AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782265002920
Fleuve Editions (12/10/1992)
4.19/5   13 notes
Résumé :
Françoise Cassel, 19 ans, débarque à Glunois, bled perdu au fin fond de l'Ardèche, pour y pourvoir le poste d'institutrice suppléante. Hélas, d'emblée les choses se présentent mal... Oh, ce n'est pas que ses élèves la chahutent ! Au contraire, ils seraient plutôt gentils avec elle, les petits bougres... Non, le problème, voyez-vous, c'est que le directeur de l'école, Julien Avène, picole sévère... En fait, il carbure à peine levé au litron de rouge... Ce qui n'arran... >Voir plus
Que lire après L'accidentVoir plus
Réglez-lui son compte par Dard

San Antonio

Frédéric Dard

4.00★ (20893)

175 tomes

Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce bref polar de Frédéric Dard est une petite merveille!
C'est un air déjà connu de fatalité, de passion et de crime qui n'est pas sans rappeler certain facteur qui sonne toujours deux fois...
Mais, c'est un polar à la "sauce Dard"!
Ce récit sent bon la province du début des sixties, avec son bled loin de tout (en Ardèche!), son école communale aux fenêtres démesurées et ses élèves de primaire (les martiens, comme les appelle le directeur)
Dard sait, comme peu, faire partager au lecteur cette ambiance lourde de drame qui couve... La jeune Françoise va découvrir la cuite carabinée, la morsure du serpent et la passion amoureuse qui dévore (dans l'ordre...). Cerise sur le gâteau, la chute est assez inattendue.
Alors, si Frédéric Dard nous promène en Ardèche, il ne laisse pas le lecteur dans la dèche.
Ah!
Commenter  J’apprécie          461
Il n'est jamais désagréable de s'offrir deux heures de lecture d'un roman noir de Frédéric Dard. Alors pourquoi s'en priver ?!
Celui-ci a pour décor une grande et vieille bâtisse qui sert d'école primaire aux "Martiens" des alentours, des enfants de paysans ardéchois, des petits "péquenots" qui n'ont comme horizon que le Certif et une vie à cultiver...la terre...
L'école, c'est celle de Glunois, un petit bourg de la "France profonde" du milieu ou de la fin des années cinquante.
En fait, Dard a transformé le nom du village qui est Glun pour lui donner celui de ses habitants que sont les Glunoises et les Glunois.
Cet au-milieu-de-nulle part se situe à vingt minutes de Valence et dix minutes de Tournon.
La commune compte à ce jour 693 habitants.
Mais revenons à l'école, épicentre de l'histoire dont je vais m'efforcer de vous dire quelques mots sans trop révéler...
Il y a deux classes, une pour les petits et une autre pour les grands.
Celle des grands est dirigée de main de maître ( oh le vilain jeu de mots ! ( sourire ) ) par Julien Avène, un homme de trente-six ans, aigri, bourru, alcoolique, marié à Marthe, une femme mère possessive de cinquante-quatre ans, qui sur-veille son enfant de mari ( encore un vilain jeu de mots !...) comme elle le fait de la prunelle de ses yeux.
La classe des petits attend une nouvelle maîtresse.
Celle-ci débarque l'avant-veille de la rentrée scolaire.
Françoise Cassel a dix-neuf ans.
Elle est jolie, sexy, citadine... innocente. Elle n'a pas épousé l'enseignement par vocation mais à cause de soucis pécuniaires.
Aussitôt qu'elle l'aperçoit, Marthe sait que cette jeune et trop jolie femme va bouleverser sa vie et celle de son mari...
Entre l'institutrice stagiaire et son "directeur" l'entente ne va pas être des plus cordiales.
Pour Françoise, l'homme est laid, c'est un poivrot grossier, répugnant et capable de violence. Il lui fait peur...mais c'est un bon enseignant.
Pour Julien, sa "collègue" est une novice , une qui vient de la ville avec ses préjugés, une bourgeoise élevée dans la soie qui n'est faite ni pour ces gens-là ni pour ce métier-là... mais elle est pleine de bonne volonté, les "Martiens" l'aiment, et elle est farouchement belle.
Tout en la formant, Julien s'enfonce de plus en plus dans l'alcool.
Après une altercation durant laquelle la jeune enseignante a traité son directeur de poivrot, Marthe fait appel à la jeune femme pour l'aider à venir à bout de l'alcoolisme de son mari.
Pour ce faire, elle invite l'institutrice à dîner le soir même avec eux...
Françoise ne se doute pas que cette invitation est un traquenard, un piège dont elle va ressortir ivre morte, devenue l'enjeu d'un couple qui, avec elle, joue sa survie...

