Ce
San Antonio se déroule à Rome et à Hong Kong. Dard en profite pour déblatérer comme un chameau sur les romains, caricaturer les bacs à nouilles et les chinetoques.
Cet opus n'est pas meilleur, ni moins bon que les autres.
Lorsque je lis des aventures de Sana et Béru, je suis amusé par la langue dardienne. Je ne connais pas d'autre hauteur (grand écrivain) utilisant cette langue de boeuf à la sauce piquante : un savon mélange d'argot, d'Audiard, de franglais et d'expression à la noix de cajou.
Sûr qu'aujourd'hui, si sa majesté du polar français, bien qu'il habitait en Suisse pour planquer son artiche, était encore de ce monde, vérolé par la bien-pensance et le parler correque, serait dépressionné façon Béru ayant raté un coït facile avec une apprentie coiffeuse amatrice de gros bigoudi.
Si Dard publiait aujourd'hui de nouvelles aventures sexuelles et policières de ses deux héros, il débanderait hélico presto face aux attaques en justice des ritals, des niacoués, d'un collectif de prostitué(e)s, d'une association pour l'écriture inclusive, de l'office de tourisme romain et autres peines à jouir. Ce serait direction la Santé (Mais pas des pieds Béru !) le Dard devrait revendre sa ferme suisse et sa collection de comtoises pour indemniser tous les profiteurs et les suce-sous froissés dans les romans de notre auteur de livres de plage préféré. Si le brave homme était encore de ce monde, sa statue serait déboulonnée par des extrémistes de je-ne-sais-coït, les obèses ou les descendants de jean Lecanuet.
Derrière l'auteur de ces gauloiseries, se cache, sans doute, un homme sensible, cultivé, voyageur multipliant les références littéraires et artistiques.