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EAN : 9782081312746
288 pages
Flammarion (22/10/2014)
4.17/5   29 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur

Philippe Descola est l'anthropologue français aujourd'hui le plus commenté dans le monde, au point d'apparaître comme le successeur légitime de Claude Lévi-Strauss. Il revient ici sur sa trajectoire, qui l'a mené de l'Ecole normale supérieure au Collège de France ; sur les discussions qui ont animé l'anthropologie des années 1970 et 1980 ; sur son expérience du terrain aux côtés des Indiens Jivaros, et les leçons qu'il en a t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« L'anthropologue est un « badaud professionnel », au sens où il transforme en un mode de connaissance une curiosité spontanée pour le spectacle du monde et pour l'observation de ses congénères qui est ancrée dans sa personnalité bien avant qu'il ne songe à embrasser ce métier. » Dans cette synthèse en forme d'entretiens, Philippe Descola revient sur son parcours et ses travaux, en particulier sur son étude de nos façon d'habiter une planète remplie de « non-humains », plante, animaux ou esprits et développe une critique inventive du modèle occidental.
(...)
Texte du immense portée philosophie et politique, qui bouscule nos conception d'habiter le monde.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Dans ce livre d'entretien Philippe Descola retrace sa carrière et le cheminement de sa pensée, en faisant un place importante à sa thèse majeure des quatre ontologies.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation

Animisme
Ainsi, l’animisme caractérise les sociétés pour lesquelles les attributs sociaux des non-humains permettent de catégoriser des relations ; les non-humains sont les termes d’une relation. Il y a donc une identité dans l'intériorité entre humains et non-humains, mais pas dans la physicalité.

Totémisme
Le totémisme caractérise les sociétés pour lesquelles les discontinuités et identités entre non-humains permettent de penser celles entre les humains ; ainsi la différence des uns – des espèces entre elles – est synonyme de la différence des autres – des clans entre eux. Pour ces sociétés il y a une identité à la fois dans l'intériorité et la physicalité des groupes d'humains et de "leurs" correspondants non-humains : le clan s'assimile alors à son totem, à la fois à son esprit et à ses attributs physiques. Les non-humains sont ainsi des signes, des témoignages, de la variété humaine.

Analogisme
L'analogisme se caractérise lui par une discontinuité à la fois des intériorités et des physicalités des humains et des non-humains. Les sociétés où l'analogisme est présent, se caractériseront alors par des systèmes fortement dualistes.

Naturalisme
Seule la société naturaliste (occidentale) produit cette frontière entre soi et autrui, en introduisant l’idée de « nature » qui sous-tend implicitement une représentation du monde basée sur une dichotomie entre nature et culture. La nature serait ce qui ne relève pas de la culture, ce qui ne relève pas des traits distinctifs de l’espèce humaine, et des savoirs et savoir-faire humains. Alors que cette nature (le monde physique) est fondamentalement universelle (les mêmes atomes fondent l'ensemble de l'univers, les mêmes lois et déterminismes fixent et s'appliquent à l'humain et au non humain), la culture différencie elle l'humain du non humain, mais également les sociétés humaines entre elles. Cette distinction occidentale, récente, résultat d’une histoire particulière, est inexistante dans les autres sociétés, et fonde la difficulté occidentale à appréhender ces dernières

Article Philippe Descola wikipedia
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Les luttes indigènes contemporaines, autant contre les grands projets d’aménagement des gouvernements de la gauche développementaliste que contre les politiques prédatrices des multinationales indiquent une troisième voie suggestive en ce qu’elle renoue les liens longtemps distendus entre humains et non-humains quant aux formes de souveraineté qu’ils exercent chacun sur eux-mêmes. 
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Les Indiens d’Amazonie sont des « peuples de la solitude », pour reprendre la formule de Chateaubriand à propos de l’Amérique du Nord, non seulement parce que le choc des maladies infectieuses les a dilué dans une immensité forestière qu’ils occupaient bien plus densément avant la catastrophe de la Conquête, mais aussi parce qu’ils ont encore les moyens de vivre quant-à-soi sans trop fréquenter leurs voisins humains, en passagers clandestins d’une mondialisation d’une mondialisation chaotique dont ils se sont efforcés depuis cinq siècles de fuir la brutalité.
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De fait, la division constitutive entre ce qui relève de la nature et ce qui relève de la société introduit chez les Modernes une sorte d’apartheid dans le traitement des être du monde qui empêche l’instauration d’un shème d’interaction possédant la puissance de synthèse et la simplicité d’expression des relations qui structurent les collectifs non modernes.
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En dépit de très importantes variations individuelles dans la productivité des activités de subsistance, le temps qui leur était consenti demeurait faible et identique pour tous, les corrections s’opérant soit par une intensité accrue de l’effort, soit par une maîtrise plus poussée des compétences techniques. Cette rigidité dans l’allocation du temps à telle ou telle tâche prévenait toute augmentation de sa durée, même lorsque des nécessités urgentes ou vitales paraissaient l’exiger. À l’encontre des postulats de l’économie marginaliste, la segmentation et la répartition des activités au fil des jours obéissaient ainsi chez les Achuars à un système d’habitudes culturellement codifiées qui constituait un frein efficace à l’allongement de la durée des tâches productives.
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Videos de Philippe Descola (79) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Descola
Les définitions du paysage oscillent entre une acception très lâche – l'espace anthropisé ou appréhendé par un sujet – et une acception très étroite : la représentation picturale ou littéraire d'un morceau de pays embrassé par la vue. On proposera une troisième voie, fondée sur l'étude du processus de transfiguration au moyen duquel un paysage est constitué. La transfiguration est un changement d'apparence délibéré, au moyen de la représentation ou de l'aménagement d'un lieu, au terme duquel celui-ci devient un signe iconique d'autre chose que lui et révèle par là ce qu'il contenait en puissance. On examinera des traces de ce processus dans des cultures où il n'existe traditionnellement ni figuration des paysages ni jardins d'agrément.
Philippe Descola est le lauréat du Prix de la Principauté 2022, remis conjointement par Les Rencontres Philosophiques et la Fondation Prince Pierre de Monaco.
#philomonaco
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