150 pages qui se lisent plaisamment.
L'intrigue se tient même si je ne l'ai pas trouvée "renversante".
Les personnages sont crédibles mais restent cependant trop esquissés, pas assez creusés.
Dard fait l'effort d'une étude de moeurs paysannes qui est loin de valoir celle d'un Franck Bouysse, d'une Marie-Hélène Lafon ou d'un Jean Giono,
Il y a quelques étincelles qui font penser à l'esprit de répartie du père de San Antonio mais elles sont trop rares.
J'ai lu que la fin de ce petit noir était tout à fait inattendue... pour ma part, je l'ai trouvée théâtrale... du suspense en carton-pâte... Bon, c'est affaire de goûts !
Lorsque je dis théâtral, c'est dans un but "constructif". Car Dard a mis beaucoup d'éléments dans son roman qui relèvent de la tragédie et conséquemment du théâtre.
Il n'est qu'à s'arrêter un instant sur la barbe de Julien que Françoise trouve inadaptée à son visage car, dit-elle, "on dirait une barbe postiche". Or, Marthe tient à ladite barbe qui permet d'atténuer la différence d'âge entre le jeune mari et la vieille épouse. Et la barbe va jouer un rôle non négligeable dans le déroulé du drame.
On ne peut pas évidemment passer à côté du rôle des deux serpents... n'est-ce pas William ?
Comme il est difficile de ne pas évoquer le rôle très tchékhovien des pistolets.
Pas plus qu'on ne peut passer sous silence le comportement très "tragediante" de Julien faisant une tentative de suicide par amour en avalant cul sec un litre entier de Marc...
L'apothéose sacrificielle de Marthe met un point final à cette théâtralisation de ce polar noir dont les ficelles m'ont paru trop grosses...
Mais vous pourrez le lisant en trouver d'autres. Une ou deux pistes : la virginité déflorée de Françoise dans un jardin... le partage du poison qu'est l'alcool entre les deux amants prêts à s'en remettre au fatum etc etc
Fin de la parenthèse théâtrale.
Un petit mot encore sur la lettre manuscrite que Françoise adresse à à la toute fin au juge... je dirais si j'avais à apprécier la composition de l'élève Dard "aurait pu mieux faire !"
Très largement inférieur à – le pain des fossoyeurs -, à – La crève -, moins bon que – C'est toi le venin – ou – Les salauds vont en enfer -, cet "accident de parcours" a néanmoins le charme vipérin que seul (?) pouvait lui donner un auteur ayant un "Dard" à la hauteur ( lisez et vous comprendrez...).
Je ne regrette pas cette lecture, car même lorsque ce n'est pas du grand Dard, il en reste quand même une trace inexplicablement envoûtante.

Je ne saurais par ailleurs conclure un roman qui se déroule dans le milieu de l'enseignement sans paraphraser librement Alphonse Allais en citant en guise de morale à cette histoire cette phrase célèbre du Maître : " Un(e) cocu(e) est un entier qui partage sa moitié avec un tiers."

Commenter  J’apprécie          270

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne sais pas où elle prenait son parfum, mais il sentait le salon de coiffure de banlieue.
Commenter  J’apprécie          280
Marthe Avène appartenait à cette catégorie de gens pour qui la peinture est l'art de faire ressemblant.
Commenter  J’apprécie          120
j’écrivis de longues lettres à des filles que je croyais être d’éternelles amies, mais leurs réponses réticentes, de plus en plus brèves et tièdes, me fit comprendre que l’amitié n’existe vraiment qu’à travers une présence assidue. Le temps et l’éloignement détruisent irrévocablement les plus beaux sentiments.
Commenter  J’apprécie          10
Alors j’ai compris que, pour cet homme marié à une épouse de quinze ans son aînée, l’âge était en quelque sorte la clé de voûte de l’existence. La véritable hiérarchie se traduisait, à son sens, par des dates de naissance. Dans la vie il y avait les jeunes, les moins jeunes, les vieux et les très vieux. Et parce qu’il était plus âgé que moi, il se sentait des droits.
Commenter  J’apprécie          00
Ma découverte confirmait mes doutes : Avène buvait. Et comme tous les vrais ivrognes, il buvait en cachette.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Frédéric Dard (79) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Dard
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
#SanAntonio #FrédéricDard #Aphorismes #LittératureFrançaise #XXeSiècle
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Frédéric Dard

Où Frédéric Dard est-il né?

Vire (Calvados)
Moulins (Allier)
Jallieu (Isère)
Beauvais (Oise)

10 questions
87 lecteurs ont répondu
Thème : Frédéric DardCréer un quiz sur ce livre

{* *}