Il s'agit d'une tragédie-ballet, commandée par le Roi à
Molière. La musique a été composée par Lully, les danses réglées par Beauchamp, et les décors conçus par Vigarani. Les délais étant très serrés,
Molière demande de l'aide à
Corneille qui versifie la plus grande partie de l'oeuvre à partir du canevas de
Molière en quinze jours. Un travail d'équipe donc. Psyché est créée en 1671 aux Palais des Tuileries, puis reprise au Palais-Royal, le théâtre que
Molière a investi avec sa troupe, au prix d'importants travaux. C'est un très grand succès, la publication se fait la même année. le sujet de la pièce a certainement été suggéré à
Molière par un conte
De La Fontaine, Amours de Psyché et de Cupidon, paru l'année précédente, et inspiré d'
Apulée. La pièce sera transformée en tragédie en musique (aujourd'hui on dirait opéra) par Lully en 1678 ;
Thomas Corneille et Fontenelle (frère et neveu de
Pierre Corneille) transformant le texte à cet usage.
La beauté de Psyché est telle qu'elle éveille la jalousie de Vénus, qui charge son fils, l'Amour, de la punir, en la faisant amoureuse du plus laid des hommes qui ne partagera pas son amour. Mais l'Amour en personne tombe amoureux de la belle Psyché, il la fait enlever dans un palais aérien, où il lui déclare sa flamme sans qu'elle sache qui il est. Mais les soeurs de Psyché, jalouses d'elles, mettent le doute dans son esprit. Elles la poussent à demander à son amant son identité. Il le fait, mais fâché, quitte Psyché, qui se trouve livrée à la vengeance de Vénus, qui la condamne à des tâches pénibles et avilissantes. Elle finit pas tomber dans un sommeil qui ressemble à la mort, L'Amour lui pardonne, Vénus se montre toujours intraitable, mais Jupiter transforme Psyché en déesse, ce qui adoucit sa belle-mère. Tout ce beau monde divin n'a plus qu'à monter au ciel et vivre dans le bonheur éternel.
C'est vraiment une curiosité, le travail à plusieurs mains donne quelque chose d'un peu impersonnel à l'ensemble, et la pièce est visiblement conçue comme un écrin aux aspects visuels : décors, costumes, danses...Sans parler de la musique qui occupait une place importante.
Molière était très intéressé à ce moment de sa carrière par une sorte de théâtre « total » où le texte et le jeu d'acteurs n'étaient que des composantes parmi d'autres. C'est donc difficile de se rendre compte de ce que cela pouvait donner, et d'apprécier l'ensemble à la seule lecture, que je n'ai pas trouvé bien passionnante, je dois l'avouer. Pour compléter mes impressions, je vais écouter l'opéra de Lully, même si ce n'est pas un compositeur qui me passionne habituellement.