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4,02

sur 1813 notes
Quatrième livre abandonné en 2013. Ca fait presque un an que je l'ai emprunté à un collègue, je m'étais donné jusqu'à aujourd'hui pour le finir, et je patauge complètement.

Autant la première partie m'a beaucoup intéressée, autant le reste n'a été pour moi qu'une suite de mots qui n'avaient pas vraiment de sens.

De toute façon, mon point de vue est à l'opposé de celui de Camus, et comme il veut à tout prix me montrer que j'ai tort, je n'arrive plus à l'écouter.

Page 110, je m'arrête là pour cette aventure qui aura été bien laborieuse.
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Avec L'Étranger et Caligula, le Mythe de Sisyphe est le troisième livre de Camus consacré à la notion d'absurde. Bien qu'il soit préférable de connaître toutes les oeuvres sur lesquelles s'appuie Camus pour étayer son discours (les oeuvres de Dostoïevski, Kierkegaard, Chestov, Husserl), le souci de clarté et de simplicité permet à tout un chacun de lire sans trop de difficultés cette présentation.
Camus part de la question suivante pour développer son propos : Pourquoi, malgré la mort de l'idée d'éternité et du gouffre béant que cette disparition a fait naître chez les hommes, la très grande majorité de ceux-ci ne se suicident-ils pas, puisque la vie n'a plus de sens et qu'elle devient totalement absurde ?
Camus, dans un esprit de liberté et de clairvoyance, expose ce principe qui exige des hommes non plus de se soumettre à des espérances illusoires, mais à regarder avec courage et lucidité un monde injuste qui les nie et propose de manière certaine la mort par delà bien et mal, seule attitude possible permettant de savoir que le royaume est de ce monde.
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Dans le mythe de Sisyphe, les messages de Camus sont d'une grande profondeur : il faut imaginer Sisyphe heureux ! La première façon de prendre cette phrase, c'est de dire que même dans les difficultés et la répétition des problèmes, il faut reprendre chaque jour le collier et tirer la charrue. Est-ce le bonheur dans la résignation ?
Car il y a d'autres réponses possibles, par exemple : dans les difficultés et la répétition des problèmes, cherchez des solutions, faites des tentatives, bricolez des solutions, recherchez des appuis, collaborez avec les autres, faites preuves de débrouille. On trouve de ces attitudes créatives, et sur le fond optimistes même dans la vie des immigrés, et les récits de survivants en donnent même des traces dans les camps de concentration. La réponse à ces situations de répétitions sans fin de problèmes, c'est aussi le Indignez-vous de Stéphane Hessel, ou L'homme révolté d'Albert Camus bien sûr.
Le second message de Camus, c'est qu'il faut continuer à vivre même si la vie humaine est absurde dans un monde absurde. Là aussi il y a d'autres réponses possibles, par exemple : varier les activités jusqu'à en trouver qui donnent du sens à la vie. C'est ce qu'on fait dans l'éducation en amenant les enfants à essayer divers loisirs et diverses activités scolaires en se disant qu'il y en a qui deviendront des centres d'intérêts ou des passions. Souvent ça réussit, pas toujours : il serait intéressant que les chercheurs en psychologie trouvent quelles proportions de quelles parties de la population vivent sans passion, considérant que la vie n'a aucun sens et aucun intérêt. J'espère qu'il n'en trouveront pas trop.
Camus fait partie de ces auteurs qui ont une grande profondeur dans une grands simplicité : on a intérêt à méditer ce qu'il nous livre, à y trouver des vérités et des enseignements qui nous enrichissent. Mais le lire nous donne aussi l'occasion de chercher d'autres solutions, pas pour critiquer les siennes, mais pour déterminer les autres en ouvrant le champ des possibles.
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En tant que romancier j'aime beaucoup Camus. Mais cet essai philosophique, écrit avant ses 30 ans, je ne sais pas trop quoi en penser. Pas spécialement structuré, on a l'impression que c'est plus un discours parle qu'un texte longuement réfléchi.
Et pourtant le mythe de Sisyphe comme symbole de la vie humaine absurde, cela avait éveillé ma curiosité.
Le chapitre sur le don juanisme sauve pourtant ce livre. Camus y concrétise ce qu' il essaie de dire .
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Camus a toujours rejetté les philosophes de salon , il se revendique comme l'anti Sartre , ce qui lui vaudra d'ailleurs beaucoup de problémes . Camus c'est le philosophe dela base , le fils d'un homme simple mort à la guerre , dont il va reprendre les principes de vie pour en faire les siens . Sa mére , muette ou quasiment , était sa seconde référence . Venant d'un millieu pauvre , Camus ne pouvait étre dans le sillage de Sartre . Son oeuvre ne pouvait donc qu'étre différente de celle de Sartre . L'absurdité de cette existence occupe une place essentielle dans la pensée de Camus . Il était donc logique qu'ici l'on retrouve cette thématique . Et quoi de plus absurde que Sisyphe et son rocher ? Camus a partir de cette évidence élabore tout un cheminement pour comprendre le'pourquoi d'une vie absurde . La force de son essai c'est qu'il est accessible a tous et que chacun peut si il le veut bien découvrir la pensée de celui qui reste aujourd'hui encore une référence incontournable des lettres contemporaines .
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Un essai avec beaucoup de caractère et qui donne du relief à d'autres textes de Camus tels que L'étranger. Cette oeuvre philosophique s'inscrit très clairement dans la lignée de Dostoïevski sur la perte du sens de la vie et de l'absurdité de l'existence. Un thème toujours vif après plusieurs siècles de bifurcation philosophique au sein du monde occidental.
Néanmoins, il n'y a qu'un problème vraiment sérieux avec ce livre : c'est son inutile complexité. J'aurais préféré un style mieux structuré et moins obscur, pour ne pas avoir l'impression de passer à côté de certains passages. Je n'aurais pas le culot de dire que l'on se trouve ici en face de "l'effet gourou" tel qu'énoncé par Dan Sperber, mais davantage de clarté n'aurait pas dénaturé le propos (bien au contraire).
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Ce livre mérite une certaine attention : il s'agit de "philosophie littéraire" mais il est inspirant à ce titre, bien qu'en général je trouve le formalisme important pour un essai philosophique (d'autres genres littéraires sont plus adaptés à d'autres styles). L'essai présente distinctement la pensée de l'auteur, je ne dis pas le contraire. Simplement - force et faiblesse à la fois - il n'est pas très technique. Sisyphe demeure un symbole fort et le fameux "seul problème philosophique sérieux" mérite de nous guider, d'une certaine manière, à plus d'un titre. En fait, de nombreux propos paraissent si justes et vrais qu'on est amené à les citer.
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"Sous l'éclairage mortel de cette destinée, l'inutilité apparaît. Aucune morale, aucun effort ne sont a priori justifiables devant les sanglantes mathématiques de notre condition."

