AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Caroll' Planque (Illustrateur)Elvire de Cock (Illustrateur)
EAN : 9782841723225
305 pages
L’Atalante (26/01/2006)
4/5   5 notes
Résumé :
Paris, 2005. Un homme atteint de la maladie d'Alzheimer et mourant. Une vie habitée (hantée ?) par l'écrivain Katherine Mansfield. Un fils en quête d'émotions, de souvenirs perdus et d'amour. Quand les souvenirs ne sont plus que des traces, les êtres morcelés par la vieillesse et la maladie, le récit lui-même éclate, hésite sur les mots à livrer au lecteur pour ne pas rompre le fil si léger de la vie.

" Cet architecte du récit s'intéresse aux espaces... >Voir plus
Que lire après KathleenVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je n'irai pas par quatre chemins, ce livre est une petite merveille.
Un livre qui se tricote et se construit maille après maille, au fur et à mesure que les chapitres défilent, comme dans un film un peu étrange, une succession de flash back, tantôt en noir et blanc, tantôt en couleur. Les voix se succèdent, les narrateurs changent, les points de vue et les époques se mêlent, laissant poindre peu à peu ce qui les unit, ce qui les tisse ensemble, liés à jamais par cette histoire.

D'un côté un vieil homme qui se meurt, à Paris, en 2005, Poopdeck Pappy, de l'autre, un jeune homme, son fils qui tente de recomposer l'image de ce père qui ne sait plus très bien qui il est, qui ne le sait plus du tout à vrai dire. Entre les mains du fils, un carnet, le journal du père, même pas sa vie ??? Peut-être, une des facettes, un de ses personnages, une de ses incarnations, peut-être la plus véritable au fond. Etrange journal tout hérissé à la marge d'annotations saccadées, interrompues, reprises… Il y parle beaucoup de Katherine Mansfield, Kathleen… Et lui, lui dans tout ça, se demande son fils, son propre fils. L'avait-il déjà oublié pour ne jamais l'y mentionner ??

Fin 1922, Katherine Mansfield, arrive un jour particulièrement froid et saisissant, dans la propriété récemment acquise par le célèbre Gurdjieff à Avon, à deux pas de Fontainebleau. C'est sa dernière chance. Elle y croise Louis, le fils du gardien, dont la femme s'est pendue un jour dans le parc… Louis, alors adolescent, éprouve aussitôt pour cette femme, déjà à la frontière de la mort, une irrésistible attraction. Peu après il lui confie un pendentif, l'hippocampe retrouvé dans la main de sa mère. L'hippocampe, le fil ténu, le lien… il tremble légèrement et poursuit sa course lente à travers les époques, sautant d'une narration à une autre.
Mathurin, Louis, Charles Pardieu… Fils et petits-fils tous, semble-t-il frappés de la même malédiction la perte, la disparition atroce et sans nom de la femme aimée, mère ou femme, ou amante.
Et puis, bien sûr, il y a Gurdjieff. le mage et ses disciples, sa secte qui n'en pas une, sa quête improbable et ô combien séduisante d'une autre dimension, liberté intemporelle, fondamentale et intangible. le chercheur d'éternité….
Que reste-t-il après la mort de tout ce que nous fûmes, une boue, un magma de choses informes, une tombe… Peut-être pas… Les dernières pages, les derniers mots éclairent tout le roman, renverse les certitudes, éclaire l'impossible quête d'une toute autre lumière.

Vous verrez, à votre tour, vous vous y perdrez dans ce livre, car il faut s'y perdre, s'immerger dans les mots, les lignes, les phrases, toucher du doigt un réel « tangible » pour replonger dans le rêve, un je ne sais où, où décidément le temps s'est arrêté, s'étire et enveloppe tout, les vivants et les morts.
L'histoire n'est pas aussi labyrinthique que mon discours charabia le laisse supposer, c'est juste que c'est un livre « nourrissant », plein et rond, qui vous donne du grain à moudre et des émotions à revendre. Bref, nécessaire et qui compte indubitablement dans la vie d'un lecteur.

