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sur 599 notes
Quand j'étais petite avec ma soeur je me souviens avoir tourner en rond jusqu'à en avoir le malaise sur cette comptine d'enfant « Nous n'irons plus au bois ». Pour oublier le regret de cette négation, pour oublier ce qui ne sera plus jamais, on virevolte jusqu'au tournis… C'est un peu le sentiment que j'éprouve en refermant ce roman de Sandrine Collette. Quel tour de force que cette écriture qui tourne sur elle-même, qui fait tourner tous ses personnages en un cercle infernal mais aussi fermé qu'un ouroboros et qui abandonne - comme on se lâche violemment la main dans la ronde - son lecteur essoufflé par cette course folle à la dernière page du roman. Nin et Nun, la fille et le garçon, comme le ying et le yang, comme l‘ombre et la lumière, réunis au début du roman, encerclés par la corde qui les attache au tronc d'un arbre dans la forêt népalaise, sont délivrés par Mara, veuve sans argent qui va les entourer de son affection distante jusqu'à tout abandonner pour les sauver. Dans un autre cercle, il y a Hadrien et Lior, l'amoureux et la chasseuse. Ils s'aiment mais évoluent chacun dans des sphères différentes. Hadrien suit Lior à la chasse mais n'aime ni traquer les bêtes ni écouter les récits des chasseurs. Parce qu'il aime Lior, il la suit jusqu'au Kamtchaka, sur la piste de l'ours. Et là, c'est l'entrée dans une nouvelle ronde : celle des six chasseurs qui talonnent l'ours, l'ours qui fuit mais qui revient sur ses traces, pour mieux repartir entraînant à sa suite les hommes et Lior dans une spirale infernale et sanglante. Évidemment, tous ces cercles ne finiront par n'en faire qu'un et l'ouroboros finira sa boucle. Alors, on pourrait s'interroger sur la raison de rentrer dans la ronde folle de Sandrine Collette si nous ne sommes point versés dans l'art de la danse ? Mais, c'est que rien n'est là par hasard chez cette romancière : ni Lior, ni l'ours, pas même Nin et Nun. de la traque naît la clairvoyance, des détours de l'ours surgit le chemin à suivre pour Lior, la chasse devient quête et la bête traquée, le traqueur. Très différent des romans précédents de Sandrine Collette, déstabilisant et surprenant, cet « Animal » romanesque fait basculer, de mon sens, Sandrine Collette dans la catégorie des auteurs avec un grand A. Nous n'irons peut-être plus au bois comme autrefois et pour sûr, nous continuerons en entrer dans les rondes folles de Sandrine Collette !
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Le roman débute et se termine au Népal...mais se termine t'il réellement ? Entre les deux nous assistons à une chasse à l'ours hors du commun dans le Kamtchatka. Affrontement dont on ne sait plus vraiment qui est la proie et qui est le prédateur. Les paysages sont puissants,grandioses et un petit coup d'oeil aux images de Google confirme cette splendeur ! Quatre personnages eux aussi hors du commun nous entraînent dans leurs sillons : Nin devenue Lior, Nun, son compagnon d'enfance, Mara leur mère de substitution et Hadrien le conjoint de Lior.
Arrachés à une mort cruelle par Mara les deux jeunes enfants vont vivre quelques temps ensemble à Pokhara dans une grande précarité. Puis ils seront séparés. On retrouve Lior jeune femme passionnée par la chasse et capable de se fondre dans la nature presqu'en osmose avec la faune. Nun de son côté, a un parcours bien différent.
Pendant toute la partie qui se déroule au Kamtchatka j'ai beaucoup pensé au roman de Colin Niel Entre fauves que j'avais bien apprécié, ou même parfois à celui de Nastassja Martin Croire aux fauves. Cependant, Sandrine Collette apporte une dimension supplémentaire en introduisant le traumatisme enfoui chez Lior et qui s'exprime inconsciemment dans cette soif d'affronter le danger et se mesurer à des proies imposantes... Elle sait cependant que si elle veut accéder à la mémoire de son passé elle devra partir à la rencontre du tigre...
C'est un vrai coup de coeur. Merci Diablotin.
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je viens de le finir. je suis déçue par la fin , je ne vais pas la dévoiler mais cela m'a laissée perplexe .
cela tourne autour de 4 personnages principaux et un cinquième , l'ours qui sera décisif pour la trajectoire de Lior.

on démarre au Népal, pages très intenses de l'immense pauvreté et de la survie des hommes ,on va vers les chasses à l'ours et on finit au Népal .
La partie de la chasse à l'ours est la meilleure à mon avis du livre , renversement entre le chassé , l'ours, formidable bête intelligente, et les chasseurs aux caractères et comportements très différents , cela est très bien décrit et très prenant avec une tension nerveuse incroyable.

