Proust instantanés : Extraits de La Recherche choisis et commentés par Philippe Delerm

J'étais moi-même ( vieil auteur amateur n'écrivant que pour son propre plaisir) en train d'écrire " En picorant dans la Recherche de Proust ( 1er tome du côté de chez Swann)", un essai sans prétention, qui vient d'être publié par Edilivre, lorsque a été publié "Proust instantanés " de Philippe Delerm. Je craignais que les extraits choisis et commentés par ce grand maître du texte court, ne me fassent de l'ombre, mais il n'en est rien .En effet, mon choix se portait sur des textes plus brefs de la Recherche que les siens. Surtout, à la différence de Philippe Delerm, n'ayant aucune ambition de briller, mes commentaires personnels ( divagations le plus souvent) passent après l'émerveillement que me procure, encore aujourd'hui, la lecture d'une cinquantaine d'extraits de du côté de chez Swann. Bref, plus sans doute que Philippe Delerm, mon propos n'est que d'inciter le lecteur à trouver un plaisir renouvelé à se plonger ou replonger dans l'oeuvre proustienne.Sans pour autant être un spécialiste de ce grand écrivain et, de toute façon, sans aucune peine !
Cela dit, je remercie bien volontiers Philippe Delerm, de m'avoir mis sur la voie de quelques extraits qui auraient pu m'échapper. Je le félicite également pour faire partager à ses propres lecteurs le ton amusé qu'il a de rebondir sur les pages de Proust dont il est friand.

Je n'ai guère été séduite par l'initiative de Philippe Delerm de proposer soixante extraits de la Recherche du temps perdu, avec ses goûts personnels comme seul fil rouge pour le lecteur. Transformer les romans de Proust en une succession de textes courts me paraît une étrange entreprise en particulier parce que cela ne permet pas de se faire un idée de l'envergure de son univers. Les choix de Philippe Delerm ne font que peu de place aux personnages, encore moins aux relations qu'ils entretiennent, à leurs conceptions du monde ou de la vie, à l‘histoire, bref au caractère balzacien du roman, et c'est frustrant. Reste bien sûr que la langue est majestueuse et ensorcelante dès que l'on s'y plonge et que l'on se laisse envelopper par elle. A ce titre on peut retrouver le plaisir de lire Proust, même par petits bouts ou être séduit en le découvrant.
Quant aux commentaires de Philippe Delerm, dont l'intérêt dépasse rarement l'information digne d'une note de bas de page, ils sont affligeants. Il aurait voulu démontrer que la platitude de sa phrase est le reflet de la superficialité de sa pensée qu'il ne s'y serait pas pris autrement !