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EAN : 9782259012997
960 pages
Plon (15/01/2004)
4.42/5   112 notes
Résumé :
La magistrale biographie de l'auteur du Lion et des Cavaliers, à la fois l'itinéraire d'une existence mouvementée, un roman d'amour pour l'auteur et le reflet de l'histoire politique et littéraire du XXe siècle.
Romancier adulé du public et souvent jalousé par l'intelligentsia, Joseph Kessel a tout vu, tout connu, tout expérimenté d'un monde en pleine évolution. " Ma vie est plus importante que mon œuvre mais on peut vivre et écrire à la fois... " dit-il un j... >Voir plus
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« Dobri Tchass Zbogom Jef»

(Que l'heure nous soit agréable et que Dieu nous accompagne)

Eh oui, notre Lion superbe et généreux était superstitieux depuis son enfance ! Il n'était pas russe par hasard !

Et le 23 juillet 1979, à Avernes, son ami et biographe, Yves Courrière, répétait ces mots devant son cercueil.

Cette biographie passionnante est un pavé de près de mille pages. Moi qui suis allergique aux livres épais, je me suis trouvée emportée, enchaînée à l'écriture expressive, animée, d'Yves Courrière, toujours plus avide de connaître la suite des aventures de Jef.

De surcroit, Yves Courrière ne nous cache rien de la personnalité de son grand ami. de toute façon, ce qui rend fascinant un être, ce sont aussi bien ses qualités que ses défauts d'autant que notre lion est superbe et généreux surtout avec sa famille. Et pour reprendre la devise de Jef « Ce sont les hommes qui m'intéressent et non les idées ».

Aventurier, bourlingueur, joueur, s'adonnant à la drogue, à l'alcool, c'est un être sulfureux au tempérament à la Dostoïevsky, une carrure de géant des steppes avec trois sillons profonds qui barrent son front. Et avec cela une vie sentimentale de macho, il aurait aimé avoir un harem ! Je ne suis pas certaine que je n'aurais pas succombée mais problème, je ne bois pas ! Or, il fallait tenir la route en sa compagnie sans craindre les éclats !

Mais quelle signature, quelle écriture, quelle force, un être hors du commun, ayant vécu plusieurs vies en une seule, d'une intelligence exceptionnelle, toujours à l'affût du moindre évènement, du moindre reportage dont il s'inspirera pour ses romans.

De toute façon, dès son enfance, il a connu le déracinement, les voyages, toujours en transhumance.

Du défilé de la Victoire au procès de Nuremberg, de la création de l'état d'Israël à l'Afghanistan, du Sinn-Fein au Chant des partisans, de l'Aéropostale à l'Amérique en crise, de la piste des esclaves à la guerre d'Espagne, des bistrots de Montmartre à la route des Indes, de la guerre d'Algérie à l'Aventure Africaine que j'aurais aimée partager avec lui, Kessel est témoin parmi les hommes, un grand reporter(re).

Tout au long de cette biographie, j'ai rencontré tant de personnalités, de belles anecdotes comme celle qui a donné naissance à son livre « le Lion » ou « Les Cavaliers » et moi qui suis une grande admiratrice de l'aviation, son « Mermoz » fut un grand moment de lecture.

C'est une vie tellement riche, il y aurait tellement de choses à relater ici que je vous laisse le soin de découvrir cette biographie assez exceptionnelle d'un être non moins exceptionnel,

Emmanuel d'Astier disait de lui « Kessel est une force, un appétit, un coeur…Une espèce de héros d'un temps biblique qui, quoi qu'on en dise, ne sera jamais révolu dans aucune société »

« le monde est extraordinaire, regarde comme c'est beau » ce sont les derniers mots du Lion adressés à Yves Courrière ». Merci Monsieur Kessel ou mieux encore, merci Jef !
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Rédigé par son meilleur biographe mais pas hagiographe, tellement il est inutile d’embellir excessivement la vie romanesque, aventureuse et riche de ce héros des temps modernes, Sur la piste du lion est le récit passionnant d’une vie.

