomber. Et le témoignage n'en est que plus accablant
On ne sait s'il faut parler de bêtise ou de folie, probablement des deux. Il me revient en mémoire un fragment dont je ne peux trouver l'origine exacte, il s'agit, je crois, de l'une des nombreuses déplorations sur le malheur des temps que l'on trouve dans les manuscrits médiévaux :
« La jeunesse ne veut plus rien apprendre, la science est en décadence, le monde entier marche sur la tête, des aveugles guident d'autres aveugles et les font se précipiter dans les abîmes, les oiseaux se lancent dans le vide avant d'avoir volé, l'âne sonne de la lyre, les boeufs dansent, Tout est détourné de son propre cours »
En effet.
Je n'essaierai pas de résumer ou paraphraser le contenu ; j'ajouterai cependant quelques citations dans les jours qui viennent
Je voudrais conclure en disant que ce livre aura un effet salutaire. Mais non. D'abord le lira-t-on ? Et quand bien même, nos décideurs ne comprennent pas les enjeux, soucieux uniquement d'économie et laissant la sphère culturelle à leurs adversaires. Qu'on pense à la nomination d'un Pap Ndaye à l'Éducation Nationale ; il est vrai que, n'y ayant rien fait, il n'y fit pas de mal non plus,
Un espoir cependant : le wokisme, comme beaucoup de choses, est né aux États-Unis (de parents français parait-il), et il nous est venu de là. Cependant le backlash s'amorce là-bas ; et tout finit par traverser l'Atlantique,

Une réflexion personnelle pour terminer: on connait l'apostrophe de Sieyés aux Etats Généraux: "« Qu'est-ce que le Tiers état ? - Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? - Rien. Que demande-t-il ? - À être quelque chose. »
Mutatis mutandis, on pourrait l'ppliquer aux hétérosexuels cis-genre non racisés par rapport à la tyrannie woke; dans cette majorité, j'inclus les femmes hétérosexuelles non racisées. Il faut savoir en effet que les wokes excluent la plupart des féministes, que ce soient celles qui limitent le féminisme aux femmes biologiques (TERF) ou qui sontt opposées à la prostitution (pardon, au "travail du sexe"!) SWERF (eh oui, la prostitution c'est féministe; mais qu'en pensent les macs?)
N'étant pas homophbe, j'englobe dans "ma" majorité silencieuse les homosexuels non woke, qui demandeut seulement qu'on les laisse tranquilles








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J'ai emprunté cet ouvrage dans l'une des 57 bibliothèques de prêt de la ville de Paris.
Il n'y en a qu'un seul exemplaire pour tout le réseau et les réservations sont si nombreuses que le prêt en est limité à une semaine.
Ma demande d'en acquérir un second exemplaire a été refusée.
A titre de comparaison, «Moi les homme, je les déteste», de Pauline Harmange est présent dans 17 bibliothèques (pour 8 emprunts) et «Violences policières, généalogie d'une violence d'état», du sociologue Michel Kokoreff, dans 13 bibliothèques (pour 3 emprunts).
Auteurs dont Nora Bussigny parle dans son livre.
Je n'en titre, bien sûr, aucune conclusion.
Pour en revenir aux nouveaux inquisiteurs, je reconnais son courage, ce livre a su trouver son public, malgré le fait que l'auteur n'ait été invitée principalement que par des médias mal vus par les wokes.
Si j'ai été un peu déçue car j'aurais souhaité qu'il soit plus approfondi, ce qu'elle montre à voir est sidérant d'intolérance, de mauvaise foi, d'ignorance et de contradictions non assumées.
On ne parle pas de ce qui dérange. Par exemple, des féminicides causés par les «racisés», mais qui sont pourtant comptabilisés dans les statistiques.
Le plus inquiétant est que cette idéologie woke est en train de contaminer une grande partie de l'université, en particulier la socio et la psycho, mais pas que : la science et les mathématiques étant aussi des disciplines «blanches», j'en déduis qu'elle sont aussi à déconstruire. L'entreprise n'est pas épargnée.
Mais un woke trouvera encore plus woke que lui, les mouvements féministes et trans sont en train d'exploser en une myriade de micro-tendances et les anti-racistes ont du mal à cerner où s'arrête la blanchitude et où commence la racisation.
Petit espoir, certains adeptes ou sympathisants trouvent que les anathèmes commencent à bien faire.
Et une partie de ceux ayant gardé un minimum de bon sens (il sont nombreux) se risquent à relever la tête...
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M'intéressant au phénomène "woke", je me suis procuré le dernier livre de Nora Bussigny : Les nouveaux inquisiteurs, édité par Albin Michel. L'autrice s'est fait connaître grâce à son premier livre Survaillante. Journal d'une pionne de banlieue, paru aux éditions Favre en 2018. Nora Bussigny écrit régulièrement pour les médias le Point, Marianne et Factuel.

