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EAN : 9782958177133
112 pages
Sous le Sceau du Tabellion (04/09/2023)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Jamais je n’écrirai tout ce que j’ai à écrire, grand Dieu non, et qu’il fasse que le livre cardinal pour moi soit toujours le prochain ; un jour qui vient déjà, demain peut-être, d’une manière ou d’une autre me brisera la plume, qu’importe ! jusqu’à ce jour je la tiendrai et je m’obstinerai à commettre ces textes impubliables dont on ne sait pas dire si ce sont des nouvelles, des récits, des romans, du théâtre – mais je sais bien, moi, que je n’écris jamais que des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le titre ”du dimanche”, sans majuscule à aucun des deux d, a arrêté mon regard alors que je consultais la longue liste proposée par l'équipe de Babelio pour une Masse Critique. Les quelques lignes résumant le livre y parlaient d'écriture. Quel rapport avec le dimanche ? La curiosité me gagnant, j'ai coché le livre et l'ai reçu quelques jours plus tard.
Malgré la quinzaine d'ouvrages à son actif, Patrick Da Silva m'était totalement inconnu, tout comme les éditions Sous le Sceau du Tabellion (tiens, partout des majuscules).
Le bandeau du livre sur lequel figurent une photo d'une sculpture dénommée ”empreinte” et les vers ”L'étoffe du silence, le fil affûté de l'oreille, dans l'oeil la balafre de la beauté”, ce bandeau tout comme le titre (toujours bien en minuscules) attisent ma curiosité et me poussent jusqu'à la table des matières où je trouve l'intitulé des cinq chapitres : OMBILIC, OMBREUX, OUVRIER, ORDONNANCE, ORDINAIRE, ORPHÉE PLUS JAMAIS. Étonnamment ces mots, en majuscules eux, commencent tous par la lettre O. le mystère s'épaissit. Il ne reste plus qu'à plonger dans la lecture.

Lecture qui débute par un premier préalable de Patrick Da Silva : ”Il sera question de livre ; en l'espèce de littérature et strictement”. Quelle chance, je suis bien tombée. Puis un second préalable : ”Je parlerai à la première personne du singulier et, sur cette question qu'ici j'aborde, je confesse d'emblée ma totale illégitimité”. J'apprécie cette franchise et cette humilité qui mettent dans de bonnes conditions pour aborder la suite. Et là quel régal ! de façon personnelle, avec verve, humour et passion, Patrick Da Silva, s'épanche sur ce que sont pour lui la littérature, l'écriture, la vocation d'écrivain, examine les maillons de la chaîne d'un livre : auteur, éditeur, oeuvre, lecteur, critique. Il confie pourquoi et comment il écrit, avoue être un écrivain du dimanche (ah, nous y voilà !) bien que n'écrivant jamais le dimanche.

Il fut aussi un lecteur du dimanche puisque, enfant de choeur, c'est par la Bible et en lisant à la messe les textes de l'Écriture (avec une majuscule) qu'il a pris goût de la lecture, de l'écriture (sans majuscule) et de la littérature. Devenu un lecteur accro et assidu, ses propos sur les lecteurs sonnent juste et trouvent résonance.
Que ce soit sous le ton de la confidence ou du plaidoyer, Patrick Da Silva touche par son authenticité. Son amour pour la littérature, la vraie, est contagieux et se partage pleinement.
Patrick Da Silva ravit par la langue, la ”Sainte axe”, le riche vocabulaire, dont les expressions parfois argotiques côtoient si naturellement des imparfaits du subjonctif.

Et apothéose : Patrick Da Silva termine par un vibrant hommage à la poésie, à l'âme du poète, avec un long poème de son cru, sorti de derrière les fagots, dont la gouaille savoureuse fait penser à un certain François Villon. C'est truculent, surprenant, réjouissant, phénoménal, essentiel. le lecteur est comblé.

J'espère que l'auteur, qui récrimine cette dénomination et qui a un avis pointu sur les critiques, acceptera la mienne (à ma décharge elle m'était imposée par Babelio), j'espère surtout qu'elle ne le trahira pas. Elle se veut un moyen de favoriser le bouche à oreille pour faire circuler l'écrit afin de le faire entrer dans l'héritage.

