AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 1814 notes
Cet essai de Camus, plus ardu à lire que ses romans, pose la question existentielle de savoir du sens de la vie, de savoir si la vie mérite d'être vécue si on considère son inutilité absolue. Camus ne fait pas pour autant l'apologie du suicide, il tend plutôt à chercher le sens de la vie…et en soulève les absurdités. Son texte est truffé de références philosophiques, dont certaines m'étaient inconnues ce qui a pu parfois gêner ma compréhension. Cette lecture m'a parfois semblé difficile, éloignée de ce que je lis habituellement, mais elle m'a fait m'interroger. La première partie, exposant les fausses bonnes raisons de se tourner vers le suicide m'a beaucoup parlé, mais pour la suite, je doute d'avoir saisi toute la complexité des raisonnements philosophiques. J'ai lu certaines analyses de l'oeuvre pour m'aider. Il faudrait, je pense plusieurs lectures et l'étude d'autres auteurs comme Kafka, Dostoïevski ou philosophes pour vraiment saisir les subtilités du propos de Camus.
La question essentielle est donc comment vivre bien en étant conscient de l'inutilité et des absurdités de notre vie. Camus explore plusieurs chemins possibles :
- le suicide pour mettre fin aux absurdités et à l'angoisse que génère l'idée d'inutilité
- la religion, s'en remettre à une puissance divine qui détiendrait la vérité absolue et donnerait sens à toute l'existence.
- comprendre et accepter l'inutilité de notre vie, et ainsi se sentir plus libre et agir en homme absurde pour vivre sans la prétention d'être utile
Commenter  J’apprécie          81
Je n'ai jamais autant détesté un livre. Il faut croire que je n'ai rien compris, mais selon Schopenhauer dans l'art d'avoir toujours raison on peut interpréter le fait que je dise que je n'ai rien compris, seulement comme une façon de le dénigrer... Or, ce n'est pas de l'indifférence que j'ai éprouvé mais bel et bien de la colère.
C'est peut-être un bel hommage que je lui rends ainsi en écrivant une critique absurde, sur ce livre absurde qui décrit l'absurde.
Au terme d'interminables, absurdes et parfois obscurs développements seulement pour dire que l'existence est absurde, c'est la raison pour laquelle on se suicide souvent parce que l'on sait qu'elle est absurde, que ça n'en vaut pas la peine et que l'on a perdu l'espoir qui permet d'éluder l'absurde. On n'avait pas besoin de lui pour s'en apercevoir et encore moins de ces illustrations don juanesque, kafkaïennes, et dostoïevskienne...On se demande presque ce que ça et pas n'importe quelle autre chose telle que la reproduction des mollusques la révolution industrielle, "y a pas plus de saison, ma bonne dame" ou "c'était mieux avant", vient foutre là. Conclusion, y a pas de raison de vivre mais il faut imaginer Sisyphe heureux, il faut s'imaginer heureux de sa condition de supplicié. (enfin c'est vite dit, parce que la condition humaine symbolisée par le supplice de Sisyphe, mais en même temps on peut y lire "le destin n'est pas une punition" va comprendre ma pauvre Lucette! ) Il faut l'imaginer heureux donc un peu con, aussi Sisyphe, non?
Bah mon pauvre tu vas tourner dans ta roue de hamster en prenant des baignes. Ah et on va où comme ça? Bah nulle part mon pauvre Sisyphe, c'est ça l'absurde mais pour ne pas sauter hors de la roue, alors que tu en as toutes les raisons, tu vas galoper comme un dérâté mais avec le sourire s'il te plait! Gné??? Ah mince, j'étais d'accord avec Jules Renard quand il disait "le bonheur c'est d'être heureux, ce n'est pas faire semblant de l'être" mais "je vais décider d'être heureux parce que c'est bon pour la santé" comme Voltaire, c'est vrai j'ai vu passer sur ça facebook déjà quatre fois aujourd'hui, c'est que ça doit être vrai, on peut décider d'être heureux, comment j'y ai pas pensé plus tôt?
Bah oui, mon pote, quand le rocher a roulé, dans la descente pour aller le rechercher pour le remonter, hop tu profites d'être heureux. Dans ta roue de hamster, entre deux baignes, t'en profites pour être heureux. le vinaigre n'est-il pas là pour faire apprécier le goût du miel? Sois heureux pendant ce bref instant de répit et aies l'espoir de redevenir heureux dans la descente au moment où tu montes...et puis t'as besoin d'attendre la descente " la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir le coeur d'un homme" C'est bien mon petit chou, qu'est-ce que t'es fort! Quelle satisfaction!
Ah ouais, c'est vrai, dit Sisyphe, merci, je savais que ça ne servait à rien mais je n'avais pas pensé à me suicider jusqu'à ce que me donne l'idée, mais là vraiment je ne vais pas le faire alors que j'en ai très envie en ayant lu ton livre. T'as raison, quand j'y pense et que je regarde derrière moi l'accumulation des ces actions sans liens, ça fait un joli dessin d'ensemble, tout est bien!"
mais ouais, mon frère, trime et sois heureux de trimer!
C'est fascinant de devoir écrire un livre pour dire des stupidités pareilles, trois feuilles de papier toilette aurait suffit.
J'ai envie de te dire Sisyphe, que quand tu as naturellement le sentiment d'être heureux, (et pas que tu te forces) tu ne te poses pas la question du sens, ou de l'absurdité. T'en as rien à foutre. Il faut un peu prendre le raisonnement à l'envers.

