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EAN : 9782130556664
127 pages
Presses Universitaires de France (11/05/2006)
4.06/5   9 notes
Résumé :

La langue a une histoire propre, toujours en relation avec l'histoire politique et sociale mais sans se confondre avec elle. Son étude permet d'atteindre les hommes qui la parlent et qui la font évoluer. Chaque époque a laissé sa marque, fait valoir ses préoccupations et ses préférences, apporté sa part d'innovations et d'oublis. Depuis les Serments de Strasbourg en 842, premier document en français, jusqu'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un petit livre passionnant sur cette langue française qu'on utilise tous les jours, qu'on voit évoluer à grande vitesse, sans prendre le temps de regarder son histoire.
Depuis le plus vieux document en français connu (daté de 842), l'auteur met en évidence les processus qui ont conduit à la création de la langue d'aujourd'hui, à travers les axes multiples que sont la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire, l'orthographe. J'ai particulièrement apprécié la dernière partie qui montre les derniers changements opérés dans le vocabulaire avec l'abandon de certains suffixes ou préfixes, l'arrivée de termes anglais par la publicité, etc. Ainsi, entre les éditions 1948 et 1960 du Petit Larousse, plus de 25 % des entrées sont des ajouts ou des suppressions. le français n'a donc pas encore fini de nous étonner !
Comme souvent dans la collection "Que sais-je", l'édition originale a un peu vieilli (malgré les onze mises à jour depuis 1964) : on se demande où est passé Internet quand l'auteur parle des "nouvelles notions [qui nous] parviennent par la truchement de la presse et des livres, plus récemment par la radio et la télévision". Mais, cela ne remet absolument pas en cause la qualité du travail.
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"Un petit livre typique des Que Sais-je ? : dense et précis.On y voit comment le Français ( ancien français d'abord, moyen français ensuite, puis français classique, post-classique, ancien - XIX ° siècle - et moderne) s'est construit progressivement à partir du roman en forgeant sa morphologie, son orthographe - non rationnelle la plupart du temps - son vocabulaire. On y voit comment le hauts et les bas de la langue sont étroitement liés au dynamisme, au rayonnement et à l'inventivité du pays (Ah ! : le traité de Rastatt en 1715 , rédigé en français, consacrant le rôle international de la langue française et marquant le début de la carrière diplomatique de cette langue. Le français d'aujourd'hui s'arrête malheureusement aux années 1960 - date de la première édition, pour une étude de français vivant d'aujourd'hui il faut chercher ailleurs.Une bonne et classique synthèse en tout cas.
Une courte et dense histoire du français. Les parties sur le premier, l'ancien et le moyen français sont très riches en informations et montrent très bien comment les transformations phonétiques et morpho-syntaxiques ont progressivement abouti au francais que nous parlons."

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Excellent petit ouvrage qui retrace l'évolution de la langue française depuis ses origines jusqu'à nos jours. Les propos sont illustrés d'exemples choisis dans les textes célèbres de l'époque.
Bien sûr, c'est un ouvrage de la collection "Que sais-je?", donc on est loin de l'aspect ludique que l'on peut trouver dans la collection "Pour les Nuls", mais le tout est concis, précis, et fort intéressant, si on porte un certain intérêt à la linguistique.
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Un petit livre typique des Que Sais-je ? : dense et précis.
On y voit comment le Français ( ancien français d'abord, moyen français ensuite, puis français classique, post-classique, ancien - XIX ° siècle - et moderne) s'est construit progressivement à partir du roman en forgeant sa morphologie, son orthographe - non rationnelle la plupart du temps - son vocabulaire. On y voit comment le hauts et les bas de la langue sont étroitement liés au dynamisme, au rayonnement et à l'inventivité du pays (Ah ! : le traité de Rastatt en 1715 , rédigé en français, consacrant le rôle international de la langue française et marquant le début de la carrière diplomatique de cette langue.
Le français d'aujourd'hui s'arrête malheureusement aux années 1960 - date de la première édition, pour une étude de français vivant d'aujourd'hui il faut chercher ailleurs.