Car chez Kessel tout est superlatif, considérable, extraordinaire. Son physique, sa capacité à convaincre, sa créativité, sa vitalité, rien n’échappe au degré supérieur de ce qu’il est et met en toute chose, sauf peut-être son rapport aux femmes, pas toujours enthousiasmant.

C’est ce que raconte merveilleusement (et longuement, presque mille pages) son ami, Yves Courrière : l’histoire d’un journaliste, écrivain, grand voyageur, scénariste de cinéma, bouillonnant et prolifique, un passionné enflammé par des entreprises aussi diverses que multiples, à qui tout a réussi, ou presque.

A lire absolument pour découvrir et redécouvrir le formidable auteur (avec son neveu Maurice Druon) du Chant des partisans.

« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne,
Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes... »
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Sur la piste du lion ..... en compagnie de l'ogre Kessel.
L'ogre, oui, car Kessel a tout dévoré à belles dents, a vécu mille vies en une seule, s'est saoulé, sa vie durant, d'aventures, de voyages, de jeu, d'alcool, d'amitiés viriles.... et de femmes aussi. En ce qui concerne ces dernières, on ne peut pas affirmer qu'il les ait appréciées, il les a d'ailleurs en général plus consommées qu'appréciées. Seule, sa première épouse a été tendrement mais, hélas, bien mal aimée !

Toutes ses expériences, il a su les transcender par l'écriture en tant que journaliste et écrivain : reportages, nouvelles, romans et il a fait de ses aventures et de nombre des personnages qu'il a rencontrés le suc de son oeuvre protéiforme et abondante.

Dans cette exceptionnelle biographie, servie par le talent d'Yves Courrière, qui d'une écriture nerveuse, inspirée, imagée, magnifie l'incroyable existence de son ami Jef, à qui il rend ainsi le plus beau des hommages, le lecteur a la chance de participer à l'existence tumultueuse de cet être hors du commun.
Le ton est toujours chaleureux, mais Yves Courrière ne se livre pas pour autant à une hagiographie débridée. Connaissant très bien l'homme Kessel, il sait en montrer les forces mais aussi les faiblesses, voire les petitesses. Et du coup, rien de cet exceptionnel phénomène que fut Jef ne nous demeure étranger !

Jugez-en plutôt :
Naître en Amérique du Sud, puis passer son enfance et sa jeunesse en Russie et en France.
Participer à dix-huit ans, aux combats aériens de la Première guerre mondiale, à l'époque des balbutiements de l'aviation.
Boucler un tour du monde à vingt ans, ce qui vous pose un homme et vous invite à tous les appétits.
Gagner des fortunes et les claquer au jeu tout aussi vite.
Aller, aller sans cesse, là où il y a du danger, car il faut appréhender "l'ivresse de vivre".
S'engager dans la Résistance durant la Seconde guerre mondiale.
Parcourir en aventurier l'Irlande, la Syrie, Israël et le Liban, le Sahara , l'Afrique, l'Afghanistan, etc

En outre, cet ouvrage possède, entre autres mérites, celui d'évoquer précisément la genèse de la plupart des oeuvres de Kessel, ce qui nous invite à la lecture de celles que nous ne connaissons pas ;
sans oublier la "naissance" du "chant des partisans", co-écrit avec son neveu Maurice Druon - Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? -

Je vous invite donc à vous jeter goulûment sur cette biographie d'une foisonnante richesse, pavé de quelque 960 pages, mais que vous ne pourrez que dévorer, tant il est riche, passionnant et habité par le souffle de l'Histoire, la vie de Kessel s'étant retrouvée bien souvent au contact des événements qui ont bouleversé le monde !