Comme souvent avec Sandrine Collette , elle nous emmène vers quelque chose et patatras ce n'est pas ça , c'est quand même assez fort .
J'ai eu du mal à lire rapidement car au bout d'une vingtaine de pages , à chaque fois il fallait faire une pause , trop de mots , de discursifs, je ne sais pas pourquoi en fait . La fin m'embête, sensation qu'elle ne savait pas comment finir ou qu'elle ne voulait pas d'une fin conventionnelle, dans un sens ou dans l'autre .

Mais on ne sort pas indemne de ce livre .
3 ,5 étoiles pour la fin qui me déroute , pour le style d'écriture parfois lourd, alambiqué , et parce que je n'ai pu m'attacher aux caractères de Lior ni même d'Hadrien trop effacé vis à vis de sa femme . le seul caractère que j'ai vraiment aimé c'est l'ours traqué des montagnes des Carpates , formidablement bien décrit .
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Voilà une ambiance ou plutôt des ambiances comme Sandrine Collette sait magistralement les camper. Je dis, des ambiances car il y a véritablement deux lieux : la forêt népalaise pour le début et la fin du roman et les montagnes volcaniques du Kamtchatka pour le coeur du roman.
Les premières pages nous plongent donc dans un monde de misère, hostile puis Sandrine Collette nous offre une grande bouffée d'oxygène dans des paysages grandioses.
J'ai adoré me retrouver sur ces montagnes du Kamtchtka et être, un chapitre sur deux , dans la peau de l'ours que l'on traque.
Cette partie est fabuleuse, j'ai participé à cette traque les yeux grands ouverts, l'oreille aux aguets et le coeur battant et serré aussi bien pour Lior que pour l'ours. Cette chasse est tout à fait exceptionnelle, l'ours va se montrer bien moins bête que ce qui était envisagé.
La plume de Sandrine Collette est envoûtante et une fois encore elle nous présente des personnages qui vont jusqu'au bout d'eux-mêmes.
La question des racines et du traumatisme de l'enfance est traité sous un angle qui change et qui est tout à fait plaisant.
Une lecture rapide qui vous fait oublier l'instant présent de façon très agréable.
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Sandrine Colette, l'ensorceleuse !
A chaque lecture on est happé par l'intrigue, la richesse de la langue et l'universalité des personnages.
On se retrouve face à soi même. Chaque roman crée une intimité et un questionnement vis à vis de la violence, de l'altérité.
Animal, n'a pas dérogé à ces principes.
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Tu sais à quel point j'attends, avec une impatience qui grandit au fur et à mesure que les mois passent, les derniers romans de certains romanciers. Je vais pas te redire lesquels, tu le sais si tu jettes un regard circonspect sur les mots commis ici ou ailleurs.
Septième roman de Madame Collette.
Septième fois qu'elle m'emporte au-milieu de ce que je crois être nulle part avant d'avoir fini la dixième page.
J'ai toujours une affection particulière pour les romans qui m'ont fait découvrir, souvent par hasard, quelqu'un qui dépose délicatement les mots sur les feuilles. En ce qui concerne Sandrine Collette, je continue à vanter les fourmis qui marchent dans la neige… et la mère croisée au milieu de la Patagonie, puis les filles qui peuplent la terre en pleurant, la barque qui impose le choix entre la vie et la mort de ses propres enfants…
Chacune des histoires qu'elle m'a racontées est un souvenir important au creux de ma mémoire de lecteur difficile, râleur souvent, agressif parfois dans ses remarques cinglantes sur la mauvaise qualité de ce que les éditeurs nous donnent à lire, mais respectif aussi dans le calcul du temps que certains écriveurs prennent à nous livrer des trucs sans aucun intérêt. Et je fais des néologismes si je veux.
Je te dis pas lesquels, tu sais de qui je cause, puisque je les lis pas. Enfin, pas souvent.
Ce dernier roman parle de la quête.
Non. Pas celle-ci.
La vraie quête. Celle qui te permet de découvrir qui tu es vraiment.
Sandrine Collette répond parfois à des questions sur le ouaibe. Elle y parle de sa campagne, de la nature, des chevaux qu'elle aime d'amour, et de littérature.
Elle y a parlé aussi de ses références livresques. de Marguerite Duras, de Laurent Gaudé, Jeanne Benameur ou Alessandro Baricco.
Tu connais pas Baricco ?
Tu as pas lu « Océan Mer » ou « City » ?
Ben vas-y… Va les chercher, et tu comprendras ce qu'elle veut dire.
Elle a dit aussi qu'elle aime raconter des histoires.
Ça, j'en doutais pas une seconde. Elle fait partie de ceux qui te prennent par la main et t'emmènent sur les chemins de la vie, marcher sur la terre de la Patagonie ou traîner les pieds dans la neige des montagnes.
Elle a dit aussi qu'écrire est sans fin, car l'imagination est infinie et que cette imagination lui ouvre les portes de l'éternité. Qu'elle ne sait pas, au contraire d'autres romanciers, écrire sur rien.
Je confirme. Elle écrit pas sur rien.
Et je confirme aussi que certains savent écrire sur rien. La difficulté, souvent, c'est que le rien n'engendre que du vide.
Dans celui-ci, elle va te parler d'un ours, et des hommes, et des femmes, et de ce qu'ils sont tout au fond d'eux.
Dans celui-ci, tu vas courir avec l'ours, celui qui vit sans doute au fond de chacun de nous. Celui qui laisse sa trace sur les arbres. Cette marque dont les Amérindiens disaient que quand elle serait sur la terre entière, l'être humain approcherait de sa fin.
T'as déjà regardé un code barre ?
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« Animal » est un roman d'instinct et de survie.
De l'animal.
De l'homme.