« Tu disais Kathleen, jamais Katherine. Tu m'as expliqué que tu avais vécu avec elle à Paris, que vous vous étiez quittés précipitamment mais que tu savais que la vie, au sens où toi tu entendais ce mot, finirait par vous réunir à nouveau. A l'époque, j'ignorais tout de cette femme, enfin, j'en savais assez, je savais qu'elle était morte. ».

Dans le journal de Katherine Mansfield, il y a ces quelques mots, écrits un soir de tempête :
« Je voudrais écrire un livre qui soit irréel, et cependant tout à fait possible. »
Irréel et tout à fait possible, tout comme ce Kathleen de Fabrice Colin.

« Des images se matérialisent, emplissent l'espace puis se dissipent, diaphanes. » écrit le vieil homme, en marge de son carnet…

A Noter et à lire plus sûrement que mon piètre billet :
L'avis de Transhumain ( (plus qu'un billet, une magnifique étude du roman) et son entretien avec Fabrice Colin.



Des photos et dessins (respectivement de Caroll'Planque, et d'Elvire de Cock) émaillent le roman, comme des arrêts sur image…

Extrait :
(Note en marge du carnet de Poopdeck Pappy)
« Lorsque tous les instants d'une vie s'ajoutent les uns aux autres au lieu de se remplacer, lorsque tout ce que nous avons dit, fait, écrit, rêvé, si tous les gens que nous avons croisés, tous les endroits où nous sommes allés s'accumulent dans un espace circonscrit à raison de cinq images par seconde (ce qui est à peu près ce que l'oeil humain est capable de percevoir), et quand bien même l'espace en question serait aussi grand que Paris, voici ce que cette vie devient, une boue noirâtre, un flot ininterrompu de gens broyés, de souvenirs pillés, réduits en poussière, en bouillie, pressés si fort qu'ils s'en interpénètrent, deviennent indissociables, indissociés, indissociants, compacts, solides, réels. »
Editions de l'Atalante. 2006.

Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
Commenter  J’apprécie          30
Delitterys m'a fait découvrir ce livre et Lilyetseslivres en a fait une merveilleuse critique. J'ai beaucoup aimé me perdre dans ces pages, ne sachant souvent plus trop qui était le narrateur quand je reprennais ma lecture après quelques jours.
La voix la plus énigmatique était présentée en 3 colonnes, une colonne centrale et des marges qui se répondaient. Je n'ai compris réellement leur fonction qu'à la fin et n'étais pas vraiment sûre de qui parlait avant les dernières paroles de celle-ci.
C'est une des qualités que j'aime le plus chez Fabrice Colin cette capactié à faire parler la typographie que j'avais découverte dans "Comme des fantômes : Histoires sauvées du feu". Ces romans sont construits comme des oeuvres d'arts.

Je ne lui mets pas sa cinquième étoile car si j'ai adoré cette magnifique mise en perspective de la psychologie de chacun des narrateurs, la qualité d'écriture, d'évocation, si j'ai admiré la technique, l'histoire reste morose et se sentiment gagne le lecteur.
J'ai pris la fin comme une bouffée d'espoir mais j'étais descendue tellement profondéement à cause de la philosophie de la secte autour de laquelle tourne la vie du personnage principal que mon esprit n'en a pas été totalement libérée.
Commenter  J’apprécie          10
Un article sur Colin, avec une évocation de cette oeuvre singulière
Lien : http://www.delitteris.com/in..
Commenter  J’apprécie          10


Videos de Fabrice Colin (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Colin
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! vous présente les BD coups de coeurs de Catherine et la librairie Pop Up & Cie à Nîmes : Pizza Popotame de Leo Arias (Auteur) Editeur, Bang Mumbo Jumbo : et les champignons-mystères de Jakob Martin Strid (Auteur) ; Editeur(s) Sarbacane Monstres 13 ; Texte de : Fabrice Colin ; Dessins de : Nicolas de Hitori chez ALBIN MICHEL 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L'octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/
+ Lire la suite
autres livres classés : maladie d'alzheimerVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

quiz autour du livre "Projet oxatan" de Fabrice Colin

Qui est l'auteur de ce livre ?

Fabrice Colin
Arthur Tenor
Jean-Paul Nozière

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thème : Projet oXatan de Fabrice ColinCréer un quiz sur ce livre

{* *}