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Christian Chelebourg (Autre)
EAN : 9782814303362
262 pages
Presses universitaires de Nancy (29/08/2019)
2.5/5   2 notes
Résumé :
L'écocritique s'est installée dans le paysage universitaire international comme une des tendances marquantes de la dernière décennie. Elle est ici envisagée par les chercheurs du CERLI (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Littératures de l'Imaginaire) sous l'angle des fictions catastrophistes aussi bien qu'à travers la sensibilisation du public à la cause écologique. Si les Ecofictions proprement dites, en phase avec la création du GIEC en 1988 et le lancement ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un assemblage hétéroclite dans lequel d'excellents articles sont hélas noyés par d'autres articles hors-sujet et par plusieurs contributions nettement déplacées. Une déception.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/18/note-de-lecture-ecofictions-cli-fi-lenvironnement-dans-les-fictions-de-limaginaire-sous-la-direction-de-christian-chelebourg/

Si la recherche universitaire (et para-universitaire) française, en matière de science-fiction, n'a pas encore comblé l'écart de volume accumulé par l'antériorité de la discipline et la vigueur historique des revues spécialisées dédiées aux États-Unis et au Royaume-Uni, on doit absolument remarquer les considérables progrès enregistrés durant ces dix ou quinze dernières années, pour la plus grande joie des lectrices et des lecteurs souhaitant « solidifier » leurs approches de la fiction imaginaire. Citons par exemple, pour les curieuses et les curieux, derrière les percées salutaires effectuées par Roger Bozzetto puis par Irène Langlet, des travaux aussi roboratifs – pour certains, quasiment essentiels – que « La science-fiction en France » de Simon Bréan (2012), « Hors des décombres du monde : écologie, science-fiction et éthique du futur » de Yannick Rumpala (2018), « le devenir-autre de l'utopie : représentations d'un imaginaire politique conflictuel dans le cycle de la Culture de Iain M. Banks » d'Alice Carabédian (à paraître prochainement, et dont le lumineux essai « Utopie radicale » de 2022 ne nous donnait encore qu'un petit avant-goût), ou encore le petit mais fort inspiré « William S. Burroughs SF Machine » de Clémentine Hougue (2021).

Largement issu du colloque universitaire tenu sous l'égide du CERLI (Centre de Recherche sur les Littératures de l'Imaginaire) en 2010, « Écofictions et représentations de la nature dans les littératures de l'imaginaire », cet ouvrage collectif-ci, publié en 2019 aux Presses Universitaires de Lorraine (soit neuf ans après le colloque, ce qui se révèle à la lecture assez dommageable, on le verra) sous la direction de Christian Chelebourg, et malgré plusieurs articles tout à fait remarquables, ne parvient pas à se hisser à la hauteur souhaitable, à mon sens (sans compter que d'emblée, le nom même de la collection dans laquelle il est paru, « Culture de jeunesse et culture de masse », me pose évidemment problème).

Parlons d'abord des articles excellents, qui pourraient justifier à eux seuls la lecture de cet ouvrage, bien au-delà de la thématique affichée pour l'ensemble, mais qui en tout état de cause s'y insèrent avec naturel.

Hervé Lagoguey, enseignant à l'Université de Reims, spécialiste des mécanismes littéraires en science-fiction et de Ballard, Dick et Silverberg, entre autres, nous offre un magnifique « Ballard, écologiste malgré lui. L'homme face à la nature dans The Drowned World et The Drought ». Aurélie Villers, de l'université Lyon II, propose un pénétrant « Nature et cataclysmes chez Kim Stanley Robinson », dont on peut seulement regretter (le temps de latence de la publication doit jouer ici son rôle pernicieux) qu'il ne puisse pas prendre en compte les productions les plus récentes, sur ce thème, d'un auteur en perpétuelle évolution. Danièle André, qui s'intéresse surtout, depuis l'Université de la Rochelle, au rayonnement de la science-fiction dans l'audiovisuel, nous adresse un malicieux et potentiellement quelque peu polémique « James Cameron. L'écologie au service du cinéma », qu'il est particulièrement intéressant de lire juste après la sortie mondiale d'« Avatar 2 ». Jérôme Dutel, de l'Université de Saint-Etienne, se risque plutôt habilement sur « Guerres de l'écologie ou guerre des écologies chez Jack Vance » (même si par principe comme à la lecture, on peut se demander si Jack Vance était vraiment l'auteur le plus pertinent pour l'entreprise proposée par l'article). Thierry Jandrok, même si ses analyses sont un peu à l'emporte-pièce ici, se penche avec intelligence (et un corpus ne semblant toutefois pas indiscutable) sur l'apport des questions de terraformation (et de xénoformation) à la politique, dans « L'Ecopoiesis. Pour une autre gouvernance de l'animal politique ? ».

