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EAN : 9782343202662
284 pages
Editions L'Harmattan (03/07/2020)
2.8/5   5 notes
Résumé :
Paul de Man est un expert international de recherches privées dont la réputation n'est plus à faire depuis que son agence a résolu le théorème de Fermat, réputé insoluble, et percé le mystère de l'assassinat de J.F. Kennedy. Comme Sherlock Holmes, il est devenu un « détective consultant » de renom. Une jeune femme, Emma, charge ce Docteur ès crimes de mener une enquête sur la disparition de son ancêtre, le fameux Rudolf Diesel, survenue le 29 septembre 1913. C'est u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Au vu de la note que j'ai attribuée à ce roman, est-ce la peine que je précise ne pas l'avoir aimé ?
J'avoue que si je ne l'avais pas reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique - et j'en remercie Babelio et les Éditions L'Harmattan -, je ne serais peut-être pas allé au bout.

Sur la base d'une intrigue concernant la mort mystérieuse en 1913 de Rudolf Diesel, l'inventeur du moteur portant son nom, nous avons droit à une succession ininterrompue de discussions particulièrement savantes sur des sujets divers et variés, ayant tout de même un certain lien avec le polar.

Ce livre est très bavard, avec peu ou pas d'action et beaucoup de verbiage, et je reconnais avoir été désagréablement surpris d'un tel roman dans une collection « Noir ». Il faut cependant reconnaître une érudition certaine démontrée par Paul de Man, le personnage principal, qui fait d'ailleurs dire à Beaulieu son assistant : « Quant à ses interlocuteurs, il devait être en possession d'une bonne culture générale pour digérer cette gigantesque consommation de savoir », affirmation qui peut s'appliquer également au lecteur.

Cet étrange « docteur ès crimes » se targue d'avoir résolu l'énigme de l'assassinat de JFK et de quelques autres, sans avoir quitté ses pénates, grâce à l'utilisation de moyens technologiques, plus spécialement informatiques, permettant d'analyser judicieusement tout un ensemble d'éléments disponibles pour en extraire des informations capitales.

Citations et références émaillent ce qui ressemble à s'y méprendre à des conférences. L'auteur cite par exemple sur la seule page 74, Marguerite Duras, Philip Kerr et Wittgenstein, avec la chance pour moi d'en connaître au moins deux – je vous laisse trouver celui qui a échappé à mes connaissances -, alors qu'un peu plus loin apparaissent les noms de Karl Popper, Owen Jones et Morris Hoffman, me laissant là avec un score équivalant à un zéro pointé.

J'ai dû faire preuve d'une grande concentration pour retirer quelques éléments intéressants - car il y en a forcément dans la somme qui constitue le récit -, ayant renoncé en revanche assez vite à suivre un fil conducteur. J'ajoute que le nombre important de coquilles ne simplifie pas une tâche déjà ardue à la base.

Deux affirmations m'ont particulièrement interpellé. La première : « Les phrases qui possèdent un sens sont uniquement celles qui décrivent des faits, des événements ayant eu lieu ». Je me suis demandé jusqu'à quel point l'auteur ne faisait pas preuve de dérision, dans un récit policier où les événements manquent aussi cruellement. Et la deuxième, une nouvelle fois placée dans la bouche de l'assistant : « Il glissait d'un sujet à l'autre avec une aisance démoniaque », qui me semble parfaitement définir Paul de Man.

Pour adoucir un peu mon propos, je reconnais que lorsque Paul de Man se décide à s'intéresser au sort du malheureux Rudolf Diesel, dont il est chargé depuis le début d'expliquer la mort mystérieuse, ses méthodes d'investigation originales ont nettement, mais un peu tard, fait remonter mon intérêt.

Il y a certainement un lectorat pour ce genre de littérature policière que l'éditeur qualifie de roman-essai, mais je n'en fais pas partie.
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C'est Sherlock Holmes qu'on assassine nous offre un accès aussi direct à la réalité qu'un essai. L'occasion de revisiter, à l'aune des informations que le héros obtient peu à peu, la vie et la disparition mystérieuse de Rudolf Diesel. Flirtant avec les codes du roman policier, l'auteur mène une réflexion passionnante sur notre rapport au passé, à la mémoire, à la vérité. Pour Thierry Charles, il n'y a pas de différence fondamentale entre la fiction et la réalité, et s'il y a quelque chose de réel, c'est bien la fiction et les mots. Car il en va de la fiction comme de l'Histoire : « toute chose continue à vivre et peut ressusciter ».
Mais C'est Sherlock Holmes qu'on assassine est un livre mal choisi pour exprimer le remords de n'être pas Conan Doyle. Les écrivains du roman noir sont ceux qui ont définitivement perdu leurs illusions !
C'est 'occasion de revisiter, à l'aune des informations que le héros obtient peu à peu, la vie et la disparition mystérieuse de Rudolf Diesel. Flirtant avec les codes du roman policier, l'auteur mène une réflexion passionnante sur notre rapport au passé, à la mémoire, à la vérité. « Quelle chanson chantaient les sirènes ? Quel nom Achille avait-il pris, quand il se cachait parmi les femmes ? Questions embarrassantes, il est vrai », se demandait Sir Thomas Browne, « mais qui ne sont pas situées au-delà de toute conjecture ». Pour Thierry Charles, il n'y a pas de différence fondamentale entre la fiction et la réalité, et s'il y a quelque chose de réel, c'est bien la fiction et les mots. Car il en va de la fiction comme de l'Histoire : « toute chose continue à vivre et peut ressusciter ».
La variété des écrivains, la qualité des oeuvres et le savoir-faire des détectives ont permis aux romans policiers d'acquérir leurs lettres de noblesse. Avec le dramaturge Friedrich Dürrenmatt, l'auteur considère en effet qu'il est possible « de faire de l‘art là où personne ne l'attend », voire même de s'intéresser, tout comme G.K. Chesterton, à la « substance poétique de choses et de lieux que les autres formes de littérature jugent trop terre à terre ».
Le roman policier, est le meilleur reflet de l'époque à laquelle il est écrit. C'est le roman social et politique par excellence. Il s'attaque à l'interdit et nous révèle la part du monde qu'on veut nous cacher, même si aujourd'hui, le comment importe bien plus que le pourquoi.
« A l'instant où nous avons tout sous les yeux, c'est justement ce tout qui nous dérobe la totalité », écrit Magritte quelque part. L'art du roman policier, c'est de jouer du visible en prestidigitateur. Dans ce roman-essai, Diesel joue la partition d'un Houdini et l'auteur, celle d'un magicien. Il applique à la lettre le précepte d'Horace : il dit sans attendre ce qui ne peut attendre d'être dit. Il remet les détails à plus tard, en les oubliant pour l'instant.
Une dernière chose encore, que vous ne comprendrez qu'après avoir lu le livre : on peut se suicider sans mourir.

