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The Unwritten - Comics tome 2 sur 1
EAN : 9791026814122
304 pages
Urban Comics Editions (27/04/2018)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Pourtant prétendu mort, l’écrivain Wilson Taylor vient de faire paraître un nouvel opus des aventures de son héros de fiction, Tommy Taylor ! Seul problème, il ne s’agit pas du tout d’un nouveau titre. Des forces obscures semblent avoir écrit un texte en empruntant la plume de l’écrivain, un leurre destiné à ruiner son héritage littéraire et à le faire sortir de l’ombre. Mais c’était sans compter sa plus grande création : son fils, le véritable Tom Taylor !
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient 2 tomes VO.

Dead man's knock : épisodes 13 à 18 de la série mensuelle, parus en 2010.

Les journaux télévisés ne parlent que de ça : la sortie imminente du quatorzième tome des aventures de Tommy Taylor. Ils évoquent également l'absence de Wilson Taylor, la culpabilité de Thomas Taylor dans les meurtres de la Villa Dodiati, l'imposture de Thomas et Sue Morgenstern (la maîtresse de Wilson). Pullman se voit confier une mission de la plus haute importance par Callendar pour le bien de la cabale. Thomas Taylor, Lizzie Hexam et Richie Savoy ont trouvé un refuge dans un appartement qu'ils ont loué à Londres. Richie indique qu'il a quelques courses personnelles à effectuer qui vont l'amener à croiser la route d'Ambrosio. Thomas va aller faire un tour dehors et croiser une manifestation de Leviathan, puis le monstre de Frankenstein. Lizzie va se retrouver seule dans l'appartement, totalement isolée de son donneur d'ordre. Tous les 3 sont persuadés que Wilson Taylor fera une apparition à l'occasion de la mise en vente du quatorzième tome.

Dès les 2 premières pages, Mike Carey prouve sa capacité à narrer un récit au long cours. Ces 16 cases (8 par page) servent autant à effectuer un résumé de la situation pour permettre au lecteur de reprendre pied dans l'intrigue, de se remémorer qui est qui, qu'à annoncer les événements à venir, tout en conférant un recul quant aux péripéties. Carey poursuit son travail de mise en abyme par le biais de ces flashs télévisuels, disposant d'un premier bandeau en bas d'écran comportant un commentaire lapidaire sur l'image, doublé d'un deuxième bandeau listant toutes les catastrophes de part la planète, comme toute chaîne d'information continue qui se respecte. le thème principal de ce tome sur la création de fictions (ou d'histoires) induit une toute autre interprétation de ces commentaires archétypaux et réducteurs qui font office d'informations dans les journaux télévisés. Les illustrations (de petite taille de Peter Gross) remplissent parfaitement leur office d'image rapidement assimilée avec juste ce qu'il faut de détails pour être spécifiques, l'exact pendant visuel des textes informatifs.

Après cette entrée en matière disposant d'une forme sophistiquée et parfaite, le lecteur retrouve la narration habituelle suivant essentiellement Thomas, Lizzie et Richie. Pour ce tome, Mike Carey privilégie la forme de l'aventure, avec les héros qui surmontent une épreuve après l'autre, et l'intrusion à plusieurs reprises d'éléments fantastiques. le lecteur a le plaisir d'en apprendre plus sur Wilson Taylor, beaucoup plus sur Lizzie Hexam. Il peut enfin mettre plusieurs visages sur les individus qui animent la cabale. Il y a 2 éléments de suspense majeurs : la publication du nouveau tome, et l'éventualité de l'apparition de Wilson Taylor. Les dessins de Peter Gross ont gagné en niveau de détails. Ils restent aérés, mais avec plus de substance ce qui permet une meilleur immersion dans chaque lieu, une plus grande implication du lecteur dans l'histoire. Il est aidé par Ryan Kelly pour l'épisode 17, et il adopte un style un peu différent lorsque Lizzie retourne sur les lieux de son enfance.