Une bonne et classique synthèse en tout cas.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans les premières années du XIIe siècle, à l’époque où prend forme l’ancien français et où se compose une œuvre littéraire d’aussi belle ampleur que La Chanson de Roland, les écoles se multiplient : on se livre en particulier avec fureur, nous dit le chroniqueur Guibert de Nogent, à l’étude de la grammaire, la première des trois sciences de base du trivium (préf. des Gesta). Guibert désigne par là un enseignement en latin destiné au vaste milieu des clercs, mais qui n’a pu manquer d’avoir un retentissement sur l’expression des milieux qui, alors, donnent le ton. Et si le français n’avait pas encore acquis ses droits comme matière d’enseignement à l’école, la langue parlée dans le nord de la France, et qui est en usage à la cour des rois d’Angleterre, comme à celle des rois de Sicile, d’origine normande, ne cesse d’accroître son prestige.
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L’insuffisance de notre connaissance du plus ancien français tenait au petit nombre de documents de cette époque qui étaient parvenus jusqu’à nous. Or, pour des raisons inverses, rien n’est plus difficile que de connaître l’état de langue actuel. Une quantité énorme de documents peut y contribuer, mais ils ne sauraient en donner respectivement qu’une image partielle et particulière. Les sujets parlants, pour peu qu’ils réfléchissent, se rendront compte qu’ils recourent, suivant les circonstances, à des registres si différents que ce qui était donné comme caractéristique normale du français écrit et soigné, a subitement changé de portée et de valeur dans la langue familière. Telle personne qui disait çui-là et y a en faisant son marché, prononcera celui-là et il y a en lisant à haute voix le journal. Une différence s’accuse entre le français littéraire écrit, que ce soit celui de la grande littérature, de la littérature sans prétention, ou du journal, et la langue que chacun parle. De plus, existe-t-il un «français»? Lorsque, à l’époque classique, le modèle avait tendu à s’unifier, on pouvait être tenté de trancher cette question par l’affirmative, quitte à laisser dans l’ombre les éléments mal accordés avec une norme qui semblait se faire admettre. De nos jours, nous sommes de plus en plus sensibles aux variétés qui entrent dans la composition de cet ensemble aux frontières mal définies que nous appelons le français.
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Toutes les époques ont connu leurs contraintes. Nous sommes particulièrement sensibles à celles du XIXe siècle parce qu’elles ont continué à se faire sentir jusqu’à notre temps. Jamais le courant d’unité autoritaire ne s’est manifesté avec autant d’absolutisme dans le domaine du langage. Alors que les fantaisies orthographiques que se permettait telle personne de la bonne société, au siècle précédent, faisaient partie de son pittoresque particulier, elles motivent, au cours de la première moitié du xixe siècle, un interdit aussi grave que les égarements moraux : l’orthographe devient d’«État» en 1832, selon une expression de F. Brunot. L’expression régionale n’est pas reconnue dans ce qui la distingue, et le principe est admis que «la langue doit être une comme la République» et que la diversité des «idiomes grossiers» a pour effet de prolonger «l’enfance de la raison et la vieillesse des préjugés» (convention du 10 prairial et décret du 15 brumaire, an II). Toute une évolution se précisait dans ce sens depuis un siècle et demi, mais jamais on n’avait tenté de la brusquer de cette façon. Les conséquences de cet état d’esprit ont été heureuses lorsqu’elles se sont traduites par la généralisation d’une instruction en langue française; elles l’ont moins été dans la mesure où des cultures de caractère régional se sont senties étouffées par des modes d’expression dont la prédominance était devenue normale et nécessaire, mais dont l’exclusivité ne l’était peut-être pas autant.
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Un Français du XXe siècle ne comprendrait évidemment rien à ce que lui dirait son compatriote du IXe, et les quelques mots que cet ancêtre lui écrirait, à supposer qu’il sût écrire, constitueraient pour son correspondant un redoutable exercice de version; notre contemporain ne serait d’ailleurs pas plus heureux s’il conversait avec un paysan de l’Île-de-France, contemporain de Molière; il n’y a même pas besoin d’imaginer un tel éloignement dans le temps – sans compter que de multiples différences tenant aux milieux sociaux et aux niveaux de langages risquent de s’ajouter à celles de l’ordre temporel – pour que les messages soient obscurcis et que la communication soit rendue pratiquement impossible.
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