Et terminons par la devise favorite de Jef (empruntée à la famille Rostov dans "la Guerre et la paix") qu'il n'omettait pas de prononcer lors de chaque événement particulier ou nouvelle aventure : "Dobri Tchass Zbogom... " (que l'heure nous soit favorable et que Dieu nous protège).
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Je ne vais ni chroniquer ni commenter cette biographie.
Je vais juste vous suggérer de lire la critique de enjie77 postée le 20/08/18 et qui m'a donné envie de lire ce "pavé" dont j'ai apprécié chaque ligne.
Nul doute que vous serez vous aussi convaincus !!!
"Dobri Tchass Zbogom"
"Que l'heure nous soit favorable et que Dieu nous protège"

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Je ne suis pas un afficionado de ces biographies exhaustives qui mériteraient parfois qu'on exerce un peu d'esprit de synthèse mais ce pavé se lit facilement grâce au style fluide d'Yves Courrière, à la virgule paresseuse. Rien à voir sur le plan de la fluidité avec les bios de Jean Lacouture dont chaque ligne est une épreuve.

C'est peu de dire que ce livre ne se résume pas, tant les aventures et le caractère de Kessel sont uniques et dépassent l'imagination. Si ce livre avait été un roman, il n'aurait pas été crédible tant la chance et le hasard auraient paru être du côté du héros. Ceci dit, s'il a fait le plein de chance, on ne peut pas en dire autant de ses proches...

Un talent hors pair, une baraka du diable, une capacité hors norme à tirer profit des événements, à se créer des opportunités y compris financières, à se constituer et à s'appuyer sur un réseau d'amis, à faire la fête.

Tout n'est pas très glorieux dans la vie de Kessel, notamment ses relations avec les femmes. Ce n'est pas la moindre des réussites de Courrière de ne pas avoir versé dans l'hagiographie alors qu'il était grand ami de l'écrivain.

J'aurais aimé des photos de ses articles dans les journaux pour mieux comprendre l'importance du journaliste Kessel. On trouve heureusement quelques-uns de ses articles dans leur contexte sur le site de la Bibliothèque nationale:
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k576909j.r=kessel.langFR

Un livre dont on ne sort pas indifférent et qui donne envie de (re)lire certaines oeuvres de Kessel.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Jamais il ne dit un mot contre son capitaine et lui exprima toujours la plus vive admiration - dont l'Equipage sera le vibrant témoignage - mais il y avait entre les deux hommes une phrase que Kessel ne pouvait oublier, un incident qui laissait dans son cœur une douloureuse plaie d'amitié. Il n'en fit confidence qu'à très peu de gens, cinquante ans plus tard, tant il avait de peine à l'évoquer.
"Les sentiments que j'avais pour mon chef d'escadrille, le capitaine Vachon, me les rendait d'une manière qui faisait de moi le plus fier et le plus heureux des jeunes hommes. Or, au cours d'un repas à la popote et en présence de tous mes camarades, on parla d'un français qui venait d'être condamné pour espionnage au profit de l'ennemi. Et Vachon dit le plus simplement du monde, le plus légèrement du monde, : "Tout naturel : il est juif".

Il ne m'était pas venu à l'esprit, en arrivant à l'escadrille, de parler de mes origines. Je me sentais parfaitement assimilé et n'avais jamais eu, ni au lycée ni en Sorbonne, le moindre incident à ce sujet. Quant j'ai entendu Vachon, j'ai cru véritablement m'évanouir de souffrance. Et que faire ? Un éclat qui eût mis dans une fausse position celui que j'idolâtrais? Me taire et me sentir lâche? J'aimais tellement Vachon que j'ai choisi la dernière solution.
Dès que nous fûmes seuls, je lui dis le mal qu'il m'avait fait. Sa gêne a été horrible. Il a marmotté les excuses habituelles : "Je ne voulais pas généraliser …. Il y a des juifs qui …….." etc ….
Nous n'avons jamais plus reparlé de cela et rien n'a changé dans nos rapports. Mais la peine et l'humiliation affreuse de cette injustice, je ne les ai jamais oubliées complètement!".


