Taubes et zeppelins : la kermesse
Le 30 août 1914, un taube (pigeon), frêle aéronef allemand que les Parisiens ne tarderaient pas à appeler taupe par dérision, survolait Paris et lâchait, sans faire de victimes, quatre petites bombes sphériques de 3 kilos, dont l'une éventrait la toiture de Notre-Dame, et une oriflamme portant l'inscription : Parisiens, rendez-vous. L'armée allemande est à vos portes. L'ère des raids aériens de terreur venait de s'ouvrir, mais rien ne laissait alors présager l'horreur qui se profilait derrière cette modeste première.
Ce jour-là au contraire, la capital prit des airs de fête. La foule des badauds se pressait autour des points de chute. Rue des Vinaigriers, un trou de quelques dizaines de centimètres de diamètre faisait l'admiration des curieux tandis que les collectionneurs sillonnaient le voisinage à la recherche de débris de projectiles.
L'Algérie de Pétain, Pierre Darmon