AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
10-18 (01/01/1977)
4/5   3 notes
Résumé :
10/18
Dans la collection "Féminin Futur"
dirigée par Hélène Cixous et Catherine B. Clément:
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La venue à l'écritureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Encore une belle lecture découverte lors de mes recherches pour le mémoire! Puisque je travaille sur des romans exclusivement féminins (ou presque), j'ai voulu m'intéresser à cet ouvrage consacré à "La venue de l'écriture".
La première partie, d'Hélène Cixous, qui a donné son titre à l'ouvrage, regorge de très beaux extraits sur la langue, sur le "je" féminin, sur le langage liquide des femmes. Si mon mémoire m'a appris quelque chose, c'est bien que la femme est associée au liquide à un point que je n'imaginais pas. Elle est larmes, elle est sang, elle est flux et reflux: "femme qui se fait et se défait avec la vague qui l'engendre", nous dit d'ailleurs le poète Saint-John Perse. Elle est écoulement jusque dans son écriture.

La deuxième partie de l'ouvrage ("mon corps dans l'écriture") illustre bien ce trait de l'écriture féminine, puisque la prose de Madeleine Gagnon est brute, sauvage, pareille à un torrent déchaîné.

Je suis passée plus rapidement sur la troisième partie qui n'était pas pertinente dans le cadre de mes recherches. J'en ai apprécié l'écriture sublimement féminine, délicate et parfois à la limite de l'érotisme.

Un excellent ouvrage dans le fond et dans la forme, si ce n'est quelques idées quelques peu surannées (mais si peu présentes dans le livre que je ne les exposerai pas ici, puisqu'elles n'en gâchent pas la lecture).
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
On t’attrape par les seins, on te plume le derrière, on te fout dans une cocotte, on te fait sauter au sperme, on t’attrape par le bec, on te met dans un foyer, on s’engraisse à l’huile conjugale, on t’enferme dans ta cage. Et maintenant, ponds .
Comme on nous rend difficile de devenir femme, quand c’est devenir volaille que ça signifie !
Commenter  J’apprécie          80
Je regarde l’étoile à six branches, le visage sans traits les yeux la bouche l’expression retirés derrière le voile qui peut-être fut blanc comme le mur des méditations. Comme elle est petite et lointaine dans l’immense paysage mouvementé de siècles à paroles. Petite, pétrifiée, rapetissée comme la mère, qui était la géante la sainte la déesse quand j’étais petite, devient amenuisée au rabot des ans. Je regarde l’étoile à travers le treillis de grilles écrites les unes derrière les autres, la toile impénétrable et transparente d’une araignée qui a retissé trois cent cinquante fois son tapis.
Version renversante de la légende d’Ulysse-et-Pénélope. Ici c’est un Ulysse qui tisse sur place la tapisserie sous laquelle une Pénélope revient peu à peu jusqu’au stade du ver à soie. Il garde ainsi au secret de lui-même tous les secrets de toutes les histoires dans les branches attachées horizontalement les unes aux autres en un apprêt de fête des couleurs composent l’Histoire de l’Occident. Sur un plan je parcours toute l’histoire de la philosophie, sur un plan je parcours l’histoire du rêve chez les juifs et les chrétiens, sur un plan je parcours les livres de l’esthétique, sur un plan je parcours toute l’histoire de Loyola, sur un plan j’écris les dates qui correspondent à des journées spéciales de mon histoire, et tous ces plans sont logés sur le même plan.
Un seul plan d’une épaisseur infinitésimale donc infinie.
Commenter  J’apprécie          10
Mon corps est nuit. Opaque et liquide, il a été caché pendant des siècles. Pour compenser ce manque-à-être, les hommes l’ont élevé au rang d’objet d’art, puis ils l’ont exhibé plus que tout autre corps vivant ou inerte. Ils en ont reproduit tellement d’exemplaires qu’il en devint marchandise d’une grande industrie.
Madeleine Gagnon, « mon corps dans l’écriture ».
Commenter  J’apprécie          40
Tout ce que je peux dire c’est que la « venue » au langage est une fusion, une coulée en fusion, s’il y a une « intervention » de ma part, c’est dans une sorte de « position », d’activité – passive, comme si je m’incitais : « laisse-toi faire, laisse passer l’écriture, laisse-toi tremper, lessiver, détends-toi, deviens le fleuve, lâche-tout, ouvre, déboucle, lève les vannes, roule, laisse toi rouler (…) . Continuité, abondance, dérive, est-ce que c’est spécifiquement féminin ? Je le crois. Et quand il s’écrit un semblable déferlement depuis un corps d’homme, c’est qu’en lui la féminité n’est pas interdite. Qu’il ne fantasme pas sa sexualité autour d’un robinet.
Commenter  J’apprécie          10
Et femme ? Femme, est pour moi celle qui ne tue personne en elle, celle qui (se) donne ses propres vies : femme est toujours d'une certaine manière "mère" pour elle-même et pour l'autre.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Hélène Cixous (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Cixous
« On écrit toujours avec une main coupée »
Selon Hélène Cixous, l'écriture ne renvoie pas à un statut ni à une profession, mais à un acte : aussi écrit-elle en collaboration avec les voix qui l'habitent et la traversent. Dans cette perspective on peut à bon droit reprendre la formule par laquelle elle titre une séance de son séminaire : « On écrit toujours avec une main coupée». Ces ouvrages nous confrontent en effet au mouvement même de la vie et de la mort, à la joute entre Eros et Thanatos, au commerce des vivants et des morts. Ils équivalent à bien des égards à « sentir, penser, écrire avec les fantômes ». D'autant qu'à travers eux se déploie un continuel et profond questionnement : qui parle, qui écrit quand « j »'écrit ? On comprend dès lors que, dans ces conditions, Hélène Cixous soutienne : « Transformer sa pensée en poème, parce que c'est cela écrire ».
Première table ronde : - M. Marc Goldschmit, Directeur de programme au Collège international de philosophie : « Derrida, l'écriture, la littérature » ;
- Mme Marie-Claude Bergouignan, PR émérite, ancienne VP de l'université de Bordeaux IV: "Hélène Cixous et la cause des femmes" ;
- Mme Céline Largier-Vié, MCF Paris 3 : « 'Une présence incalculable' : l'Allemagne d'Hélène Cixous ».
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2654738/helene-cixous-mdeilmm-parole-de-taupe
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : écrireVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
562 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}