Page 124 aviation première guerre mondiale
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Au cours de ce fructueux voyage, il régla une question d'importance : la publication de "l'Armée des Ombres" qu'il pensait terminer durant l'été. Il pensait que le premier récit jamais écrit sur les exploits, les drames, l'héroïsme de la Résistance fût édité pour la première fois par un français. Grâce à Gaston Palewski et André Philip, qui à Londres lui avait lu le manuscrit d'un extraordinaire roman : "Le Silence de la Mer", signé d'un pseudonyme, - Vercors - Joseph Kessel connut les locaux de la rue "Fontaine" animée par de jeunes intellectuels comme Max-Pol Fouchet et Henri Hell - un jeune juif vénézuélien du nom de José Henry Lasry - tous animés du plus pur esprit de la Résistance . Ces fous de poésie et de littérature avaient comme point de ralliement une librairie à l'enseigne "Les Vraies Richesses" - empruntée à Giono - tenue par Edmond Charlot. Non content d'ouvrir les trésors de sa bibliothèque à ses amis, Charlot éditait leurs oeuvres. C'est ainsi qu'il avait publié "L'Envers et l'Endroit" premier ouvrage d'un jeune algérois dont on commençait à parler et que Jef avait parfois croisé au secrétariat de rédaction de Paris-Soir : Albert Camus.

Charlot était enthousiaste. Kessel confiant. Les deux hommes firent affaire. "L'Armée des Ombres" paraîtrait à Alger. Alger, terre française d'où le Général de Gaulle dirigeait désormais le combat pour la libération de la patrie.


Page 588

NDL : J'ai beaucoup aimé le livre de Kaouther Adimi. Et on retrouve Monsieur Charlot! Un régal pour les amoureux des livres!


Et encore page 590

Jamais Kessel ne relut un manuscrit avec autant d'attention, biffant, raturant jusqu'à ce que personne ne pût identifier ceux de ses amis qui, lui racontant leurs vies clandestines, les plaçaient entre ses mains. Lourde responsabilité que cette confiance aveugle. Mais quel résultat!

"L'Armée des Ombres" étaient un chef d'oeuvre aux personnages inoubliables par leur charge d'humanité. Philippe Gerbier, l'homme fort, le chef sans faiblesse, mélange de Rémy et de Médéric ; Luc Jardie, l'intellectuel dilettante, grand bourgeois que son frère Jean-François croit incapable d'engagement physique et qui se révèle, sous des traits qui évoquent irrésistiblement Emmanuel d'Astier, l'organisateur des réseaux du Sud ; Le Bison homme de main au grand cœur, ex légionnaire, comme le Gros Albert ……….
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Page 359 - La piste des esclaves - Harrar en Ethiopie - 1930


Dès le lendemain, les envoyés spéciaux du "Matin" découvrirent les esclaves sans qu'on eût besoin de les leur montrer. Misérables au nez camus, aux lèvres énormes, nus ou loqueteux, ils grattaient la terre, nettoyaient les rues, portaient le bois ou l'eau, pilaient la farine de doura. Hommes et femmes arrachés depuis des générations aux confins du Soudan, ils formaient un bétail humain dont les maîtres surveillaient aussi attentivement le travail que la reproduction.

- Je comprends votre stupeur et votre indignation, dit Mr Frangipane (consul d'Italie à Harrar), lorsque Kessel revint de sa première promenade. J'éprouvais les mêmes quand je suis arrivé. Mais on s'acclimate peu à peu. Et ceux-ci sont moins malheureux que ceux qu'on emmène encore en caravanes dans le désert vers le Hedjaz ou le Yémen.