Un grand MERCI (en majuscules) aux éditions Sous le Sceau du Tabellion et à Babelio pour l'envoi de ce livre qui n'a de minuscule que son titre et le nombre de pages. J'ai découvert un Écrivain qui fait honneur à la Littérature.
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Patrick Da Silva est madré. Il assène avec force conviction qu'il ne fait "profession de rien dans la littérature, ni de l'enseigner, ni de l'étudier savamment, ni de la critiquer, ni de la publier." Il se présente tout au plus comme un amateur, un adepte.
Et pourtant. Son recueil intitulé "du dimanche" – l'explication savoureuse du titre est donnée aux pages 51 et 52 – est bien l'oeuvre d'un auteur à part entière. Un passionné de littérature qui s'est nourri des oeuvres de Shakespeare, Beckett, Homère, Sophocle, Genet, Michon et tant d'autres, comme un ours se nourrit de miel : avec délectation. Et puis il y a la bible, son premier livre, celui qui l'a "intronisé lecteur" et vers lequel il ne cesse de revenir. Ainsi l'emploi du mot vice pour qualifier l'écriture n'est-il pas un hasard. Tout comme le mot débauche qui accompagne l'acte de noircir des pages, encore et encore, pour aboutir à l'accouchement difficile du livre...
Au fond, Patrick Da Silva nous interroge aussi bien sur ce qu'est la littérature que sur ce qu'est un livre ; celui qu'on lit autant que celui qu'on écrit.
Un livre est certes un "amas plus ou moins épais de feuilles de papier ! Elles sont imprimées et reliées entre elles, rassemblées sous une couverture cartonnée marquée à votre nom. " Mais nous savons tous que c'est bien plus que ça. Et Da Silva l'a bien compris lorsqu'il choisit la métaphore de la chaîne tendue entre l'auteur et le lecteur. Aussi avons-nous bien saisi qu'il ne saurait vivre sans livres ; il ne saurait plus vivre sans les lire, sans les écrire.
Qu'on ne s'y trompe pas ! Ce livre n'est pas celui d'un "écrivain du dimanche" pour deux raisons : d'une part, comme il le "confesse" lui-même, l'auteur ne travaille pas le dimanche. D'autre part, le dernier chapitre à lui-seul vous convainc que le mot écrivain n'est pas galvaudé dans son cas ; le style, le rythme, la petite musique, les trouvailles linguistiques, la gouaille : tout y est !
C'est un poète qui donne souvent le sentiment de souffrir du syndrome de l'imposteur – toujours en quête de légitimité – au point qu'il nous arrive de nous demander si sa modestie n'est pas parfois un tantinet surjouée.
Quoi qu'il en soit, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce recueil et je le recommande à tous ceux qui veulent passer un délicieux moment avec "un poète" (il y tient !).
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Dans la sélection proposée par masse critique, j'ai été happée par celui-ci, d'une part par l'extrait proposé qui m'a enchantée, d'autre part par la biographie de l'auteur (un gars de ma région) : l'idée d'écrire sur le processus d'écriture, sûr qu'elle n'est pas nouvelle mais je savoure toujours les ressentis des auteurs pour ce qui les a menés à l'acte d'écriture, et leur façon de s'y prendre.
Il se trouve que j'ai trouvé cette lecture fatigante ;-) En effet, la complexité du vocabulaire utilisé, la richesse syntaxique un peu trop poussée, l'intellectuel passage à l'acte "dépiauté" à l'extrême... tout cela montre une maîtrise incroyable de l'écriture qui m'a usée. J'ai largement préféré les pans de vie (quand il se construit sa cabane, qu'il s'occupe de ses bêtes, qu'il démontre simplement en quoi ces mises en oeuvre physiques et quotidiennes viennent nourrir son écriture). Pour le reste, j'avais l'impression de lire un essai pompeux sur le processus poétique (entre autres) et je n'ai pas accroché du tout, j'en suis désolée !
La dernière partie est un poème en plusieurs parties qui reprend l'énonciation de la démonstration : mais en des termes pleins de verve et d'humour, un vrai bonheur !
Je remercie les éditions Sous le sceau du tabellion pour l'envoi de cet ouvrage, j'ai largement apprécié la qualité du papier, l'intelligence de la mise en page et le format du livre. Et bien sûr, merci à masse critique pour la découverte de tous ces auteurs !
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Tout est parti d'un poème …
« du dimanche » sans majuscule… parce que devant, si on le souhaite, on peut mettre « écrivain »… Patrick Da Silva réfute toute qualité d'auteur, il dit que l'on est écrivain lorsqu'on écrit. le reste du temps, on est un homme ou une femme comme il y en a tant sur la terre. Pour lui, l'auteur est un maillon de la chaîne du livre.
L'écriture ? C'est un rendez-vous entre la feuille ou l'ordinateur et le rédacteur. Il aime écrire, ça se voit, ça se « lit » dans ses propos. Il continuerait de rédiger même s'il n'était pas édité, car c'est ce qui le nourrit, comme lire.
Dans ce court livre, il parle du processus d'écriture, de ce besoin de mettre des mots sur une feuille, peu importe ce qu'ils deviendront, s'ils trouveront un écho ou pas. Qu'il poétise, qu'il écrive, il le fait depuis des années parce que c'est comme ça qu'il est heureux.
« Mon temps, celui sur lequel je pouvais sans contexte jeter le filet du possessif -première personne du singulier- était strictement celui de l'écriture et je devais le dérober au temps hémorragique de la vie. »
On découvre également ce qui le motive pour lire. Là, ce n'est pas un rendez-vous, je dirai qu'il dépeint cela plus comme une rencontre. le livre l'attend là où il n'est pas.
Un livre, on le cherche, partout, ailleurs, il faut se remuer pour le dénicher…
« Ce qui me donne envie de lire, c'est ce feu-là que l'on respire dans les livres, sa brûlure quand il coule dans les poumons ; et on part à sa quête dans la vie pour de vrai. »
Il décortique l'acte d'écrire. Est-ce un métier ? Un art ? Pourquoi écrire ? Pour laisser une trace ? Exprimer ses idées, ses sentiments, ses pulsions etc … ? Est-ce qu'on peut tout dire ? Quid de la censure ? À quoi répond-on ? Y-a-t-il des « attendus » ? Des normes auxquelles il faut se contraindre ? Autant prendre le maquis, n'est-ce pas Monsieur Da Silva ?
Cette lecture a été une bouffée d'air pur, une parenthèse enchantée, lyrique. le vocabulaire est de qualité, le phrasé empli de sensibilité. Quelques paragraphes, sans ponctuation dont les phrases pourraient être scandées donnent du rythme au texte. J'ai apprécié la profondeur des ressentis de Patrick Da Silva, sa façon de les partager avec nous. Et puis, pour mon plus grand bonheur…
Tout se termine en poésie dans les dernières pages ….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Merci à la maison d'édition "Sous le sceau du Tabellion" et Babelio pour l'opération Masse Critique.
On parle aujourd'hui d'un livre certes court (une centaine de pages) et on découvrir une sorte de portrait de l'auteur, Patrick Da Silva. Pourquoi une sorte ? Car il ne parle pas de lui mais du processus d'écriture, de l'idée sur le papier au soulagement de la fin, le jour où l'on peut tenir le tout premier exemplaire entre ses mains.

