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Rosie Pinhas-Delpuech (Traducteur)
EAN : 9782742773909
236 pages
Actes Sud (27/02/2008)
3.67/5   20 notes
Résumé :
Portrait d’une famille de la bourgeoisie de Tel-Aviv composée d’un couple et de ses deux enfants, Textile narre la tranquille désagrégation, ici et maintenant, d’un microcosme humain qui, sans drame spectaculaire, sombre dans la consommation des pathétiques clichés que lui vend trop efficacement la société contemporaine. Une fable d’une inquiétante familiarité.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans la famille Gruber, je demande la mère, Mandy, propriétaire d'une usine de pyjamas 100% coton destinés à une clientèle orthodoxe. Je demande le père, Irad, heureux inventeur de l'escalier en spirale, , en bonne voie pour créer une étoffe « anti-attentats »pour l'armée , la T.T., la Tenue de Terreur, et perpétuel candidat au Nobel. Je demande Lirit, la fille, qui vit modestement dans une petite ferme bio avec un compagnon qui a le double de son âge et qui est complètement allumé. Et enfin je demande le fils Da'el, qui fait son service militaire en rêvant d'ouvrir une école pour paparazzis aux Etats-Unis.
Textile est un roman- métier à tisser sur lequel la romancière Orly Castel-Bloom fixe les fils de sa trame, des destins d'hommes et de femmes de chaque côté de l'Atlantique.
Par sa structure et la grande place laissée à l'introspection, Textile est le genre de roman qui me laisse froide, surtout quand je lis que la critique qualifie son auteure « d'écrivaine post-moderne » (Ahh, les préjugés…). Et pourtant, à mon grand étonnement je me suis laissée porter par cette belle écriture à l'effet quasi-hypnotique, qui dresse un portrait peu reluisant de la bourgeoisie israélienne, d'une famille où tous se croisent, se ratent, cohabitent sans échanger, et ce jusqu'au drame. Textile, c'est la dissection de l'ultra moderne solitude.
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Au début tout va bien, enfin en apparence, et Dieu sait comme elles sont importantes dans cette famille.

Le père s'intéresse à lui, espérant le Prix Nobel après le Prix Israël, la mère s'intéresse à son usine de pyjamas 100% coton destinés à une clientèle ultra-orthodoxe, la fille vit avec son compagnon qui tente avec difficultés la culture bio dans le désert, le fils fait son service militaire en tant que tireur d'élite.

S'ensuit une mise en abîme (à la vitesse V prime) de cette famille : le père est en fait dépressif post-traumatique (celui d'avoir changé d'appartements, d'un quartier vivant vers un nouveau quartier nouveau riche), la mère s'intéresse en fait beaucoup plus à son corps et à l'éternelle jeunesse (cette fois-ci de nouvelles omoplates), la fille est tellement heureuse quand son compagnon lui annonce sa décision de la quitter qu'elle passe une après-midi à faire les magasins de mode (avec la carte bleue de sa maman), et le fils rêve d'ouvrir une école de paparazzis aux Etats-Unis.

Quand survient ‘le drame', l'ironie de l'auteure aura encore plus le vent en poupe.

Un portrait mordant et empathique (si, si, c'est possible) de la bourgeoisie telavivienne.

