Cherche David éperdument

Magnifique roman, addictif, que l'on peine à poser tellement on veut connaître la suite !

L'autrice nous fait voyager du Maroc en Algérie, en passant par Paris, la Bolivie et New-York, à différentes époques…

Dans ce récit, nous suivons le parcours de Claire, septuagénaire française vivant à New-York, venue sur Paris pour l'enterrement de sa mère. Sur le chemin du retour du cimetière, Claire tombe par hasard, sur une vieille carte postale suspendue à l'étalage d'un bouquiniste. Sur cette carte, elle se reconnait, assise sur un muret, à l'âge de quinze ans. Cette photo a été prise en 1936 à Fès au Maroc, par son ancien amour de jeunesse : David Cohen.

A partir de là, commence la quête de Claire, pour retrouver son premier amour qu'elle n'a plus revu depuis soixante ans ! Il était juif, elle non… et bien qu'elle voulait à tout prix se convertir au judaïsme pour épouser David, la Loi leur interdisait formellement.

Nous voici donc plongé dans le passé de Claire, sa rencontre avec David, juif marocain aux yeux verts qui faisait craquer toutes les jeunes filles, dont Claire va tomber éperdument amoureuse. En parallèle, la mère de Claire, qui a ouvert son salon de coiffure, s'entiche d'un homme qui voudra abuser de Claire. La famille Cohen ne pouvant accepter l'union de leur fils avec une non-juive, fera en en sorte que celui-ci ne puisse plus entrer en contact avec elle. Claire finira par partir avec sa mère, à Aïn Témouchent, en Algérie, rejoindre Jacote, la tante rigolote et attachante de Claire.

Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais c'est vraiment une belle histoire, qui montre que l'amour est plus fort que tout, au point de nous faire parcourir le monde à sa recherche !

C'est un roman sur la destinée d'une vie, sur la quête d'un amour perdu ! N'a-t'on pas droit à une seconde chance ?

J'ai aimé le côté romanesque de l'histoire, ainsi que le côté « enquête » autour de cette vieille carte postale surgissant tout droit du passé, au point de chambouler la vie de l'héroïne. J'ai d'ailleurs tout de suite pensé au roman d'Anne Berest « La carte postale » que j'avais adoré !

C'est très bien écrit, c'est fluide, on ne se perd pas dans les époques et les lieux, qui sont superbement décrits par Paule Darmon. Je vous conseille vivement ce très beau roman !

Voici deux passages que j'ai relevé :


« Je ne me suis pas présenté ! dit-il en s'écartant. Il joignit les talons et s'inclina cérémonieusement.
- Je m'appelle David, dit-il. David ben Mordehaï ben Ephraïm Cohen, descendant direct et légitime de la tribu de Lévi et de R'bbe David Cohen, le Saint. Et vous ?
- Claire. Claire Lacombe. C'est un peu court, mais c'est mon nom. »


« Ton David viendra te chercher, assurait-il. Et s'il ne vient pas, tu n'auras rien perdu, car un homme qui ne prend pas le risque de défendre son amour ne vaut pas d'être pleuré. » Il avait raison mon oncle, mais je n'en dévalais pas moins l'escalier à chaque passage du facteur pour m'en retourner le coeur brisé.

Tiens, quatorze lecteurs et aucune critique ? Je serai donc la première.
Déjà, bien que n'étant aucunement bibliophile j'ai beaucoup aimé l'objet livre. Il est compact, tient bien en main, avec du papier de bonne qualité. Rien à voir avec mes habituels livres de poche. Et la couverture est également belle, évoquant ces portes à clair voie des pays du Sud.
Passons au récit. Reçu dans le cadre de Masse critique (et non, ça n'influence en rien ma critique, je crois l'avoir déjà montré) j'avais trente jours pour le boucler, je l'ai fini dans le week-end. Ce qui montre à quel point il est plaisant et facile à lire. J'ai eu d'emblée le sentiment de retrouver une vieille copine de fac perdue de vue, et qu'on se racontait (ou plutôt qu'elle me racontait) nos vies depuis qu'on s'était perdues de vue. le passage du passé au présent se fait avec facilité, sans qu'on se perde dans les méandres du temps. Les périodes sont nettement démarquées et nul besoin de retours en arrière pour comprendre ce qui s'est passé. J'ai juste trouvé la partie sur la Bolivie un peu longue et décevante.
Cette histoire a les inconvénients de ses avantages. Elle vous raconte le cheminement d'une très jeune, puis plus toute jeune, femme, face à son amour perdu. Et au final, uniquement ça. le reste se devine en arrière plan : la déportation, la guerre d'indépendance, la dictature en Amérique du Sud... Claire semble si peu, à peine concernée, toute à sa quête. Ceci dit, si tel n'avait pas été le cas ça aurait très certainement alourdi inutilement le récit. Mais autant le savoir.
La fin m'a un peu déçue. Une jolie pirouette, un clin d'oeil du destin, et voilà. de plus, je trouve que ça manque d' épilogue. La copine nous lâche brutalement à notre terrasse de café, impatiente sans doute de se rendre à son rendez-vous.
Tout ceci dit, c'est un livre que je garderai avec plaisir dans ma bibliothèque et que je n'hésiterai pas à offrir.