Et attention, nous ne sommes pas face à un écrivain qui a la prétention d'en être un, il se décrit plutôt comme un "écrivain du dimanche". Il redevient un homme "landa" une fois que tout cela prend fin ou que sa plume n'est plus entre ses mains.

C'est donc une balade poétique entre confessions, jolis mots et amour de la lecture que je vous invite à découvrir à votre tour.

Nota Bene : l'absence de majuscule au titre est totalement volontaire, comme sur la première couverture du livre ☺
Lien : https://unefamillebretonne.b..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’est toujours la même chose, d’écrit en écrit, la même traque, le même corps à corps, la même inquiétude, le même frisson, la même tranchée qui se creuse, la même guerre qui se poursuit. La même chose, et à chaque fois tout est recommencé, nouveau, tout à fait incertain, tout à redécouvrir, tout à réinventer ; à chaque écrit une expédition inédite, un nouveau siège, la première bataille. L’écrivain qui persiste – le même – qui dure, on le voit bien et radote, et s’obstine, mais néanmoins à chaque écrit : son auteur singulier.
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C'est le lecteur qui reprend le licol, qui poursuit le travail, qui accomplit le livre, qui le métabolise en surcroît de désir, en regain de santé, en surplus d'existence, en résolution, en regard, en geste, en épaisseur humaine.
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