La journaliste s'est plongée durant une année dans l'envers du décor "woke". Pour ceux qui ne sauraient pas ce que woke veut dire, il s'agit d'un terme anglais qui signifie "éveillé", au sens de conscient des injustices, discriminations, inégalités, que subissent les minorités (Blacks, LGBTQIA+, femmes, etc.). Au premier abord, être woke, c'est être dans le camp du bien. Sauf que ce qui est devenu désormais une idéologie régit une grande partie des productions cinématographiques, télévisuelles, médiatiques, avec un mode de pensée qui ne souffre aucune contradiction ni nuance. Être woke actuellement, c'est se poser en parangon de vertu, et surtout, être une victime idéale, ou à défaut, un allié déconstruit (donc masochiste). le réseau social X, anciennement Twitter, offre un panel affligeant des courants de pensée contemporains, et le wokisme règne en maître. Mais chut, il ne faut pas le dire...

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Pour mener son enquête à bien, Nora Bussigny s'est infiltrée dans la Pride radicale, pendant de la renommée Marche des Fiertés, à un collage avec le collectif des colleuses de Montreuil, à la fac de sociologie de Saint-Denis, à Rennes pour une manifestation organisée par NousToutes35 ou encore à Dijon lors de la Journée nationale de lutte contre les violences sexistes et sexuées. Et c'est tout. Ah, si, on peut ajouter la création d'un compte Tiktok sur lequel elle a posté quelques vidéos crédibilisant son personnage : Noli, cheveux roses et Dr Martens aux pieds.

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C'est donc entre tourments personnels, préjugés et résumés de ses actions d'infiltrée que son enquête se construit, ce que j'ai trouvé très léger. L'autrice focalise sur des détails pour étayer ses propos, mais ça ne fait pas mouche. Des militants écolo qui balancent leurs mégots par terre, ça n'est pas nouveau. Des militantes féministes qui excluent des femmes, ça n'est pas nouveau et c'est même très documenté (on peut parler des TERF - Trans exclusionary radical feminist -, qui se font littéralement agresser lors des manifestations). Des cortèges en non-mixité qui privilégient les "non racisés" et refoulent les Blancs, c'est intolérable mais ça se fait depuis quelques temps, donc rien de neuf sous le soleil du wokisme. J'ai apprécié quelques entretiens de militants modérés, dont deux hommes issus d'associations LGBTI, ouvertes à tous et loin de l'extrémisme étouffant qu'on entend absolument partout sur les réseaux. Ils étaient le bol d'air de cet essai d'investigation. Mais de tous les éléments que l'on peut retenir des incursions de Nora en terres woke, pas grand-chose en ressort, si ce n'est que ce courant de pensée est déjà très établi à l'université, terreau fertile du progressisme. Pas d'analyses profondes, ni de solutions concrètes. Elle l'écrit elle-même dans son livre : elle ne sait ni où elle va ni ce qu'elle veut dire. Et c'est là que le bât blesse.

Dernier reproche : ses séances d'analyse chez un psychanalyste. Pourquoi ? Non seulement je ne suis pas certaine qu'un psychanalyste ait une quelconque caution scientifique sur le sujet, mais en plus, à part abonder dans le sens de l'autrice et jouer la caricature de l'analyste mutique et mystérieux, ces sessions ne servent à rien. On assiste à du tricotage de cheveux, à un étalage nombriliste presque indécent. Oui Nora, ton livre fera du bruit à sa sortie et tu risques du harcèlement de la part de ceux que tu stigmatises, mais c'est voulu, non ?

Pour conclure, ce livre m'a rendu assez furieuse. J'ai lu des choses beaucoup plus intéressantes sur le sujet, notamment l'excellent essai de Caroline Fourest : Génération offensée publié chez Grasset, et il n'y a pas eu besoin d'enquête de terrain pour son propos clair de bout en bout. Nora Bussigny signe ici une enquête superficielle et incomplète, qui, pour celui qui ne connaît pas le milieu woke, peut être une bonne introduction au sujet, mais pour celui qui souhaite quelque chose d'approfondi, alors il devra se tourner vers un autre ouvrage...
Lien : https://mots-silencieux.blog..
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On parle beaucoup des militants 2.0, ceux dont les réseaux sociaux et, de fait, le web 2.0, a largement permis l'émergence et l'agrégation. L'actualité nourrit les fantasmes et les à-priori, les rares travaux sociologiques tentent d'éclairer le phénomène, en conscience qu'il irrigue aussi l'université. "Les nouveaux inquisiteurs : l'enquête d'une infiltrée en terres wokes" de Nora Bussigny, journaliste, offre à découvrir "l'enfer du décor" et la mécanique en place.
Au travers des questions que se pose l'auteure on découvre aussi les atermoiements qui traversent le milieu militant, où l'expression exacerbée des individualités conduit inéluctablement à des frictions dont certaines peuvent être violentes. On s'interroge sur la capacité de ce milieu à vivre heureux avec les autres dans un monde complexe. Surtout on doit s'interroger sur la responsabilité d'une société qui semble n'avoir rien d'autre à offrir à certains de ses citoyens que ces luttes séparatistes.
Assurément un livre à lire pour qui veut mieux comprendre la lame de fond qui traverse notre société.
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Bizarre, Bizarre.
Nous sommes le 1er Octobre 2023. J'ai fait une critique début septembre. Il y eut je crois des commentaires. Et ce jour, plus rien. Rien de rien ! Même plus la description de l'éditeur.

