Je suis fatiguée.
C'est l'automne, me direz-vous, en vous demandant dans votre for intérieur pourquoi je parle de mon état sur un site littéraire.
Je vous rassure tout de suite : je suis fatiguée, oui, mais des circonvolutions perpétuelles de cet auteur contemporain et rival de Dickens :
Wilkie Collins.
Le maitre du suspens ? Je rigole. le roi des « tourneurs autour du pot » plutôt.
Oui, je SAIS que Sarah Leeson a un secret, que sa maîtresse, en mourant, lui a demandé de mettre sur papier pour que son maitre, Mr Treverton, en prenne connaissance.
Oui, je SAIS que Sarah Leeson en est bouleversée au-delà de tout ce qu'on peut imaginer, et qu'elle ne veut absolument pas que le châtelain découvre ce fameux secret. Elle cache donc la lettre dans une des chambres du château, jette la clé et quitte son emploi.
Il en a fallu, des pages, pour expliquer UNIQUEMENT cela !
Et puis les années passent. Rosamond, la petite fille du couple a grandi et se marie avec un jeune de la région, devenu aveugle peu avant.
J'assiste alors à leurs conversations qui...devinez ? tournent autour du pot, sont tellement alambiquées que je me dis que j'ai de la chance de vivre au 21e siècle. Et puis, bon dieu, que ce mari est rigide ! Qu'il m'a irritée bien des fois, par son attitude tellement conventionnelle devant la fraicheur naïve de sa jeune femme !
Comme par hasard, le jeune couple va tomber sur l'ancienne domestique, qui les mettra sans le vouloir sur le chemin du fameux secret. Et nous revoilà en butte aux tourments de Sarah Leeson, aux atermoiements du mari de Rosamond et à la niaiserie de celle-ci. le couple revient vivre à Porthgenna Tower, le manoir des Cornouailles, où Rosamond a passé son enfance, et où Sarah a caché.... mais oui, vous suivez, le secret !
Je vous épargne la suite des évènements. Je déteste dévoiler l'histoire, même si celle-ci ne m'a pas semblé autrement palpitante. Il y a des domestiques, un médecin, un homme de loi, des oncles – un bon et un mauvais- , un bébé (ils sont jeunes, n'est-ce pas).
Je vous quitte donc énervée. Fatiguée, plutôt, me direz-vous. Non, énervée. le fait de m'être replongée dans l'histoire pour écrire cette chronique m'a causé un ébranlement nerveux.
Je vous quitte donc, car voilà que je me mets à parler comme Mr
Wilkie Collins...