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EAN : 9782849531723
128 pages
La Boîte à Bulles (02/05/2013)
3.1/5   10 notes
Résumé :
Lendemain de fête, quelque part dans Bordeaux. Sam, Doc Marteens aux pieds et Bomber sur le dos émerge de son sommeil de cuite. Au téléphone Mélanie lui demande de venir avec elle, au poste de police pour témoigner au bénéfice de Romain, déjà en garde à vue.

Sam est aussitôt mis lui-même en garde à vue : un homme est mort, hier soir et sa bande de skinhead semble être à l’origine du drame. Lui, Sam, ne se souvient pas de ce qu’il s’est passé la veill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Que dire de ce roman graphique où tous les stéréotypes sont rassemblés, sexisme, racisme mais surtout bêtise sur fond de musique d'un groupe de jeunes, un peu skin, un peu punk, un peu facho mais surtout très lourdingues tant envers des inconnus de tous bords y compris la police, que leurs copines ou leurs parents; ajoutez de l'alcool et les poings tombent à chaque regard.
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1er mai 1993

« C'est l'histoire de ma descente dans les recoins glauques de ma vie où j'aurais pu perdre au moins la raison ».

Un mois après son retour d'ex-Yougoslavie, Sam a repris les habitudes de la vie civile. Des journées à bosser pour un boulot sans perspective d'évolution. Des soirées passées entre beuveries et bastonnades. Des week-end entre glandage et virées entre potes comme celle à Paname pour défiler aux côtés des militants du Front National lors de leur grand rassemblement annuel, « le défilé de Jeanne d'Arc ! » dont « le principal intérêt (…) était surtout de se retrouver au milieu d'un bon millier de nazillons de tous poils venus de toute la France. Une sorte de réunion de famille à l'échelle nationale, quoi ! ».

Sam et sa bande de petits nazillons se connaissent depuis l'adolescence voire plus pour certains. Ils sont aveuglés par les idéaux haineux qui les rassemblent. Sam raconte sa longue dérive dans les milieux extrémistes, jusqu'à ce matin où il se rend au Commissariat de Police pour faire sa déposition sur les événements de la veille, mû par un espoir illusoire que son témoignage permettra d'atténuer les charges retenues contre son ami Romain. le problème, c'est que l'état d'ébriété de Sam était tel qu'il ne garde en mémoire aucun souvenir de la veille…

« Ce matin à 2 heures, un homme est mort ».

-

"Mirador – Tête de mort" est un album autobiographique. David Cenou revient à cette occasion sur son passé de Skinhead.

Nous sommes accueillis par un passage onirique et muet de quatre pages qui contient d'ores-et-déjà une violence qui ne se contente pas d'être seulement suggérée. Pourtant, l'ambiance graphique en présence rassure. La rondeur du trait, la douceur des formes, le soin accordé aux illustrations et des lavis – qui viennent lécher son coup de crayon – qui créent un clair-obscur très agréable à l'oeil. Très beau contraste entre le ton narratif annoncé dans le synopsis et la douceur de l'atmosphère visuelle.

Ensuite, on est frappé par l'intonation intimiste de la narration qui sonne comme une introspection. le témoignage contient une nostalgie troublante sans pour autant que cette évocation me mettre mal à l'aise. Étonnant également le fait qu'au sein de cette meute humaine, il existe une relation d'amitié fraternelle, presque fusionnelle. Sans surprise, on a le sentiment d'être face à des individus qui font bloc, une unité qui semble rassurer ces individualités…autant qu'elle terrorise tout ce qui lui est extérieur (le lecteur n'y échappe pas). Une unité qui se “signale” par le port de certains insignes (croix gammée, rune d'Odal, croix celtique…), les pages de cet album en contiennent à foison.

Tout au long de son récit, l'auteur revient sur son parcours qu'il entrecoupe de passages plus récents inhérents à sa déposition ; suite à sa grade-à-vue, il sera placé en détention provisoire puis incarcéré. le lecteur est ainsi amené à côtoyer différents groupuscules que David Cénou, alias Sam dans le récit, a pris le soin de renommer. Mais sous cet anonymat, difficile de laisser échapper des personnalités comme Werewolf (Serge Ayoub) leader et fondateur des TNR (« JNR ») ou autres groupuscules d'Extrême-Droite qui s'illustrent régulièrement pour leurs propos et autres interventions que je me passerais de commenter ici (il en sera de même dans mes réponses à commentaires).

