Quand les médisances, le mépris, la jalousie, la cupidité vous entachent et entravent telle de la suie, bienvenue au pied du terril !
Février 2012 à Sainte-Camarde, Victor Jakubiak est retrouvé par sa femme, pendu. La veille, Manu, son vieux copain, était passé le voir. Une promesse les rapproche et les lie jusqu'à ce que la mort les sépare…
Le 14 juillet 1994, la petite Tiphaine Vincent disparaît subitement.
Quel est ce secret ? Pourquoi semble-t-il si inavouable ? Quel est le rapport avec l'enlèvement de cette fillette ?
Au commencement, cette lecture m'a paru lente, sans que je m'en rende compte, je tournais les pages pour en savoir plus, toujours plus, jusqu'à ce que je sois complètement imprégnée dans cet univers sombre comme du charbon !
Le roman est coupé en deux, à l'instar d'un spectacle de magie qui aurait mal tourné, j'ai cru à deux nouvelles indépendantes mais absolument pas, ces deux histoires se regroupent pour n'en former qu'une. Ouf, le prestidigitateur a réussi son tour.
Dans la première partie, Manu nous raconte sa jeunesse. Dix-huit ans auparavant, dans le combi (superbe QG) d'une casse avec ses trois acolytes (Jaku, Belette et Deschamps) où ils élaborent toutes sortes de plans pour passer le temps. Eh oui, pour eux les vacances ont lieu dans leur village du Nord de la France. 13 ans, l'insouciance, les délires, les bêtises, l'irréparable…
Dans la deuxième, nous découvrons la plantureuse Élodie Fleury et son fervent entourage, ainsi que son excellent mantra « Tout ce que je peux prendre m'appartient ».
Pour un premier livre,
Thierry Declercq m'a mis une jolie claque, un coup de coeur inévitable. Certes, certains de ces protagonistes sont machiavéliques, mais lui l'est bien plus !
Les descriptions nous plongent au coeur de ce patelin à l'intérieur des maisons, dans la casse automobiles, tels des voyeurs qui côtoient la misère, la violence, la déchéance.
La psychologie des personnages est exceptionnelle, torturés avec un point commun une enfance difficile, des parents absents ou qui auraient mieux fait de l'être (monoparental, alcoolique, schizophrène…), les joies de créer de futurs délinquants par l'éducation. Et pourtant, nous nous attachons à chacun, même ceux qui trépassent !
De macchabées en révélations, en dehors de m'écarquiller les yeux par tant de surprises, il arrive à susciter plusieurs questions en nous, dont notamment : faut-il avouer ou laisser un mensonge, même infime comme un grain de sable, grandir ? Serions-nous prêts à tout par convoitise ? Connaissons-nous réellement notre voisinage ? Leur confierions-nous nos vies les yeux fermés ?
Depuis cette lecture, je suis devenue méfiante à la limite de la paranoïa, je ne sais si je dois vraiment gratifier cet écrivain pour m'avoir transformée dans cet état !
Attention, ne vous fiez pas à la collection « Polar », car cela n'en est pas un.
En revanche, c'est un excellent thriller noir !
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