Hélas, la direction de l'ouvrage pêche nettement, et a rassemblé sous ce titre prometteur qu'était « Écofictions & Cli-Fi », un attelage par trop hétéroclite, dans lequel certains articles pourtant individuellement judicieux apparaissent quasiment déplacés, à l'image du beau « L'esprit des nébuleuses – Animisme et panthéisme en science-fiction » de Claire Cornillon (notamment spécialiste des séries TV à l'Université de Montpellier et membre du comité de lecture de l'indispensable revue ResFuturae), de l'efficace « Des scénarios d'évolution animale de l'homme en science-fiction. Quelques figures de la post-animalité », co-écrit par les deux enseignants de l'Université Lyon I que sont Jean-Loup Héraud (philosophie de la connaissance, spécialiste des apports de la fiction à la science) et Catherine Bruguière (spécialiste de la biologie animale dans la fiction), du rusé « Terre et corps en transit : Enki Bilal et la voie hybride » de Jérôme Goffette, philosophe par ailleurs spécialiste des questions éthiques que pose l'humanité « augmentée », ou encore du presque machiavélique, dans son analyse, « Écofiction et disease movie dans Safe de Todd Haynes » de Marc Arino, à l'Université de la Réunion.

D'autres articles glissent largement vers une vision très « dix-neuvièmiste » du genre, beaucoup plus loin semble-t-il du thème apparent affiché, comme le « Des gobelins de The Princess and the Goblin de George McDonald aux Morlocks de The Time Machine de H.G. Wells. Évolution et formes littéraires de la régression biologique » de Françoise Dupeyron-Lafay, ou bien le « Les Rêveries biologiques de Rosny Aîné » de Catie Ledzinski. de son côté, « Les écofictions de Timothée de Fombelle. Une morale de l'engagement », de Shirley Bontemps, unique incursion du recueil dans la littérature jeunesse, peine aussi largement à se raccrocher au petit train. Un article enfin, semblant aussi un peu perdu dans le recueil, semble moins solide sur ses appuis théoriques : le « Aldous Huxley : nature et disparition du politique » d'Hervé Guineret, philosophe surtout familier de la stratégie et de la guerre, développe, me semble-t-il, une vision politique de l'utopie un peu trop rudimentaire pour son sujet,

Passons donc rapidement sur « le spectre de Néandertal. Écofictions biologiques et extinction de l'homme », article plutôt intéressant dû au maître d'ouvrage, Christian Chelebourg, mais lui aussi tributaire d'un rapport à l'ensemble du recueil nettement tiré par les cheveux, constat global que reflète hélas aussi, jusque dans ses creux, l'avant-propos marqué de cynisme et de surplomb (presque de mépris vis-à-vis de son objet de recherche), par le même auteur :