Cet album nous permet cependant de nous sensibiliser à l'état d'esprit d'un groupuscule marginalisé qui alimente et se nourrit de tout un tas d'idéaux fascistes et incapable de faire preuve de tolérance à l'égard. Tout ce qui est différent… leur est totalement étranger (pour ne pas dire anxiogène). « Une plongée sans détour dans l'univers des skins, un témoignage rare sur l'itinéraire d'un enfant pas gâté » pour reprendre les termes de l'éditeur. On suit donc le quotidien de cette bande de potes dont le seul élément positif que nous pouvons retenir est leur engouement commun pour la musique ; ils ont d'ailleurs su trouver l'énergie positive pour monter un groupe de musique et maintenir un certain engouement autour de ce projet (ils ont donné plusieurs concerts, principalement en France, mais aussi en Allemagne…).

David Cenou s'évertue à faire monter progressivement la tension et la pression qui pèse sur les épaules de son personnage principal. A mesure que le lecteur s'enfonce dans l'album, on sent de manière perceptible l'étau qui se resserre, comme si Sam se risque à s'aventurer sur une voie qu'il sait sans issue. En milieu d'album, un second épisode narratif s'immisce dans la chronologie des faits : on accède ainsi par bribes au déroulement de la garde-à-vue et des événements qui ont eu lieu ensuite. Ces passages contribuent à accélérer le rythme narratif, jouant ainsi sur la pression et donnant ainsi au lecteur l'impression qu'un étau se resserre.

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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J'avoue aisément que le monde des skinheads n'est pas ma tasse de thé. Je ne suis jamais tombé dans la soupe de cette haine de l'autre au nom d'un patriotisme exacerbé. Toutefois, c'est intéressant de découvrir le monde des nazillons de l'intérieur au travers des yeux d'un ex-membre. Je découvre également que des femmes sont séduites par ces hommes au crâne rasé. Oui, c'est possible.

Cette bd nous plonge dans les années 90. Que dire de la situation 20 ans après où les idées nationalistes ont bien progressé ? Cela fait peur pour la suite que certains voient comme une délivrance. Je ne me doutais pas qu'il y avait une telle ignorance, une telle haine, une telle absence de dialogues, une telle admiration pour la bière. Cela mènera l'auteur à une véritable descente aux enfers avant de connaître la rédemption qui est un thème qui m'est cher.

Ce témoignage sincère est plutôt rare donc assez original. On pardonnera aisément toutes les maladresses. Pour le reste, et comme dit, je ne suis pas fan même si cela nous sensibilise sur l'état d'esprit de ces groupuscules à droite de l'extrême-droite.
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Ce roman graphique est cool, les dessins sont super, seul bémol, je ne suis pas arrivée à tout lire, les caractères étaient trop petits. Mais sinon c'est un chef-d'oeuvre, le scénario est super, on a vraiment l'impression d'être dans l'histoire, on se fait transporter.
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critiques presse (3)
BulledEncre
22 juillet 2013
Le récit d’un skinhead d’extrême-droite repenti qui fait l’inventaire d’une histoire tragique, où il a bien failli perdre la raison. [...] La haine occupe chaque page et du pire naîtra un premier album percutant de sincérité.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDGest
19 juillet 2013
Un reportage qui sort des sentiers battus, sans sensationnalisme aucun, ne cherchant ni à provoquer, ni à apitoyer, basiquement factuel, sur un sujet toujours de circonstance.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
27 mai 2013
Témoignage rare d’une jeunesse néo-nazie en BD, ce premier album a valeur de document. Parfaitement renseigné et fourmillant de références précises, il permet de cerner la réalité de la droite à l’extrême de l’extrême.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il fallait maintenant retrouver ses occupants et châtier sévèrement les coupables. L’heure du sang avait sonné et plus rien ni personne ne pouvait nous raisonner. Trop d’alcool, trop de temps passé ensemble, trop de bourrage de crâne, trop de bastons, trop de fascination et de fétichisme dans notre façon de vivre pour avoir, à ce moment-là… une réflexion objective et sensée sur nos agissements
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On ne peut pas mettre des barbelés et des miradors à toutes nos frontières. C'est une vision du monde qu'il faut éviter à tout prix.
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C’était si rares ces moments où l’on se sentait su forts, presque invincibles. (…) On pouvait lire la peur sur le visage des gens, quand ils osaient décoller leur regard du sol
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C’est l’histoire de ma descente dans les recoins glauques de ma vie où j’aurais pu perdre au moins la raison
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Video de David Cenou (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Cenou
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