Si l'action et les révélations se taillent la part du lion dans ce tome, Mike Carey continue quand même sa profession de foi dans la littérature et les oeuvres de fiction. Il aborde aussi bien l'enjeu économique du lancement d'un bestseller (jusqu'aux mesures de sécurité pour éviter les fuites du texte), que le roman inachevé de Charles Dickens (L'ami commun), en s'offrant un détour par le principe de un livre dont vous êtes le héros. L'épisode 17 (30 pages) se lit en format paysage, chaque page étant divisée en 2, ce qui offre à Mike Carey l'équivalent d'un livre de 60 pages. Il a construit cet épisode en respectant la forme de ces ouvrages dans lesquels le lecteur choisit l'action du personnage entre 2 ou 3 possibilités ce qui détermine le numéro de la page où il se rend ensuite. Par ce dispositif, Carey met en évidence le caractère fabriqué de tout de récit, la part de hasard qui entre dans chaque lecture, et l'implication du lecteur dans l'interprétation de ce qu'il lit. Gross réussit le pari de conserver des images détaillées et lisibles pendant toutes ces demi-pages. le pari est osé car Carey rompt l'un des principes fondamentaux de la bande dessinée qui est la lecture linéaire d'une page après l'autre. Il faut faire un effort conscient et coûteux pour accepter soit de se plier à l'ordre bousculé de cette lecture (avec la possibilité de choisir un chemin qui n'est pas le bon, ou en tout cas qui ne conduit pas à lire toutes les pages), soit de lire les pages dans l'ordre de 1 à 60 sans observer la logique des choix, et donc la chronologie des actions. Dans les 2 cas il s'agit d'une expérience traumatisante par rapport au format immuable de la bande dessinée. En plus de cette remise en cause frontale de la forme, Carey ose également s'aventurer sur le terrain glissant de la notion de messie. Dans le contexte thématique de la série Unwritten, il faut vraisemblablement plus y voir un commentaire sur l'histoire qu'est le nouveau Testament, que sur un quelconque point de vue religieux.

Mike Carey ne se repose donc aucunement sur les dispositifs narratifs qu'il a utilisés dans les tomes précédents. Il est tout aussi agréable de constater que Peter Gross progresse également dans ses dessins. Les facsimilés des pages des livres de Tommy Taylor ont gagné en degré de finition, elles s'approchent vraiment des livres illustrés pour enfants. Chaque lieu a gagné en personnalité et en substance. Les personnages ont une apparence légèrement plus peaufinée, ce qui les rend plus tangibles, plus incarnés. Alors que les premières couvertures ne m'avaient beaucoup inspiré, celles contenues dans ce tome participent à l'expansion des points de rencontre entre Thomas et Tommy. Yuko Shimizu marie une apparence qui évoque les rendus des premiers mangas avec une aptitude à mélanger 2 niveaux de réalité pour créer une rencontre onirique entre des éléments étrangers. C'est ainsi que le lecteur peut avoir la tête dans les livres comme Thomas, au contraire se retrouver exclu du fait qu'il n'a pas lu le quatorzième tome qui omniprésent à l'échelle planétaire, avoir un haut-le-coeur devant des pages dégoulinantes d'eau de rose, se retrouver manipulé comme un pantin par le biais de fil de mots, être perdu sur un plateau de jeu, ou encore chuter au milieu d'images-objets, dans un style rétro pour des compositions conceptuelles.

D'un coté ce troisième tome se rapproche d'une structure narrative plus classique basée sur les tribulations de héros pour se dépêtrer d'une conspiration d'affreux jojos, avec moult révélations. de l'autre Carey et Gross continue de jouer avec les formes pour développer le concept d'histoire, de fiction, aussi bien dans le fond que dans la forme.

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Léviathan : épisodes 19 à 24, parus en 2011. Il faut absolument avoir commencé par le premier tome de la série. Tous les scénarios sont de Mike Carey et les illustrations de Peter Gross, avec l'aide de Vince Locke (illustrateur de A history of violence) pour quelques séquences, et d'al Davison pour l'épisode 24.

