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EAN : 9782253103813
480 pages
Le Livre de Poche (17/03/2021)
4.12/5   25 notes
Résumé :
Synthèse faite par E.J. Hinz de diverses causeries prononcées par Anaïs Nin devant des étudiants. Un regroupement a été effectué à partir de huit sujets: les relations humaines; la recherche de l'identité; la magie de l'art; la femme dévoilée, la femme mieux comprise; la foi (p. 17-24); le rêve, la vie profonde, etc. L'ouvrage empreint d'un constant optimisme, couvre la période 1966-1973.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voici le livre que je conseillerais pour une première approche d'Anaïs Nin, avant de s'attaquer à son oeuvre majeure, c'est-à-dire son volumineux Journal.
Cet ouvrage est une synthèse de causeries réalisées à la fin de sa vie - comme l'indique la quatrième de couverture. Il donne un aperçu des idées, de la profondeur et de la sensibilité d'une femme qui a été, et reste encore, trop souvent réduite à une "Vénus Érotica"...
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Après Gisèle Hamini, me voici en compagnie D'Anaïs Nin. Encore une fois, je suis marquée par ce féminisme au gout d'égalité homme/femme. Il n'y a pas chez l'une ou l'autre une revendication de la femme au singulier. C'est surtout une recherche de soi-même et dans un même temps un tableau où le vivre ensemble est paisible et surtout possible. Anaïs Nin est le féminisme choisie sans déclaration de guerre, sans renier l'homme mais en cherchant la foi en soi afin de découvrir et de choisir selon ses envies et ses croyances.

Anaïs Nin veut nous aider à retrouver la foi. Quelle sorte de foi ? Une foi en nous.

Si je vous dis : avoir la foi en la perfection, l'évolution, le développement et la disparition des préjugés, ça vous parle ?

On peut dire que c'est une façon de se créer soi-même.

Ajoutons le nombre de personnes extérieures nécessaire à votre propre évolution. C'est ainsi que se confrontent la richesse intérieure et la richesse autour de soi. Il y a conflit donc révolte, ce n'est pas une quête pour acquérir autre chose, mais contre autre chose.




En somme, Anaïs Nin insiste sur le fait que le nombre d'individus censés agir ensemble cherche inlassablement la différence. Et pourtant, le futur dépend des relations entre les humains. Lorsqu'elle établit ces entretiens entre 1966 et 1973 devant des étudiants, elle est face à l'avenir.

Elle affirme que plus nous avons accès aux informations et à la technologie, plus nous sommes enfermés.

Aujourd'hui, les chaines infos tournent en boucle et nous sommes présents sur les réseaux sociaux, mais il est vrai que nous pouvons nous poser la question : sommes-nous vrais ? Sommes-nous riches de relations et de connaissances ? Sommes-nous capables de faire quelque chose de tout ce qui nous entoure ?

Anaïs Nin déclare dans ce livre que tout ceci nous enferme dans nos échanges, nos partages et nos émotions. Pourquoi ?

Parce qu'avoir accès aux informations négatives, à la tristesse et à la peur, nous invoque de nous protéger, de se replier, car nous avons tous peur de souffrir. Nous sommes capables de dégager une image heureuse et positive, mais nous refusons le malheur des autres.

Anaïs Nin parle beaucoup de création et de rapports aux autres.

Pendant le confinement, nous avons établi des passerelles pour ne pas être seuls, certains se sont sentis isolés alors que d'autres sont allés au-delà de leurs envies et de leurs quotidiens. Une réflexion, un retour à soi-même qui pourtant nous a apporté la fracture, car la demande était devenue personnelle.

Agir ensemble ? On parle aujourd'hui de conflits et de sursis planétaires. Nous avons trouvé refuge dans la bulle quotidienne. La nouvelle génération est importante. Nous la regardons et nous avons peur parce qu'elle est plus personnelle et moins capable de se projeter en avant. Sommes-nous coupables ?

Ce livre est une réflexion sur l'avenir de l'être humain. Toutes les balises ont été balancées dans une génération qui voulait transmettre afin de nous protéger et pourtant nous n'avons rien entendu. Lisons et relisons, le futur est présent dans le passé. Échangeons dans le partage et la création en comprenant les autres qui nous aideront à nous connaître nous-mêmes sans peur. C'est ainsi que l'on trouve la liberté. Quand nous a-t-on menti ?
Lien : https://aupaysdesbooks.wixsi..
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Anaïs Nin s'entretient ici, répondant à de nombreuses questions. On découvre alors sa posture sur l'art, la créativité, la place de la femme sans la société, et plus encore.