Le mythe de Sisyphe, c'est l'essai central du thème de l'absurde dans l'oeuvre de Camus, comme l'Homme révolté est celui de du thème de la Révolte. Autour de cet essai gravitent deux pièces : le Malentendu et Caligula qui sont à cette oeuvre ce que les Justes sont à l'Homme révolté.
Ainsi, après avoir lu l'essai, il est intéressant de se plonger immédiatement dans les pièces connexes, qui résument avec poésie et ferveur les idées charnières de l'oeuvre de Camus.
Mais le mythe de Sisyphe est avant tout celui de la mythologie grecque, dans lequel Sisyphe se retrouve condamné à rouler un énorme rocher au sommet d'une montagne, avant qu'inéluctablement celui-ci ne regagne le bas de la pente, et ceci pour l'éternité.

L'absurde pour Camus, c'est prendre conscience du décalage entre les attentes de l'Homme et ce que lui offre le monde.

"L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde"

C'est prendre conscience du caractère machinal de l'existence, et la certitude de l'absence de lendemains mythologiques. Prendre conscience de cet absurdité permet à Camus de devenir l'"Homme absurde", c'est à dire celui qui ne se suicide pas, parce que par la seule force de la pensée, la promesse de la mort devient une règle de vie. de cet absurde, Camus tire trois conséquences : sa révolte (voir l'Homme révolté"), sa passion, et son amour.
Il faut imaginer Sisyphe heureux, car, conscient de sa condition, il devient infiniment libre face au rocher. Lorsqu'il doute, qu'il songe au suicide, il laisse le rocher prendre le dessus.

Comme l'ouvrier de l'usine qui assemble les mêmes pièces, six jours par semaine, pour gagner l'argent nécessaire à vivre modestement, à partir une semaine en vacances, et attendre la mort dans la promesse d'une vie plus belle que cette insupportable succession de journées absurdes, Sisyphe réalise une tâche vaine, cette fois sans promesse. Mais prendre conscience de ce fait lui donne l'ascendant sur son rocher. Alors il vit, absurde et révolté et il faut l'imaginer heureux. Heureux parce que son destin lui appartient et fait taire toutes les idoles. Faute de destinée supérieure, Sisyphe est maître de son destin. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'Homme.

Parfois présenté comme un essai des plus pessimistes, cette oeuvre m'apparaît comme un formidable élan d'optimisme. Comme le dit Camus, il faut savoir abandonner tout espoir, mais cela n'a rien à voir avec le désespoir. Créer sans promesse du lendemain, aimer passionnément, se révolter sans violence, voilà les conséquences directes de la conscience absurde. Là ou l'analyse Camusienne de l'absurde me paraît la plus juste, est dans la certitude que l'Homme d'un côté, le monde de l'autre ne sont intrinsèquement absurdes. L'absurde naît proprement de leur antinomie.

"A partir du moment où elle est reconnue, l'absurdité est une passion, la plus déchirante de toutes."

Une oeuvre à recommander à ceux qui, emplis de doutes, veulent pousser les murs de l'existence et trouver un équilibre philosophique du bonheur, à tous les amoureux des choses de la vie.

Ce n'est pas un livre facile, et je recommande de commencer par un roman comme la Peste ou l'étranger pour aborder Camus. Mais avec l'Etat de Siège*, il constitue pour moi l'une des oeuvres les plus formidables du siècle. L*'Etranger*, comme le dit justement Sartre, nous donne le sentiment de l'absurde, alors que la présente oeuvre l'étudie avec une rigueur remarquable.
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Un essai sombre sur la notion d'absurde ici abordé sous l'angle du cynisme et du drame au travers de plusieurs mythologies, héros et textes à caractère philosophique (Kafka, Proust...).
"L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde".
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Propos et thème intéressants mais l'écriture et sa plume quelque fois complexe m'ont barré la route et privé d'une parfaite compréhension.
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