Épisodes 19 à 23 - L'histoire commence avec une scène permettant de découvrir l'arrangement entre Wilson Taylor et Susan Morgenstern. Puis le trio composé de Thomas Taylor, Lizzie Hexam et Richie Savoy réinvestit le devant de la scène. Ils se trouvent à Pittsfield dans le Massachusetts car cet endroit figure sur la carte laissée par le père de Thomas. Il s'agit de la ville dans laquelle Herman Melville a écrit Moby Dick. Thomas espère y découvrir un signe ou un indice sur sa véritable nature. Lizzie n'a toujours pas rétabli la connexion avec son chef, au travers des livres. Richie a du mal à supporter le soleil. Pullman contacte un nouvel agent qui avait réussi à rester neutre dans le conflit qui oppose la Cabale à Wilson Taylor. Il s'agit d'Anna Elizabeth Rausch, une marionnettiste. Elle l'accueille en lui proposant un spectacle basé sur la mythologie sumérienne, mettant en scène Dumuzi et Enkimdu.

Épisode 24 - C'est le grand retour de Pauly Bruckner (l'homme de main condamné à vivre comme un lapin dans un monde évoquant celui de Peter Rabbit de Beatrix Potter). Il débouche dans un escalier où une troupe imposante d'animaux anthropomorphes gravit les marches jour après jour dans l'espoir d'arriver un jour à la Porte d'Or.

Les 3 premiers tomes ont permis à Mike Carey et Peter Gross de poser les bases de la dynamique de cette série dont le thème principal est une réflexion sur la nature de la fiction, sous couvert des aventures extraordinaires de 3 jeunes adultes dont la vie est un véritable roman d'aventure. Alors que le lecteur pourrait se croire confortablement installé dans une course poursuite entre Thomas, Lizzie et Richie d'un coté (qui essayent de comprendre les règles du jeu), et la Cabale menée par Pullman de l'autre, il s'avère que le récit reste toujours aussi imprévisible. Thomas effectue un voyage en bonne et due forme dans un classique de la littérature, mais le niveau d'interaction ne se conforme pas aux attentes du lecteur. Richie doit gérer les conséquences de sa rencontre avec le comte Ambrosio, mais la réaction de Lizzie (avec un test de la croix, hilarant) n'a rien d'habituel. le premier recrutement de Pullman dans sa croisade contre Tom Taylor conduit à l'apparition d'un nouveau personnage qui se pique elle aussi de fiction sous forme de spectacle de marionnettes.

Soit le lecteur ressent un effet d'habitude en retrouvant les illustrations de Peter Gross, soit il y a vraiment une amélioration dans la densité d'information, ce qui permet à chaque lieu de devenir plus substantiel, plus concret. L'apport de Vince Locke est également déterminant pour ajouter une forme de densité liée à l'encrage qui enrichit les textures pour les passages auxquels il collabore. Leur approche graphique pour le Pequod et son équipage (à commencer par Queequeg) est convaincante, et même très bien équilibrée, entre la texture du bois, l'étrangeté des tatouages tribaux, et la retenue pour ne pas en faire de trop, ne pas tomber dans l'exotisme de pacotille.

L'apport d'al Davison est également essentiel pour le dernier épisode, avec une ambiance irrésistible entre l'apparence craquante des animaux anthropomorphes et la démesure de l'escalier. Pour cet épisode Mike Carey a lui aussi amélioré sa narration avec un décalage encore plus grand entre Bruckner et ces gentils animaux, grâce aux cellules de texte qui raconte l'histoire du point de vue de l'un d'entre eux.

