BD HISTOIRE / MOYEN-ÂGE.
Les auteurs se gardent bien de situer dans le temps leur intrigue, mais on comprendre très rapidement qu'on est au temps des Rois Maudits de Maurice Druon. L'enquête donc le récit est d'un grand classicisme, on se croirait dans un mélange d'une aventure de "Vasco" de Gilles Martin et un cosy mystery à la Agatha Christie. du coup on était plus ou moins dans un épisode de "Frère Cadfael" et Peter Ellis / Edith Pargeter.
Éric Corbeyran est un auteur expérimenté et prolifique qui réalise pendant 56 pages un bon travail dans la scénarisation, la caractérisation et la dialoguisation (c'est une à citation). Je ne connaissais pas Nicolas Bègue, mais assisté ici par Jean-Paul Fernandez il livre ici un très joli travail. C'est une série que je vais suivre, d'autant plus que SPOILERS !
Royaume de France, XIIIe siècle
Cette époque est peut-être l'une des plus sanglantes de notre Histoire, et si beaucoup y ont perdu la vie, certains, comme Landri, ont fini par perdre la foi, peut-être pas celle de croire en Dieu, mais du moins celle d'espérer quelque chose de bon de la part des hommes, en particulier de ceux qui dirigent et commandent.
Mais en quittant son monastère pour voyager sur les routes du royaume, Landri est accompagné d'un jeune dessinateur, Mayeul, et ensemble, sur ordre du roi, ils vont devoir accomplir unr mission bien singulière, reproduire et répertorier tous les blasons qu'ils peuvent.
Pour Mayeul, jeune orphelin abandonné à sa naissance aux portes du monastère de Landri, cette mission est également synonyme de quête, le seul lien qui l'unit à ses parents, c'est justement... un blason.
En retrouvant l'origine de ce blason, il espère ainsi trouver des réponses à ses questions.
Mais en attendant, nos deux compères, qui ont trouvé asile pour quelques jours dans un château vont à la fois trouver leur bonheur en étant en présence de plusieurs chevaliers venus y participer à un tournoi, arborant chacun de nouveaux blasons à reproduire donc, mais aussi pour se confronter à une énigme qu'ils entendent bien résoudre lorsque l'un de ces chevaliers meurt pendant la joute, percé par pas moins de sept coups d'épée, chacun mortel. Il n'est donc pas question de tragique accident, mais de meurtre !
Un excellent album qui nous fait voyager dans le Moyen-Âge d'une part, mais aussi dans les méandres d'une enquête où les détails vont s'avérer bien précieux, et surtout, une opportunité pour le lecteur d'en apprendre (beaucoup) plus sur l'Art héraldique, ses formes, ses couleurs, ses motifs, ses interprétations et donc.. ses codes.
Landry, ancien moine dégoûté des penchants de l'église pour la chasse aux hérétiques, s'est lancé dans une vaste mission. Avec Mayeul, jeune peintre talentueux, il sillonne le royaume de France pour recenser les armoiries. Un tournoi de chevalier est l'endroit rêvé pour compléter leur collection mais voilà que la compétition est troublée par une mort plus que suspecte.
Nous nous situons donc au XIII e siècle et le moyen-âge voit fleurir l'art très codifié de l'héraldique. A travers cette histoire nous en apprenons beaucoup sur ces codes et son vocabulaire. Pour ceux que cela effraie, je vous rassure, rien d'incompréhensible au contraire! C'est distillé avec finesse et parcimonie au cours de l'histoire.
Le duo de personnages fonctionne bien et sont sympathiques. La fonction de héraut du roi de Landri va lui permettre de mener l'enquête sur le chevalier mort. Et nul doute que sur le parcours de leur mission d'autres aventures se dresseront.
Au dessin on découvre le trait expressif de Bègue qui est très bon, à l'image de cette jolie couverture qui attire l'oeil.
Un nouveau duo d'enquêteurs se met en place : Landri, moine défroqué, et Mayeul, jeune peintre, orphelin recueilli à l'abbaye de Landri. Tous deux sont hérauts et ont une mission : établir un annuaire des blasons en France pour le roi lui même. Ils profitent des tournois pour réaliser des copies des différents blasons. Lors d'un de ces rassemblements, Landri assiste à une conversation suspecte et quand un chevalier se fait tuer par 7 coups d'épées, il comprend qu'il y a eu complot pour assassinat. Aidé par Mayeul, il va enquêter.
Intrigue classique de policier historique mais dans un contexte original (l'héraldique) qui nous est décrite subtilement avec un duo d'enquêteurs sympathiques et des seconds rôles intéressants. Bref cette première histoire est très bien dessinée avec beaucoup d'expressivité et laisse suffisament de choses en suspens pour avoir envie de suivre les aventures de notre duo (trio?) de choc.
- J’ai longtemps cru que l’Eglise était la réponse aux questions qui me taraudaient. Je suis parti lorsque
j’ai eu la certitude qu’il n’en était rien.
- Perdre la foi est la plus douloureuse des tragédies…
- Oh ! Mais j’ai toujours la foi ! Ce sont les hommes qui m’ont déçu… Ce sont eux qui établissent les
règles et entendent vous dicter votre conduite…
- Le diable ne se trouve ni dans un camp ni dans l'autre. Il se trouve dans la discorde, dans la rupture, dans le conflit. C'est là qu'il faut porter tous nos efforts!
- Le conflit fait partie de la nature humaine... N'est ce pas un combat perdu d'avance ?
Tout homme est par nature un hérétique... toi, moi... chacun de nous.
Combattre l'hérésie revient alors à combattre l'essence même de l'être humain... c'est un combat perdu d'avance !
Le diable ne se trouve ni dans un camp ni dans l’autre… Il se trouve dans la discorde, dans la rupture, dans le conflit.
En quelle année est paru pour la première fois "La Métamorphose" ?