Cela frappe t'il fort et partout ce mouvement totalitaire ?

Alors, je ne vais pas recommencer mais plutot vous renvoyer à l'entrevue qu'elle accorda avec le psychiatre Ruben Rabinovitch et qui est présente dans le JDD N.4003 de ce jour, page 34. Au moins elle restera celle la.

Tout y est dit. J'ai été particulièrement marqué par la comparaison qu'ils font avec le masque de Jim Carey, dans le film The Mask de 1994. Masque posé sur son visage qui finit par fusionner avec sa peau et le dévorer au point de le remplacer. le wokisme ambiant qui devient sectaire et qui lobotomise ses militants.

Edifiant, terrifiant.





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critiques presse (2)
OuestFrance
20 novembre 2023
Dans son enquête à succès « Les Nouveaux Inquisiteurs », la journaliste Nora Bussigny raconte son année en immersion dans les milieux wokes. Ses conclusions sont rudes mais pas trop caricaturales…
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LaTribuneDeGeneve
17 octobre 2023
Ce livre d'enquête en immersion d'une journaliste décrit des réseaux militants qui luttent contre les discriminations et pratiquent exclusions et intolérance.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Cette immersion, je l'ai vécue ; ces discussions, je les ai eues ; ces formations, je les ai suivies ; ces cours, je les ai entendus ; ces slogans, je les ai scandés ; ces débats, je les ai menés ; ces collages de rue, je les ai réalisés ; ces règles radicales, rigides, dangereuses, excluantes, je les ai appliquées.
Ce livre est ici pour vous montrer, vous dévoiler l'enfer du décor ; ce que les milieux militants cachent derrière ce qu'ils pensent être un progressisme jusqu'au-boutiste et autoproclamé, mais qui n'est finalement qu'une dynamique de rejet à l'encontre de ceux qui ne marchent pas comme eux, un fascisme ordinaire défendu par de nouveaux inquisiteurs.
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Arnaud insiste aussi sur les nuances entre "progressisme" et "régression" qui se manifestent pour lui dans le fait de mettre par exemple des personnes racisées (mot qu'il déteste) en tête d'un cortège lors d'une manifestation.
Au nom du progressisme, de l'égalité, cela sonne comme quelque chose de revanchard plutôt, à ses yeux, "Il y a des bonnes et des mauvaises victimes, c'est ça le ressenti victimaire qui est aujourd'hui porté au pinacle. Plus on risque de subir des discriminations, plus on est quelqu'un qui mérite l'attention. Il y a une hiérarchie des victimes, ce n'est pas du racisme, mais ça s'en rapproche !
Cependant, attention, je ne mésestime pas les difficultés que peuvent rencontrer d'autres personnes. Ça ne veut pas dire pour autant que je vais considérer que ces personnes, parce qu'elles sont noires, homosexuelles ou pourvues de je ne sais quel handicap social, soient, par essence, des victimes. En un mot, il ne faut pas transformer les gens en discriminés, mais se battre contre la discrimination".
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– Pourquoi pensez-vous qu’il y a des excès dans le militantisme ?
– Parce qu’on croit tellement à ce que l’on veut défendre que l’on est prêts à certaines compromissions, certaines hypocrisies et finalement à une certaine malhonnêteté intellectuelle.
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J’observe qu’on fait désormais de la différence la seule balise de l’identité, ce qui arrange bien certaines mouvances extrémistes.
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Or, comme la très grande majorité des libertés en France, la liberté académique n'est pas absolue puisque notre droit s'appuie sur ce principe simple : "La libetté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui."Dans le cas de l'enseignement supérieur public par exemple, le Code de l'Education est très clair : il doit être laîque et doit rester indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique. Le même code précise aussi que le service de l'enseignement supérieur doit "tendre à l'objectivité du savoir" et doit "respecter la diversité des opinions". Enfin, l'indépendance et la liberté d'expression de l'enseignant dans l'exercice de ses fonctions sont limitées par des "principes de tolérance et d'objectivité".
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