Pour l'histoire principale, Carey et Gross se focalisent sur Thomas Taylor qui se confronte à la nature de la fiction, aux points de convergence entre différentes oeuvres. La baleine de Moby Dick acquiert dans Unwritten une dimension symbolique différente de celle du roman de Melville, et devient universelle en étant aussi bien celle de Thomas Hobbes dans Léviathan, que celle de Sinbad dans Les Mille et une nuits, ou encore celle de 2 autres personnages de fiction inventés par l'un par Rudolf Erich Raspe et l'autre par Carlo Collodi. le lecteur découvre que Wilson Taylor a initié son fils aux classiques de la littérature à sa manière (avec l'aide de Mathilde Venner, son assistante). Thomas Taylor prend conscience que lesdits classiques finissent par s'intégrer dans le patrimoine culturel de l'humanité, par trouver une place dans l'inconscient collectif, une référence que tout le monde connaît sous une forme dégénérée, simplifiée à l'extrême, sans avoir jamais lu le livre en question. Il se remémore quelques adages de son père tel celui pointant du doigt que les aventures d'un héros ne sont jamais le fruit du hasard (elles ont été conçues, structurées et construites par un auteur). Cette dernière remarque me fait prendre conscience que je n'ai toujours pas compris la présence du monstre de Frankenstein.

Au fil des tomes, l'effet cumulatif se traduit par une mise en perspective vertigineuse. Carey et Gross étendent les ramifications des voyages des héros dans des directions qui couvrent un territoire de plus en plus étendu, en termes d'utilisation du langage, et mêmes des langages. La marionnettiste introduit une nouvelle forme de communication, mais le choix de son histoire (celle de Dumuzi et Enkimdu) évoque à la fois l'un des premières histoires écrites (celle de l'épopée de Gilgamesh), mais aussi un récit des origines, une cosmogonie. le Léviathan de Hobbes rappelle que le langage est synonyme de penser, de réfléchir, d'interpréter le monde de manière conceptuelle et intellectuelle. Mettre sur le même plan Hobbes, la mythologie sumérienne et Pinocchio peut sembler saugrenu et même dénué d'intérêt ; pourtant dans le contexte d'Unwritten, ça tombe sous le sens. Carey et Gross utilisent la forme de la bande dessinée d'aventure pour exprimer leurs convictions quant à la nature du langage et la substance de la narration. Ils sont passionnés, et Unwritten est passionnant.
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Suite des aventures de Tom (ou Tommy, le personnage) Taylor, dans sa quête de découvrir la vérité sur sa propre histoire.
Bande dessinée très sympa, toujours de l'action, pas mal de découverte sur la vie du jeune Tom, et sur son père. Beaucoup d'éléments son apporté sur la vie de Lizzie, notamment son enfance et son adolescence.
L'auteur se paye au milieu du livre, une soixantaine de pages en format paysage, deux pages en une, une « histoire dont vous êtes le héros ». Nous avons des indications pour le sens de lecture et nous avons des choix à faire pour poursuivre la lecture.
C'était plutôt divertissant et intéressant, le scénario était parfait.
Jusqu'à arrivé au dernier quart environ de la BD, où le héros, Tom « entre » dans l'histoire, et toute la partie « Léviathan » où je n'ai pas accroché, j'ai trouvé cet épisode long et sans grand intérêt. Dommage.
La fin du livre laisse présager une suite, enfin on espère car sinon c'est la déception totale. Je suis vraiment restée sur ma fin, dommage, pour un ouvrage qui était si génial à lire...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J’appartiens à un groupe de gens qui se soucient beaucoup des histoires.
Cela m’a convaincu que dans certaines circonstances, des histoires ou des éléments d’histoires peuvent... devenir réels.
L’expérience devait permettre d’ouvrir une porte vers une histoire, pour que quelqu’un puisse la franchir. Je pense que tu es ce quelqu’un, et que tu erres depuis, perdue dans ce monde étrange.
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Le pouvoir de la fiction ne s’utilise pas à la légère, mon enfant.
Il a un coût, qui pèse sur le corps et l’esprit.
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Videos de Mike Carey (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mike Carey
À l'occasion du festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac les 23 et 24 Septembre 2023, Mike Carey vous présente son ouvrage "La cité de soie et d'acier" aux éditions l'Attalante.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2931774/mike-carey-la-cite-de-soie-et-d-acier
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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