Cet album me semble difficile d'accès pour un public d'enfants. Trop subversif pour les 8-10 ans, inaccessible avant car complexe, d'un abord trop naïf pour des plus grands de part le format, le peu de texte, l'abondante présence d'illustrations...
Alors pour qui a-t-il été écrit ? Les grands, les adultes qui réfléchissent à l'enfance, aux apprentissages, au rôle du maître et de l'école me semblent les seuls à même de cerner le message de
Marguerite Duras et la subtilité du jeu des illustrations qui fait écho au texte, cabinet de curiosités évoquant l'univers du pédagogue Jean-Frédéric Oberlin, déclinaison d'images en couleur, silhouettes et ombres colorées au fil des pages.
Ernesto est un enfant qui fait attention aux détails, aux cas particuliers, interprète, philosophe... et fait preuve d'une grande sagesse : aux menaces de gifle du maitre, il oppose un sourire bienveillant.
Un joli livre, pour faire réfléchir les adultes sur ce que c'est, qu'apprendre. Un joli livre, qui constituerait un bon préambule à une réflexion plus développée, par l'auteur, de son point de vue sur cette question.