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Centre national du livre (Autre)Didier Chiche (Traducteur)
EAN : 9782809715859
254 pages
Editions Philippe Picquier (06/01/2022)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Dazai (1909-1948), l'ange noir de la littérature japonaise, mena une vie en rupture avec la société extrêmement rigide et conformiste de son temps. C'est un visage plein d'humour et d'ironie, mais aussi d'émotion qu'il dévoile ici. Le voyage de Dazai à Tsugaru, son pays natal, se présente comme un retour de l'enfant prodigue, cédant à un mouvement d'heureuse nostalgie, en quête d'amour et d'amitié, réconcilié avec lui-même. Souvenirs d'enfance, entretiens littéraire... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce retour à Tsugaru est une oeuvre étrange, prenante, énervante parfois aussi, poétique, nostalgique.
Osamu Dazaï, livre ici sans doute un récit autobiographique, autant qu'on puisse se fier à ses propos, ses souvenirs, puisque la plupart du temps, jours et nuits, il était très imbibé de saké et de bière. Pour ma part, ce sont les pages du livre que j'ai le moins appréciées, une page, ça va, deux ca va encore, trois... Mais à lire sa biographie on sait aussi que cela a été le drame de sa vie, qu'il s'est suicidé à 39 ans, et que son alcoolisme était déjà sa destruction (il en parle d'ailleurs, je mets une citation à ce propos).
Ce qui m'a plu dans ce livre, le seul de l'auteur que j'ai lu pour le moment, c'est ce "retour" sur des terres extrêmes et Osamu Dazaï est très doué pour décrire les paysages, les sociétés, les populations qui vivent dans et avec une nature qu'il vénère, qu'il sait illuminer, par son écriture. Il densifie sont propos, sans le complexifier, par des références à l'histoire, la littérature, les légendes, les croyances, et l'on découvre un écrivain d'une culture immense tout en restant modeste et gardant une distance parfois ironique.
Ce livre est aussi empreint d'une profonde tristesse, les amitiés sont volatiles, les liens se sont tant distendus, le temps a passé longuement. Comme si en écrivant ce livre, Osamu Dazaï pensait à la fin et de sa vie et de son oeuvre.
Aussi, parfois, quelques pages sont énervantes (terme que j'ai utilisé en introduction de cette chronique) car j'ai senti une forme de complaisance dans l'auto-compassion.
Regret d'avoir détruit ou gâché, tristesse, solitude, abandon, séparation, certes, mais une belle lecture, sensible, car au fond le message délivré est peut-être (c'est mon interprétation) de ne pas craquer les liens qui ont été tissés, et que le regret est en lui-même une inutilité, justement car il est regret.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Si la politique d'aménagement urbain manque à ce point de dynamisme, ne peut-on pas l'attribuer aux machinations louches de vieux politiciens bornés ? C'est ce que j'ai demandé à N., mais avec un sourire forcé, le jeune conseiller municipal qu'il était m'a répondu : "N'épiloguons pas." Non plus qu'un samouraï ne doit se risquer dans les affaires, un homme de lettres n'a à se mêler de politique. Mon insolente question sur la façon dont Kanita était administrée a provoqué le sourire apitoyé d'un politicien expérimenté : et je me suis senti tout bête.
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Là, c'est la pointe extrême de Honshù. Après ce village, il n'y a plus de route. Au-delà, on tombe dans la mer, c'est tout. Le chemin s'arrête à cet endroit. C'est le cul-de-sac du Honshù. Prends-en bien note, lecteur : si tu marches vers le nord, toujours vers le nord, sans relâche, infailliblement tu atteindras la route de Sotogahama. La voie ira se rétrécissant, mais si tu continues d'aller vers le nord, tu aboutiras dans ce monde étrange, dans cette "basse-cour". Ce sera, lecteur, le point ultime de ton itinéraire.
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Au bout de deux heures de marche à peu près, le cadre qui nous entourait, bizarrement, est devenu terrible - on aurait pu dire "effrayant". Ce n'était plus un paysage. Un "paysage", cela se forme au fil des années, cela s'observe, se décrit, c'est le regard humain qui, si je puis dire, le "lèche" et l'adoucit. Un paysage, c'est quelque chose d'apprivoisé. Même les chutes de Kegon, avec leur cent mètres de haut, sont comme un fauve en cage ; on sent en elles, plus ou moins la présence de l'homme.
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Et les adultes sont des gens sans gaieté. Même lorsque l'on s'aime, il faut être prudent et garder une certaine distance. Et pourquoi cette prudence ? La réponse est toute simple : trop souvent, il arrive que l'on soit victime d'une splendide trahison, et que cela fasse honte. Les êtres humains ne sont pas dignes de confiance : cette découverte est la première leçon qui marque le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Un "adulte", c'est un adolescent qui a été trahi.
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L'auteur décadent de la littérature japonaise (Dazai Osamu) - Art Japonais
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