Une pioche intéressante.
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Où comment extraire du quotidien les filaments surréalistes qui s'y accrochent encore ? Orly Castel- Bloom dissèque avec virtuosité la plongée en abîme d'une famille bourgeoise, les Gruber, vivant dans un quartier ultra chic des environs de Tel Aviv. Cela pourrait paraître loufoque, mais c'est aussi le portrait acide de nos vies modernes.
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Etrange vie que celle d'Amanda, (Mandy) Gruber. Depuis que son fils est entré dans l'armée, tireur d'élite impitoyable doublé d'un lecteur forace, elle partage dorénavant son existence entre la gestion de son usine de pyjamas de coton à Tel Aviv, et les cliniques très huppées, victime consentante de la chirurgie esthétique, à l'affût éternellement des dernières opérations possibles et envisageables.
Son mari, un chercheur à présent reconnu, lui tape un peu sur les nerfs, tout comme sa fille mariée à une sorte de hippy écolo qui la maintient en dehors du petit microcosme familial.
La toute dernière lubie de Mandy : se faire implanter de nouvelles omoplates (son joli dos ayant souffert, croit-elle, des outrages du temps). Elle profite du voyage de son mari aux Etats Unis où il est allé recevoir des informations ultra confidentielles sur des araignées tisseuses d'une toile indestructible (idéal tissu anti- attentats), pour subir cette énième intervention. Mais tout ne se passera pas comme prévu…
Orly Castel-Bloom, manie l'humour noir avec brio, son style précis et sec vous détaille un personnage en deux trois mouvements.
Face à la guerre, omniprésente, chacun tente comme il peut de survivre, dans la gloire supposée, l'apparence, le luxe, ou même la lecture compulsive et horizontale (voir plus bas…)…
Mais tout cela n'est que leurre et la réalité les rattrape de plein fouet.
A découvrir absolument, si ce n'est déjà fait…
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Un portrait à la fois ironique, émouvant et empathique d'une famille israêlienne où chacun des membres doit faire face à ses problèmes mais sans pouvoir compter sur la famille. Je commence bien 2001 avec ce livre formidable et bien sympathique, à déguster comme une friandise.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il avait mis au point une méthode de lecture horizontale, c'est-à-dire qu’il lisait plusieurs livres à la fois. Pour s’imposer des défis, il s’exerçait à augmenter le nombre de livres qu’il lisait simultanément. La lecture horizontale exigeait un effort particulier et le distrayait des problèmes immédiats. Il vérifiait qu’il ne confondait pas l’intrigue d’un livre avec celle d’un autre ou n’attribuait pas à l’un les personnages de l’autre. Ces vérifications constituaient d’excellents exercices cérébraux, destinés à entretenir la pensée spatiale opposée à la pensée linéaire de tireur d’élite, ainsi espérait-il se protéger, car Da’el était après tout un jeune homme fort sensible.
Mandy ignorait que son fils lisait plusieurs livres à la fois, jusqu’à cinq parfois, mais elle considérait cette lecture intensive comme propice à son équilibre. Après avoir tiré sur quelqu'un, il avait besoin de se rattacher à quelque chose d’élevé, interprétait-elle, tout prête à satisfaire ce besoin supérieur.
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L’on a fait de mon fils un tireur d’élite sur la ligne de front sans me demander mon avis et je suis incapable de faire face à cette tension. Je veux dormir, dormir et me réveiller de plus en plus jeune, un jour après sa libération. A la fin de son service, j’aurai l’air d’avoir trente-cinq ans », avait plaisanté Amanda dont la poitrine était déjà remontée, le ventre effacé, les hanches vidées de leur cellulite, les sourcils rehaussés, les pommettes saillantes implantées, la peau du tiers inférieur du visage et du cou retendue. Seuls ses longs cheveux étaient blancs. Beaux, abondants, ondulés et blancs, parce qu’elle était allergique aux colorants capillaires. Avec son visage recomposé, son nez menu qui datait des vacances de la pâque de ses dix-sept ans, sa blanche chevelure ondulée, elle ressemblait à une œuvre d’art ambulante.
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« Lirit s’apprêtait à faire irruption dans le marché somnolent des pyjamas israéliens avec un produit décoiffant, le coton biologique de la variété ‘fima’, cultivé par goutte-à-goutte enfoui, au kibbouts Ein Kisoufim.
Ce serait une réussite énorme ! Car que restait-il aux humains, sinon la confiance dans leurs pyjamas. Qui seraient eux-aussi en matière naturelle. Ce qui enveloppait les cauchemars naturels serait tout aussi nature et les deux vivraient en harmonie. »
p. 224
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« Un homme moyen est capable de dire deux cents mots à la minute et d’en écouter cent soixante. Ce qui signifie qu’il y aura toujours des gens pour parler en l’air en raison de l’écoute limitée de l’homme moyen. Il y aura toujours des mots qui tombent dans le vide. »
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