Quand t'en as rien à foutre, que tu saches ou que tu ne saches pas que ça ne sert à rien, que tu aies espoir ou pas (d'ailleurs espoir de quoi? on se le demande?)ça ne change rien.
"L'exercice de vivre ne saurait aller sans la conscience de son caractère insensé" Ah ouais? Trêve d'anthropocentrisme, je serais curieuse de savoir combien d'animaux et autres être vivants sont torturés par les conscience du caractère insensé de la vie. Il n'est pas nécessaire de se poser la question pour vivre. C'est peut-être parce que se joue autre chose, qui parfois doit relever de l'instinct quand une mère donne sa vie pour sauver ses petits pendant qu'un être humain et sa conscience de l'absurdité et agonisant ne peut se résoudre à se donner la mort. Etre humain prétentieux qui est persuadé de tout contrôler.

Bref, c'est parce que t'es pas heureux, tu ne supportes pas que ça ne serve à rien et que ce soit sans espoir. Camus te répond qu'il faut être heureux. (Beau cercle vicieux... ) et tu ne peux paset donc tu te suicides, c'est ça? Brillant ouvrage qui a du causer plus de suicides que les souffrances du jeune Werther. Camus écrit d'ailleurs pour dire autre chose "Il faut être Werther ou rien"

("Tous les spécialistes de la passion nous l'apprennent, il n'y a d'amour éternel que contrarié. Un pareil amour ne trouve de fin que dans l'ultime contradiction qu'est la mort. Il faut être Werther ou rien." Ceci aussi est plus que discutable )
Si nous ne sommes pas heureux, soyons des animaux, ou suicidons nous... Chacun son chemin mais consulter wikipedia et en rester au fait que Pour Camus "il faut imaginer Sisyphe heureux" nous épargne cette longue lecture inepte.

Commenter  J’apprécie          82
Quelques notes de lecture pour mémoire.

- le thème de cet essai est l'absurde, qui est une évidence pour Camus (au moment où il a écrit le mythe de Sisyphe):
"...Cette évidence, c'est l'absurde. C'est ce divorce entre l'esprit qui désire et le monde qui déçoit, ma nostalgie d'unité, cet univers dispersé et la contradiction qui les enchaîne."
L'incompréhension du monde -de la vie- tels que Camus les perçoit, l'incapacité à leur reconnaître une signification amènent l'homme "absurde" à bannir l'espoir de son univers.

- des deux positions imaginées en conséquence, le suicide et la révolte (à comprendre fondamentalement comme le non-suicide), Camus évacue la première sans vraiment le justifier, me semble-t-il. Il ne s'agit donc absolument pas d'un livre sur le suicide malgré ce que pourrait laisser penser le titre du premier chapitre et sa célèbre première phrase.

- l'homme absurde (comprendre: l'homme ayant pris conscience de l'absurdité de la situation) décide de vivre; il me semble que Camus n'explique pas pourquoi et je trouve ça incompréhensible. Ici se situe à mon avis l'écart immense entre l'homme -même absurde- et Sisyphe. Sisyphe n'a le choix qu'entre être sans espoir (i.e. absurde) ou sans espoir et désespéré, mais obligatoirement vivant.