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C'est Sherlock Holmes qu'on assassine !
Ce n'est pas moi qui l'affirme mais Thierry Charles ou plutôt Paul de Man, son héros !!
Fan de Sherlock (oui je sais c'est un peu familier mais celà fait si longtemps que je le côtoie ! 😁), j'étais plus que curieuse de savoir ce qui se passait dans ce roman policier pour en arriver à cette affirmation !
Alors j'ouvre ce livre, prête à découvrir une intrigue comme je les aime !
Un prologue parle de ce qui arrive à Rudolf Diesel un soir de septembre 1913. Suicide ou meurtre ? Voilà qui promet d'être passionnant ! Emma aimerait bien le savoir (Rudolf est son ancêtre !)
Et elle engage Paul, qui lui explique que le monde d'internet, de l'intelligence artificielle font que la vie privée ne l'est plus ! Soit ! Je pense alors à la récente série anglaise "Sherlock", où l'on découvre ce dernier utilisant les nouvelles technologies couplées à son esprit de déduction !! Et je me dis "Super ! Je vais me régaler !"
Je tourne les pages et alors arrivent toutes sortes de digressions autour du roman policier !
Je m'y perds ! Je ne comprends pas où l'on va ! Et vient le moment où le livre me tombe des mains !
Bon, laissons passer quelques jours !
Peut-être que ce n'est juste qu'une amorce et qu'ensuite Paul et son fidèle Beaulieu vont enquêter ! Que nenni ! On repart dans des digressions, encore et encore !
Je vois défiler Agatha Christie, Simenon, Edgar Allan Poe et beaucoup d'autres !!
Et tout le livre est construit comme celà, avec de temps en temps l'enquête à proprement parlé !
Par contre, l'écriture est très belle, la culture de l'auteur, immense mais l'enquête policière en tant que telle, celle qui vous tiens en haleine jusqu'à la fin est absente !
Dommage !! Cet essai policier n'est pas pour moi ! Mais j'y retournerais, un jour !
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Le prologue m'a instantanément mis l'eau à la bouche. J'ai pensé plonger dans un polar mais ce livre demeure inclassable pour moi, flirtant avec l'essai ? Pas sûr...
L'écriture est très belle mais j'ai failli abandonner (à la moitié du récit ) : trop perdue par les digressions, l'abondance de références et citations érudites, le manque de limpidité de certains passages, le fil d'Ariane bien dissimulé ...
La persévérance m'a permis d'achever ce livre. Et en le refermant, j'étais séduite ! L'effacement de la dichotomie fiction /réalité, l'interrogation sur notre rapport à la vérité, au passé... : l'auteur brouille admirablement les pistes.
Lecture qui a nécessité un effort intellectuel et une grande concentration mais au final, la lectrice que je suis à été « happée » de chapitres en chapitres...
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J'ai tenté à de nombreuses reprises de rentrer dans le livre et je n'ai jamais pu. Les trop nombreuses références ont eu raison de mon attention et de ma compréhension. Je apprécie assez peu les approches intellectuelles construites sur des citations ou des références car on perd trop d'intensité dans la fiction qui n'apparaît que secondaire. N'ayant pu aller au bout, je trouve que les retours de JML38 et martinem correspondent assez bien à ce que j'ai ressenti.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Face à la confusion, on construit un événement choquant qui explique le désordre du monde. Parce que, selon Peter Knight, si nous fuyons l'idée que notre vie puisse être contrôlée, l'hypothèse du pur hasard est sans doute encore plus effrayante.
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Dans un polar, chaque détail a une raison d'être, chaque petite chose se produit pour une raison. On retrouve l'idée complotiste du "tout est lié, tout est connecté".
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Pour parler, Guillaume Erner reçoit : Thierry Charles, directeur des Affaires Publiques chez Polyvia Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de Régulation de l'énergie Pierre Bey, professeur émérite de cancérologie-radiothérapie de l'Université de Lorraine
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