Ce flottement annonce déjà, hélas, les deux articles véritablement problématiques ici, tant leurs responsables semblent développer, sous couvert d'étude littéraire, une vision résolument opposée à toute tentative d'écologie politique (et ce, dans les années 2010, pas en 1960…). Lauric Guillaud (« Généalogie de l'apocalypse. de Richard Jefferies à J.G. Ballard : écologie et catastrophisme), spécialiste des « mondes perdus » dans la littérature anglo-saxonne, dénonce à mots à peine couverts les cris d'orfraie poussés par les mouvements écologistes depuis des années, alors que, décidément, tout ne va vraiment pas si mal, voyons. Et il cite discrètement à l'appui de ses affirmations très personnelles la philosophie de… Pascal Bruckner (« Ce pessimisme culturel me rappelle les hérésies millénaristes qui ont émaillé l'histoire du christianisme ») ! Quant à Morgane Leray (« L'Écologisme dysphorique. Entre nostalgies édéniques et terrorisme vert »), chercheuse en anthropologie de l'imaginaire, je préfère ne pas épiloguer trop longtemps sur l'opposition qu'elle établit entre… Edward Abbey et Jean-Christophe Rufin (mais oui !), afin de pouvoir fustiger « la dérive écologiste » et le « géocentrisme misanthrope » (sic).
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La science-fiction a ses marottes. Longtemps, elle s’est grisée de fabuleuses machines, capables d’emporter leurs inventeurs sous les océans, dans les airs et l’espace ou même à travers le temps. C’était un peu sa préhistoire. Et ces inventions ont rapidement fait peur, elles sont devenues des armes toutes-puissantes. L’avenir, au fond, n’a jamais été très rassurant. Croire en la science, c’est toujours un peu la redouter. Les conflits du XXe siècle et la sophistication croissante de leurs technologies létales se sont chargés de confirmer les pires craintes des auteurs. On s’est mis à voir dans l’affrontement à mort la meilleure démonstration des monstrueuses promesses d’un progrès dévoyé. La guerre entre les mondes est venue relayer celle entre les peuples et en livrer une version hyperbolique. Dans ce contexte, il n’y avait qu’à tenter, pour le meilleur et pour le pire, une évasion dans le mirage des mondes virtuels et des réalités alternatives, ou bien à s’abandonner, dans une sorte d’euphorie hypnotique, aux spectacles variés de la fin du monde. Il y a d’abord eu les paysages arasés des fictions post-apocalyptiques, ces terres gastes aux arbres morts, aux dunes de sable, ces étendues monochromes où la pénurie règne en maître. La Guerre Froide et la menace nucléaire donnaient à ces visions hallucinées le réalisme panique des pires cauchemars. Puis le décor a changé. Sitôt tombé le mur de Berlin, la sourde angoisse écologique qui montait depuis les années 60 s’est donnée libre cours. Aux vestiges isolés d’une civilisation disparue ont succédé les tableaux baroques de villes inondées, envahies par la végétation ou prises dans les glaces, autant de symboles spectaculaires d’une nature qui reprend ses droits. Place aux écofictions, ces curieuses anticipations qui se prêtent des allures de prophéties en illustrant les désastres annoncés à longueur de rapports du GIEC et de sommets internationaux. (Christian Chelebourg, Avant-propos)
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Videos de Christian Chelebourg (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Chelebourg
La plateforme de streaming de Disney arrive enfin en France le 7 avril, après un lancement sur les chapeaux de roue aux Etats-Unis en novembre. Disney+ est un bouleversement dans la manière qu'a Mickey de contrôler son prestigieux catalogue. Concurrent direct de Netflix, le service et son contenu offrent une mise à jour de la politique-maison de l'Usine à rêves, consistant à mettre sous clef les grands dessins animés pour rendre leurs sorties cinéma ou vidéo rares et donc exceptionnelles.
NOS SOURCES :
“Disney ou l'avenir en couleurs”, de Christian Chelebourg : https://lesimpressionsnouvelles.com/catalogue/disney-ou-lavenir-en-couleur/
Le coffre-fort expliqué par Jon Kerlin : https://www.youtube.com/watch?v=YIj2YK7jmx8
https://www.youtube.com/watch?v=Lj9S2fiCsA0
Le futur du coffre avec Disney+ : https://www.theverge.com/2019/3/7/18254942/disney-vault-streaming-service-plus-animated-live-action
Les dangers du coffre Disney+ pour les contenus Fox : https://www.vulture.com/amp/2019/10/disney-is-quietly-placing-classic-fox-movies-into-its-vault.html
NOS CONTENUS DISNEY :
Voici ce qui sera disponible sur Disney+ en France :
https://www.telerama.fr/enfants/disney-la-plateforme-svod-de-mickey-sera-t-elle-maousse,n6613339.php
Disney, un empire tout-puissant et sans limites ?
https://www.telerama.fr/cinema/pixar,-marvel,-bientot-disney...-disney,-un-empire-tout-puissant-et-sans-limites,n6614554.php
Bob Iger, le businessman qui a rénové le château Disney :
https://www.telerama.fr/cinema/bob-iger,-le-businessman-qui-a-renove-le-chateau-disney,n6613582.php
Glen Keane… le renouveau de Disney au début des années 90, c'est grâce à lui :
https://www.telerama.fr/cinema/glen-keane...-le-renouveau-de-disney-au-debut-des-annees-90,-cest-grace-a-lui,n6595323.php
De l'art de l'animation chez Disney :
https://www.telerama.fr/cinema/de-lart-de-lanimation-chez-disney,n6604389.php
Notre classement Pixar : https://www.telerama.fr/cinema/on-a-classe-tous-les-films-pixar%2C-du-moins-reussi-au-plus-genial%2Cn6607440.php
C'est quoi, un film Pixar ? :
https://www.telerama.fr/cinema/sortie-de-en-avant-cest-quoi,-un-film-pixar,n6604364.php
+ Lire la suite
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