Faire appel à la sorcellerie, c'est adopter une place marginale, en retrait de la société, par crainte de son désaveu. C'est donc se couper de ses relations, et, pour l'envouté, se limiter au cercle de ses proches, qui sera réduit au maximum : c'est entrer en situation de quasi mort sociale. En se séparant ainsi des valeurs dominantes de la société et de ses membres, le client se place vis-à-vis de son sorcier en position de totale prise en charge.
Les ensorcelés sont donc des personnes qui ont le sang faible, c'est-à-dire qui manquent de volonté et qui sont facilement suggestionnables dans l'idée qu'elles sont envoûtées. En somme, les envoûtés sont des gens qui croient en leur état, qui acceptent l'idée du magique. Le meilleur moyen pour ne pas donner prise aux actions de sorcellerie est donc de ne pas y croire. Ce que, paradoxalement, m'ont affirmé plusieurs sorciers (...)