« Comme lui, l'homme armé d'un fusil n'a pas de prédateur dans la nature. Alors l'ours a décidé de lui en faire un. »

*
Le prologue s'ouvre sur une femme, Mara. Elle découvre, dans la forêt népalaise, deux jeunes enfants attachés à un arbre. Elle les délivre tout en sachant qu'elle commet une grave erreur et, la peur au ventre, elle s'enfuit avec eux.
Le lecteur ne peut que se demander pourquoi de si jeunes enfants étaient enchaînés à un arbre, voués à être dévorés par les bêtes sauvages.

Une vingtaine d'années plus tard, un groupe d'amis chasseurs part dans les terres isolées et sauvages du Kamtchaka, pour débusquer et tirer sur des ours bruns. Parmi eux, Lior, une jeune française, passionnée de chasse, attirée par la traque du gibier.
Le chasseur et sa proie.

« le claquement métallique de la culasse le saisit et le rassure, le verrouillage du loquet, l'arme est prête. D'un coup, il comprend le sentiment de puissance des hommes lorsqu'ils tiennent une de ces carabines avec l'intention de s'en servir, la certitude d'être à l'abri, intouchables, increvables. »

Et puis, les rôles se brouillent, se fondent.
Le chasseur devient également proie.
Et, tout d'un coup, l'atmosphère s'épaissit, devient vite terrifiante, oppressante. L'ours joue avec les chasseurs, les surpassant par ses connaissances de la montagne, ses réactions, son instinct de survie, sa vélocité.

« En vérité, jamais elle n'avait eu aussi peur.
C'était d'ailleurs bien au-delà de la peur, là où il n'y a plus de mots. L'instant où les pensées s'effacent et où le coeur s'arrête. Une sorte de vide absolu, où l'on n'est plus tout à fait vivant et plus tout à fait un homme. le moment où les gestes ne se font plus alors même qu'on les connaît depuis toujours, où les yeux voient sans qu'il se passe rien, parce que l'âme s'est mise en suspens. Un retrait de soi-même. »

*
Sandrine Colette maîtrise parfaitement l'intrigue et impose son rythme, offrant autant de pauses contemplatives que de poussées d'adrénaline.
L'écriture très évocatrice et rythmée se traduit par des successions d'images qui ajoutent à cette atmosphère étouffante.

L'auteure a une écriture très singulière, jouant avec les phrases, alternant des moments descriptifs et des moments de tension où le lecteur vit au rythme de la chasse.
Alternance de phrases longues qui nous mettent dans l'ambiance et de phrases courtes qui secouent et empoignent le lecteur.
L'intrigue, bien construite, dynamique, m'a tenue en haleine jusqu'au bout et le dénouement, inattendu, m'a saisie.

