Compiler deux textes aussi distincts, différents, dans ce que l'on peut appeler un recueil de (longues) nouvelles me semble assez mal venu.
Contrairement à ce que dit souvent
Didier Daeninckx, le personnage principal de ces deux récits n'est pas le disparu. Car, de disparu, au départ de chaque nouvelle, il n'y en a point. Je n'en dis pas davantage.
La première nouvelle met en scène la Bretagne. Physiquement présente, cette Bretagne est celle d'un 20è siècle de boucaniers et d'échoueurs. Faire de secrets, lourds, tenaces, qui méritent que l'on tue pour cela. On imagine sans peine cette Bretagne sous la plume de
Daeninckx. Il s'y entend à nous planter le décor. Ces villages désertés, ces marins aux mains calleuses, à la mine dure, polie par le vent salé. Des types résolus, qui ont vu suffisamment de demons sur la mer, pour ne craindre ni ceux qui circulent sur terre, ni ceux qu'ils rencontreront dans l'au-delà.
La seconde nouvelle met en scène des mouvements (parisiens, plutôt) anars, gauchistes, terroristes avec le lot traditionnel d'amour fou, de trahisons, de compromissions. du très clair. Intrigue limpide.
Les deux histoires ne révolutionnent rien. C'est du roman noir, comme on l'aime. On est en pays de connaissance. On retrouve de vieux amis, que l'on n'avait pas vraiment quittés. Il y a néanmoins le style de
Didier Daeninckx. Poignant. Et une écriture léchée, fine, qui nous emmène là où l'auteur le veut. Dommage que le recueil ne contienne que deux textes, aussi disparates.