Cet été alors que je discutais avec un très vieil ami (on s'est connus en première année de maternelle…), il me conseille, au détour de la conversation, de lire
Brida car, je le cite, «
Brida c'est toi ! ». Bon… Après une telle affirmation, je me sentais un peu obligée d'aller voir de quoi il retournait. de
Paulo Coelho, j'ai lu
L'Alchimiste il y a plusieurs années (sous les conseils d'un autre jeune homme en fait) et j'avais apprécié même si je n'en garde aucun souvenir, huit ans après… J'ai cherché, fouillé et enfin, eurêka, j'ai trouvé
Brida lors d'un tour dans une librairie d'occasion. Sitôt acheté, sitôt envie de le lire. Ben oui, je voulais savoir qui c'était cette
Brida ! Je feuillette, je comprends que ça se passe en Irlande et que ça parle de magie. Voilà une lecture qui s'annonce plutôt pas mal. Oui mais non.
J'ai finalement été assez déçue par cette découverte. le décor irlandais n'est pas assez prononcé, la magie prend des tournures qui ne me plaisent pas à travers les mains de
Paulo Coelho et je ne me suis pas particulièrement attachée à l'héroïne. Seule la plume, plutôt agréable et poétique, m'a permis d'aller au bout du texte sans trop de problème. Dommage !
Si j'étais si pressée d'ouvrir ce court roman, c'est avant tout pour la référence à un seul nom : l'Irlande. Oui, je suis un peu monomaniaque depuis quelques mois, mais j'assume. J'attendais donc des descriptions de l'île ou même de Dublin, une atmosphère bien particulière… bref, quelque chose qui m'aurait transportée en plein coeur du pays des Leprechauns. Eh bien, malheureusement, à part une ou deux références à Dublin (et encore…) et la description de quelques coins de nature et d'une falaise sauvage… de l'Irlande je n'ai pas vu grand-chose. L'histoire aurait pu se dérouler dans n'importe quel autre pays possédant un coin de campagne que ça n'aurait rien changé. Pppfff.
La seconde chose qui m'intriguait beaucoup avec ce titre, c'est son thème central : l'initiation à la magie. Alors pour le coup, le thème est respecté, nous sommes bien au coeur d'une quête initiatique, de la découverte des mystères nous entourant, de la mise en pratique de rituels plus ou moins détaillés… rien à redire.
Malheureusement, je n'adhère pas du tout à la conception de
Paulo Coelho. Situant son histoire en Irlande, je m'attendais à une approche très « anciennes traditions » et ayant vu le mot « wicca » dans le texte en le feuilletant, je me disais que c'était plutôt pas mal parti… L'auteur aborde le thème de façon très… « chrétienne » ce qui m'a beaucoup gênée. Il est vrai que l'Irlande est avant tout un pays très catholique, moines et églises sont légion ; mais j'aurais aimé aller faire un tour du côté des druides et de la partie plus « celte » du pays.
La magie a donc une signification particulière à travers les mots de
Paulo Coelho et elle apparaît de façon très étrange, une sorte de mélange entre une tradition très proche de la nature (à la limite du très « païen ») complètement liée aux visages de Dieu, la vierge Marie et son fils prodige. Alors je veux bien que les noms donnés aux divinités ne comptent pas, ce sont les idées et les concepts qui priment mais quand même. J'ai été surprise par cette approche, et pas vraiment dans le bon sens.
Paulo Coelho s'attarde également très longuement sur la quête de l'
Amour avec un grand -A. Pour cela, il reprend et réécrit à sa sauce le mythe de l'androgyne de
Platon et part dans un « délire » dans lequel il annonce que les sorciers et sorcières sont capables de reconnaître leur Autre Partie grâce à des signes très précis : les yeux brillants pour les sorciers qui se sont voués au culte du Soleil, le point lumineux au dessus de l'épaule pour les sorcières qui se sont vouées au culte de la Lune. Mouais. le coup du culte au Soleil et à la Lune, vous voyez, ça sonne très païen (mais en même temps, il me semble que symboliquement, ça renvoie aussi à des conceptions très chrétiennes puisque la lune est un des symboles de la vierge Marie et le soleil un des symboles du Christ… mes cours d'histoire de l'art ne m'ont pas servi à rien…). Bref, un mélange de trucs pas inintéressant du tout mais qui entraîne le lecteur dans une conception mystique qui ne m'emballe pas forcément (en tout cas, ce n'est pas celle que j'attendais).
Et pour ne pas vraiment arranger les choses, j'avoue que l'héroïne, la fameuse
Brida, ne m'a pas vraiment touchée. Jeune irlandaise de 21 ans qui, du jour au lendemain, souhaite apprendre la magie et part à la recherche d'un maître magicien dans la forêt d'un petit village… ce qui l'entrainera dans une initiation d'un an, initiation conduite par ce fameux magicien et également par Wicca, maîtresse magicienne qu'elle rencontrera quelques jours après.
Brida veut connaître ce qui l'entoure et multiplie les rituels. Je n'ai vraiment pas été convaincue par ce personnage, ni par ceux, plus secondaires, qui l'entourent.
Je regrette d'ailleurs que ceux-ci n'est pas été développés davantage.
Paulo Coelho leur offre des histoires qui paraissent très intéressantes, en tout cas c'est ce qui ressort des indices qu'il sème, mais j'ai eu la désagréable impression qu'il ne se servait finalement pas de ce qu'il avait mis en place. Pourtant, les deux maîtres m'ont semblé bien plus passionnants que la jeune
Brida… dommage qu'ils aient finalement été si peu utilisés.
Malgré tout, cette lecture n'a pas été une torture insurmontable puisque je reconnais que l'auteur n'a pas une plume désagréable à parcourir. Il se veut assez poétique et même s'il balance parfois des grandes idées mystiques qui ne sont pas forcément indispensables au récit, l'ensemble reste agréable et fluide. Je regrette qu'il ne se soit pas plus penché sur le contexte de son histoire (je n'aurais pas craché sur de plus nombreuses descriptions de l'Irlande) mais ce n'était clairement pas son but ici. Dommage, moi c'est ce que je cherchais.
En ouvrant
Brida, j'attendais quelque chose de très précis que je n'ai malheureusement pas trouvé en tournant les pages. Ma déception est donc grande mais je ne doute pas que ce titre apportera de belles heures de lecture à d'autres, ne partant pas avec des envies particulières et moins enclins à râler !
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