Ce livre est inspirant, dans une certaine mesure. Je m'explique. le féminisme mis en avant par Anaïs Nin dans l'ensemble de l'ouvrage est avant tout blanc, et bourgeois. Quand elle parle de la condition de la femme comme amoindrie, ses exemples sont souvent ceux de femmes mariées à des hommes qui sont à la fois puissants et riches. Ainsi, elle fait référence à des femmes en omettant la notion de la couleur de la peau, celle du poids, de la validité, de la classe sociale (!)... le groupe de femmes auxquelles elle fait référence est donc loin d'être universel. Lorsque l'intervieweuse tente de l'amener sur le terrain de la justice sociale, en demandant par exemple sa position sur la psychanalyse et son accessibilité difficile aux personnes pauvres, elle répond "Si quelqu'un veut faire une analyse, il le peut". Ainsi, les relents de méritocratie et de self made man/woman bien chers aux Américains m'ont donné la nausée, et ont empêché que je me laisse aller à cette lecture.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
J’ai lu l’autre jour quelque chose d’intéressant à propos d’Aldous Huxley. Il aurait dit, lors d’une conférence à Berkeley vers la fin de sa vie : « Je suppose que vous attendez de moi que je vous parle de choses très savantes et vous expose la somme de mes connaissances… mais ce soir j’ai simplement envie de vous demander d’être plus aimables les uns envers les autres. ».
Nous avons tous besoin de cette chaleur, nous avons besoin de nourriture, d’encouragement. Cependant, notre culture nous a appris à avoir honte de faire des compliments, de dire de belles choses aux autres. Pour le puritain, un compliment était par définition un mensonge. En revanche, les Latins encouragent les compliments. Pourquoi ne pas dire à quelqu’un qu’il est beau, si nous le pensons ? Pourquoi devrions-nous considérer comme hypocrites ces paroles tonifiantes, propres à nous soutenir, à l’opposé des critiques démoralisantes et des marques d’hostilité ?.
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Aujourd’hui, tout le monde sait que chacun possède en lui des qualités masculines et des qualités féminines. J’espère qu’un jour nous n’aurons pas honte de dire qu’il existe des femmes courageuses et des hommes tendres, des femmes à l’esprit scientifique et des hommes intuitifs. Cette assignation des rôles de chacun est limitative pour tous les deux. C’est pourquoi je pense que la femme doit travailler pour sa libération avec l’homme – elle ne Aujourd’hui, tout le monde sait que chacun possède en lui des qualités masculines et des qualités féminines. J’espère qu’un jour nous n’aurons pas honte de dire qu’il existe des femmes courageuses et des hommes tendres, des femmes à l’esprit scientifique et des hommes intuitifs. Cette assignation des rôles de chacun est limitative pour tous les deux. C’est pourquoi je pense que la femme doit travailler pour sa libération avec l’homme – elle neAujourd’hui, tout le monde sait que chacun possède en lui des qualités masculines et des qualités féminines. J’espère qu’un jour nous n’aurons pas honte de dire qu’il existe des femmes courageuses et des hommes tendres, des femmes à l’esprit scientifique et des hommes intuitifs. Cette assignation des rôles de chacun est limitative pour tous les deux. C’est pourquoi je pense que la femme doit travailler pour sa libération avec l’homme – elle ne peut pas y parvenir seule. Il faut y travailler ensemble. Toutes les races. Tous les hommes. Toutes les femmes. Tout le monde.
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Ce que je voulais vous donner aujourd’hui, c’est un nouveau centre de gravité, parce que nous avons essayé de vivre beaucoup trop par le groupe, avec cette notion du nombre, du trop grand nombre, de millions, de vivre en comptant sur les forces extérieures et sur un monde extérieur à nous-mêmes. On a fait pression sur nous, et certains, qui n’étaient pas à même de compenser ces contraintes extérieures par une richesse intérieure, ont été gagnés par le désespoir, la dépression, la frustration, ce qui les a rendus agressifs. Or un homme agressif et malheureux est un danger pour la société. Comme le disait Otto Rank dans La Volonté du bonheur : « Un homme heureux est un élément positif pour la société, un homme malheureux est un grand danger. ».
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Non moins important est le pouvoir de raconter des histoires - la magie de la fiction - qui nous permet de ne jamais succomber au désespoir terrible de celui qui ne peut pas voir au-delà des événements présents. La magie de la fiction vient du plaisir que l'on prend à l'envol du langage qui nous transporte dans un autre monde. Nous entrons au royaume de la poésie ou de l'art et nous découvrons la joie de posséder le don de nous envoler. Le poète nous enseigne la lévitation, il nous enseigne à voler un peu plus haut et à dépasser tout ce qui d'ordinaire nous force à vivre un quotidien désolant et étouffant, à mener une vie complètement prisonnière de l'histoire.
Nous avons en nous ce merveilleux pouvoir de nous échapper, mais il ne s'agit pas d(une fuite négative. C'est une fuite semblable à celle d'Olivier Messiaen, qui, prisonnier dans un camp de concentration, composa ce merveilleux morceau pour clarinette appelé "L'Âme d'un oiseau". Voilà le genre de fuite dont je parle. La composition de cette musique l'a sûrement aidé à survivre à cette expérience - et je ne peux en imaginer de plus terrible.
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Pour nous, le monde est bon ou mauvais, blanc ou noir, et nous gaspillons toute notre énergie dans de vains conflits. En avançant dans la vie, j’ai choisi de faire vivre toutes mes contradictions. Ne rien exclure, ne pas faire de choix. Je voulais être une femme, je voulais être une artiste, je voulais être tout. Et j’ai tout entrepris : et plus vous entreprenez de choses, plus vous trouvez de force en vous pour les accomplir et élargir votre vie, au lieu de prendre l’autre chemin (celui qu’on nous a appris à prendre) qui est de rechercher une structure et d’avoir peur du changement, surtout d’avoir peur du changement. Mais je n’avais pas peur de changer : c’est là une autre chose que la psychologie m’a apprise : que nous évoluons. Nous n’avons pas besoin de révolutions, du moment que nous évoluons, que nous sommes ouverts à de nouvelles expériences, du moment que nous sommes ouverts aux autres et à ce qu’ils peuvent nous apporter.
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Vidéo de Anaïs Nin
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
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