- après avoir posé les bases de son essai, défini le contour et la méthode (un raisonnement absurde), Camus caractérise l'absurde dans l'homme avec des exemples génériques (Dom Juan, l'acteur de théâtre, le conquérant) et le traque dans la création artistique. J'en retiens notamment que l'acte, voire la répétition de l'acte (quantité) prime sur la finalité au point que celle-ci est purement et simplement niée; en effet, rien ne peut légitimer une quelconque finalité puisque tout se termine par la mort (le seul sens de la vie, c'est de conduire à la mort; c'est un sens unique). L'homme, pour qui il existe une finalité (ultime ou partielle) de ses actes, ne fait pas partie du sujet.

- la démarche de Camus s'entend sur un plan strictement individuel. La dimension collective, n'étant pas abordée, j'en déduis qu'elle n'est pas, pour lui, un facteur susceptible de modifier son évidence de départ. Point de réflexion.

- de même que Nietzsche rêvait avec le Zarathoustra d'avoir écrit un cinquième évangile remplaçant les quatre premiers, d'une certaine façon on pourrait dire que Camus, ayant acté que Dieu était décidément mort, "essaye" de créer le nouveau catéchisme ou le vademecum de l'homme absurde. En pratique, on peut concrètement venir ici, en tant qu'homme, tester son niveau et, pour peu qu'on soit créateur, chercher pour son oeuvre l'award de l'absurdité. Ne nous y trompons pas, il y a potentiellement beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

- l'immense intelligence de Camus affleure à chaque ligne, chaque paragraphe. Presque chaque phrase pèse une tonne de sens qu'il faut apprécier idéalement avec du recul, du temps, des bases culturelles qui tous m'ont fait défaut; la séquence des phrases fait continûment progresser le propos, sans temps mort ; j'avoue que souvent la pensée de l'auteur est trop agile pour moi et qu'alors j'ai besoin de combler, laborieusement, les transitions qu'il ne prend pas toujours soin de tracer, même en pointillé

- la forme est, comme toujours chez Camus, un bonheur, mais, me semble-t-il, encore plus ici où il a -je l'imagine avec beaucoup de naïveté- le souci d'être particulièrement compréhensible vu le sujet; les phrases sont simples, souvent courtes; les idées exposées précisément et avec économie.

A relire, en homme absurde, i.e. sans raison autre que relire pour le plaisir qui ne se soucie pas de l'utilité. ...Plus l'apport à mon édification, car, tout bien réfléchi et toute honte bue....je crois, hélas, que je ne suis pas (encore) absurde.

Addendum suite aux commentaires
- le magnifique "il faut imaginer Sisyphe heureux" est une réussite littéraire mais n'a pas pour moi place dans cet essai sinon comme projection vers autre chose. le concept de bonheur, aucunement défini et seulement abordé dans les deux dernières pages introduit un champ lexical nouveau qui rompt l'unité de l'ouvrage et me laisse pressentir le remords de l'auteur qui affirmerait, trop tard, "On ne découvre pas l'absurde sans être tenté d'écrire quelque manuel du bonheur." ....Avec plaisir, Albert!
Commenter  J’apprécie          84
Publié la même année que « L'étranger », « Le mythe de Sisyphe » est un traité sur l'absurdité de l'existence humaine. Dans celui-ci, Albert Camus s'attarde à trouver le sens ou l'absence de sens à donner à nos vies. Pointer du doigt l'absurdité de la religion, du travail, de l'art ou encore de la mort.

Cet essai est globalement intéressant bien que j'en conserverai peu de chose par rapport à son nombre de pages. En tant que profane en philosophie, j'ai souvent été perdu par les réflexions et le style de Camus. Parfois accessibles mais le plus souvent trop complexes pour moi ; une impression qui différait selon les chapitres. Les idées et pistes de réflexions sont pourtant là mais malheureusement peu abordables pour moi.