« Au fond, c'est Vlad qui avait raison quand il disait que rien n'était gagné d'avance, ni pour les hommes ni pour les ours.
Cela se joue jusqu'au dernier moment.
Jusqu'aux dernières blessures.
Et à l'instant ultime de l'épuisement. »
*
Chaque chapitre s'ouvre sur un des protagonistes de l'histoire, ce qui nous permet d'entrer dans la psychologie de chacun, saisir leurs faiblesses, leurs angoisses, de comprendre les liens qui les unissent. L'alternance des points de vue des protagonistes permet d'appréhender également les émotions qu'ils ressentent face à un animal sauvage, l'émerveillement, l'excitation de la traque, la peur qui tenaille et paralyse, l'incertitude quant à l'issue de la chasse. En ce qui me concerne, j'ai ressenti un malaise face à la chasse au trophée, ne voyant pas l'intérêt de tuer un animal, de plus protégé.

« C'est pour cela qu'il a cent fois, mille fois raison d'avoir peur. le destin, ça tourne dans n'importe quel sens. »

« L'excitation lui fait briller les yeux, une pression qu'elle n'a plus connue depuis longtemps, la prémonition de quelque chose de puissant aussi, peur et joie mêlées. »

*
Pour conclure, avec « Animal », Sandrine Colette façonne un roman d'ambiance oppressant et surprenant.

Le dépaysement est total. Ce voyage nous emmène dans la presqu'île sauvage du Kamtchaka à l'extrême Est de la Russie et dans les forêts au Népal où la population vit au contact des animaux sauvages. Ces décors grandioses, d'une beauté à la fois éblouissante et sauvage, nous amènent à réfléchir sur l'impact de l'homme sur la nature, la place de la faune sauvage dans notre environnement, et sur notre instinct de survie.
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Tibet, Mara, jeune veuve, délivre deux jeunes enfants ficelés à un arbre et les adopte malgré sa pauvreté.
Russie, un couple, Lior et Hadrien participe à une chasse à l'ours.
Des années plus tard, Lior et Hadrien vont au Tibet où Lior veut comprendre sa phobie des tigres.
Un peu désarçonnée et mitigée pour ce roman.
Jusque là, j'ai toujours adhéré totalement aux écrits de Sandrine Collette.
Mais là, j'ai trouvé parfois le temps long.
Je n'ai pas saisi toutes les subtilités.
J'ai trouvé des incohérences.
Comme l'impression, mais ce n'est sûrement qu'une impression, qu'elle ne savait pas elle-même où elle allait.
Les personnalités de Lior et de Nun sont particulièrement complexes.
Hadrien lui est un peu trop béatement amoureux
Affronter ses peurs, rechercher son identité voilà les questions essentielles pour Lior.
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Le prologue nous emmène au coeur de la forêt népalaise, dans un passé pas si lointain, où Mara, une femme qui vit isolée, trouve deux enfants ligotés à un arbre. Consciente qu'elle ne peut ni les abandonner à leur sort, ni vivre avec eux dans cet endroit, elle décide de partir en ville pour leur offrir une chance. Mais les conditions de vie sont difficiles et Mara doit prendre une décision délicate.
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Quelques années plus tard, nous découvrons Lior et son mari Hadrien. Lior est passionnée par la chasse. Elle aime traquer, faisant preuve d'une patience et d'un instinct primaire. Mais, chasseur ou proie, nul ne peut être certain de l'issue d'une chasse. Il faudra à Lior un adversaire de son acabit pour tout remettre en question. Elle décide alors de fouiller au plus profond d'elle-même pour comprendre l'origine de ses peurs les plus intimes et de cette dangereuse témérité qui l'anime.
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L'autrice retranscrit parfaitement les pensées des personnages, leur âme blessée, leurs angoisses et leurs failles.
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Avec Animal, Sandrine Collette nous offre un récit vraiment très prenant, à l'atmosphère oppressante, où la nature, majestueuse et sauvage, se confronte à une humanité souvent cruelle et sans merci.
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Ma chronique complète est sur le blog.
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Déçue par ce roman dont les personnages principauxm'ont agacée (envie de secouer Hadrien et de voir Lior se faire piétiner par l'un des animaux qu'elle pourchasse) , et dont j'ai trouvé le rythme et l'intérêt très déséquilibré
c'est très loin à mon gout du formidable Des noeuds d'acier , en terme de tension, de récit, de rythme, d'intérêt pour les personnages. Bien sûr ce n'est que mon avis !
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