Claire cherche éperdument David.
Pourtant David est partout.
En elle, près d'elle, dans ses souvenirs, à Fès, à Alger, en Bolivie, dans toutes les rues traversées, dans les yeux et les cheveux De Robert, dans les bras d'autres hommes… enfoui dans 50 années de sa vie.
Jusqu'aux quais de Seine.
Une carte postale et c'est toute une vie qui vacille pour cette belle et encore élégante septuagénaire.
Une vie fondée sur une anesthésie du passé et une carte postale qui bouscule tout sur son passage, réveillant celle qu'elle a endormie en elle il y a bien longtemps…

Il s'appelait David Cohen, il y a plus de 50 ans à Fès au Maroc… Cohen: mauvaise pioche pour une non-juive, même pour un amour fou, réciproque, éperdu...

Mais le destin se montre parfois patient et obstiné. Alors Claire s'étonne elle-même d'être prête à tout pour retrouver cet amour de jeunesse, qui semblait perdu à jamais.
Stimulée par les mots de sa tante- femme plus libérée qu'elle ne le pensait- elle lâche tout et le lecteur la suit irrésistiblement.
Le voyage est entier- les paysages, les villes, les gens, l'Histoire- le Maroc et l'Algérie pour le passé, Paris et la Bolivie jusqu'à New York pour le présent.

J'aime ses romans qu'on ne peut lâcher pour en connaître le dénouement mais dont on ralentit la lecture dans les dernières pages, parce qu'on ne veut pas vraiment les quitter.
J'ai aimé le souffle romanesque, dicté par les hasards du destin avec lesquels Paule Darmon joue avec une certaine dextérité.
J'ai aimé voyager à travers des descriptions convoquant tous mes sens et laissant une large place à la vie quotidienne des pays traversés.
J'ai aimé la quête de cet amour perdu car j'aime les histoires d'amour impossibles.
Et évidemment, j'ai aimé Claire. Archétype de l'épouse et de la femme appréciée pour sa discrétion et son élégance, elle voit un jour, contre toute attente, toute son existence en désordre, bousculée par des sensations et des souvenirs qui jaillissent d'un passé si puissant émotionnellement, qu'il dépasse par sa force, une vie entière.
Claire a 72 ans, et encore de belles années devant elle...

Est ce que vous croyez au destin ?

Juste après l'enterrement de sa mère, Claire tombe, au hasard (!) d'une promenade sur les quais de Seine, sur une carte postale “suspendue comme une culotte à l'étendoir d'un bouquiniste”, une carte la représentant à 15 ans !!

Dès les premières pages, on a l'histoire et le ton !! C'est parti, l'enquête peut débuter.

Avec cette carte, photographiée par son premier amour, Claire fait un bond dans le passé.

On remonte le temps, on débarque dans le contexte de la carte postale à la recherche d'un amour perdu. Les souvenirs de Claire prennent forme. le présent et le passé se télescopent. Claire va se donner les moyens de retrouver celui qu'elle n'a jamais oublié.

J'ai bien aimé dérouler avec l'autrice les souvenirs de Claire de Fez à Paris, de Paris en Bolivie, de Bolivie à New York. de partir à la rencontre de personnages tous plus improbables les uns que les autres. Tous très charismatiques. J'ai adoré faire la connaissance de Jacote, la tante farfelue de Claire. Les événements se succèdent et nous étonnent à peine.

Ce roman se lit “tout seul”, tout en douceur et fluidité. La fin est inattendue et très agréable. Une fin ouverte comme je les aime.

Merci à Babelio et aux Editions de l'Antilope pour ce joli roman.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman.
Claire, au cours de son périple pour retrouver David, son amour de jeunesse, après avoir découvert une vieille carte postale où elle figure, m'a fait voyager et découvrir de très jolis paysages.
Une belle découverte autant au niveau de l'histoire, du style d'écriture que de la couverture, qu'on redécouvre après avoir lu le livre.