A lire pour un(e) lecteur/lectrice averti(e).
Commenter  J’apprécie          70
En fait je ne sais pas trop quoi écrire sur cet essai sur l'absurde. Si je n'ai mis que 3 étoiles ce n'est pas parce que le contenu ne m'a que moyennement plu, mais plutôt parce que, autant le dire sans honte, je n'ai pas compris grand chose et quasiment rien retenu. J'ai eu beaucoup de mal à rester concentré sur plus de 3 ou 4 phrases de suite. Alors peut-être est-ce dû à mes capacités de compréhension limitées (ce qui n'est pas à exclure) ou bien, théorie qui a ma préférence, ce texte, essai sur l'absurde, n'est clairement pas destiné aux néophytes de la pensée de Camus et de la pensée philosophique de façon générale. J'avais pourtant aimé ''L'étranger'' (roman) et adoré ''Caligula'' (pièce de théâtre), deux oeuvres qui composent le cycle de l'absurde, mais cet essai m'a laissé complètement ou presque de coté. Encore une fois je ne critique pas son contenu mais j'aurais aimé que Camus vulgarise un peu sinon beaucoup plus ses pensées. Quant au mythe de Sisyphe et son analyse par le thème de l'absurde, c'est un passage que j'ai compris et aimé mais qui ne fait que 6 pages sur environ 180.
Commenter  J’apprécie          70
Tout d'abord je tiens à signaler que cette oeuvre n'est pas à mettre dans les mains de n'importe qui, si vous n'avez pas un peu de notions philosophiques vous n'y comprendrez pas grand chose je pense. Camus est un de mes auteurs préférés. J'aime sa vie, son oeuvre, sa façon de penser, d'écrire. Avec cet essai sur l'absurde, il nous démontre son art. Ce livre demande de la réflexion, si c'est un moment détente que vous recherchez il faut absolument changer de livre. Il est néanmoins très intéressant et pose des questions fondamentales. Plusieurs thèmes sont abordés ici comme la littérature, les sciences, la philo bien sûr. C'est intéressant et instructif. Je vous le conseille ne serait ce que pour votre culture personnelle.
Commenter  J’apprécie          76
« le mythe de Sisyphe » offre une clé philosophique pour décrypter toute l'oeuvre d'Albert Camus.
L'écrivain y dévoile ainsi sa conception de la vie, qui rejoint pour moi grandement l'existentialisme qu'exprime Sartre dans « La nausée » avec cette idée centrale, que devant l'absurdité du monde, plutôt que de se réfugier dans les dogmes religieux ou philosophiques, l'homme doit accepter cette absurdité, la vivre pleinement et se réaliser dans un travail de création.
Une oeuvre intéressante donc mais que j'ai trouvée moins personnelle et touchante que « La nausée ».
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          70
Pour Camus, le suicide est un signe de manque de force face au “rien”. Car même si la vie est une aventure sans signification absolue, elle toujours vaut la peine. Comme il n'y a rien d'autre que la vie elle-même, la vie devrait être vécue à son maximum afin de comprendre la signification de l'existence. La solution de Camus consiste à vivre l'absurde, ce qui signifie une absence totale d'espoir (qui n'est pas la même chose que le désespoir), une réflexion permanente (ce qui n'est pas la même chose que le renoncement), et une insatisfaction consciente (ce qui n'est pas la même chose que l'anxiété juvénile).
Commenter  J’apprécie          70
Il serait bien maladroit - bien absurde finalement - de faire une critique lucide de l'absurde. Ce livre m'a littéralement troublé. Il m'a perdu autant qu'il m'a permis de me trouver, il m'a amené à me poser davantage de question sur les questions que je me posais déjà. Si l'on est sensible à la pensée absurde, si soi-même on se considère comme un homme absurde, alors ce livre est une merveille mais plus encore un miroir de nos passions et tourments à jamais vain. Je pense que ce livre qui traite de l'absurde est en lui même l'illustration de l'absurde. En cela, chapeau à Camus.
Personnellement en tout cas, je viens de faire une rencontre littéraire majeure. Ceux qui tenteront l'expérience de le lire et qui n'y trouveront pas le même écho, j'aimerais avoir votre regard pour comprendre ce qui ne vous à pas attrapé.
Commenter  J’apprécie          70
Au delà de la réflexion sur le suicide et sur l'absurde, "il faut imaginer Sisyphe heureux" est aussi une magnifique leçon de philosophie de l'action.
Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
Commenter  J’apprécie          60





Lecteurs (7325) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur l´Etranger par Albert Camus

L´Etranger s´ouvre sur cet incipit célèbre : "Aujourd´hui maman est morte...

Et je n´ai pas versé de larmes
Un testament sans héritage
Tant pis
Ou peut-être hier je ne sais pas

9 questions
4769 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur ce livre

{* *}