Au cours de ses pérégrinations dans la ville à la recherche de Saïd, que personne ne semblait connaître, Kessel accumula les preuves des mauvais traitements infligés aux esclaves. Il entendit les cris déchirants d'un jeune garçon battu à mort pour avoir volé à son maître une bouteille de tetch, il vit un homme et une femme pendus par les pieds au-dessus d'un feu où le maître jetait à poignées du piment rouge qui leur brûlait yeux et poumons.
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Les quatre hommes, tout à leur conversation, ne prêtaient guère attention au spectacle quand, vers une heure du matin, parut sur la scène la "révélation" promise par Leplee. Une gamine au visage have, sans fard, les cheveux coupés à la chien, les épaules étroites moulées dans un pull vert dont une manche inachevée était mal dissimulée par un châle.
La môme Piaf faisait Se débuts sous les yeux de Jean Mermoz et de Joseph Kessel !
Les rires qui avaient salué sa piètre entrée s 'étaient éteints. La voix s élevait, puissante, bouleversante. Libérée du trac, elle chantait le malheur des "mômes de la cloche" qui s en vont "sans un rond en poche". Plus rien n existait autour d elle. Elle était la chanson.
Un tonnerre d applaudissements salua la fin de son numéro. Une ovation interminable. Jef, Jean-Gérard et même Maurice Reine qui, mandataire aux Halles, n était pas prédisposé aux grands élans romantiques, étaient bouleversés Quant à Mermoz, il était debout et offrait sa coupe de champagne à la jeune femme toute tremblante de son triomphe.


Page 455
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En guise de préface :

Je sais de toi des traits et des actes qui n appartiennent qu à nous. Certains d entre eux, je voudrais les dire ici. Pour violents qu ils soient et charnels et choquants peut-être aux yeux du vulgaire, il me semblent te peindre aussi bien que tes exploits. Tu étais un homme et non une statue. Et de là venaient ta grandeur, ton exemple.

Ai je droit de me servir de mes découvertes, de tes confessions ? Où passe la ligne de partage entre l exigence du vrai et l indiscrétion inutile ? Je pense que rien n est à cacher des mouvements d un sang qui est profond et pur....

Joseph Kessel (préface à Mermoz)


Yves Courriere se pose la même question au seuil de l écriture de la bio de Kessel.

C est très beau et émouvant
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Videos de Yves Courrière (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Courrière
150 journalistes, 300 photographes, 128 numéros, 3 700 pages de reportages spectaculaires, d'entretiens décisifs, de portraits fouillés mêlant les grandes figures et les témoins anonymes, de tribunes et de commentaires de tous bords, superbement choisis et illustrés : telle est la collection spéciale que la revue Historia commande, en 1971, à Yves Courrière dont le quatrième tome de la Guerre d'Algérie vient d'être couronné par l'Académie française. le prix Albert-Londres s'entoure d'experts français et algériens. Ensemble, sur quatre ans, ils vont bâtir une somme inégalée.
Récits, photos, paroles, visages, lieux, faits, quotidiennetés, événements, destinées : à chaque page, c'est le choc. Un monument dont, sous la forme d'une suite chronologique et thématique, La Guerre d'Algérie en direct offre le meilleur.
Si l'Amérique a produit une profusion d'albums et de films sur le Vietnam, en France, sur l'Algérie, les études abondent mais les récits et les images manquent. L'hypermnésie des acteurs ou de leurs héritiers rivalise avec l'amnésie dans la conscience collective et populaire. L'absence de représentation commune nourrit l'oubli des événements, creuse l'ignorance de l'histoire, nuit à l'apaisement des nouvelles générations. C'est ce vide que comble cet album sans précédent.
Écrivain, journaliste, cinéaste et observateur capital de notre temps, Philippe Labro présente cet album. En 1959, à l'âge de 22 ans, il est appelé en Algérie où il servira pendant 730 jours. Affecté à la revue Bled puis à la radio F5, il connaît entretemps la violence des combats. En 1967, il publie son deuxième roman, Des feux mal éteints, bréviaire de toute une génération. Un récit sans concession de la terreur, de la torture et de la mort. Mais aussi un chant d'amour nostalgique célébrant Alger, la mer, le soleil.

Historien, spécialiste internationalement reconnu de la guerre d'Algérie, Tramor Quemeneur a édité cet album. Enseignant aux universités Paris-VIII et CY-Cergy Paris, il est membre de la Commission mémoires et vérité instaurée à la suite du « Rapport Stora », ainsi que du Conseil d'orientation du Musée national d'histoire de l'immigration. Il est l'auteur entre autres, avec Benjamin Stora, de Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre (prix des lectrices de Elle 2011) et, avec Slimane Zeghidour, de L'Algérie en couleurs. 1954-1962.
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