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EAN : 9782283031087
Buchet-Chastel (17/08/2017)
3.67/5   30 notes
Résumé :
Accident ou suicide ? Réunis pour les funérailles d'Armande, ses proches s'interrogent et revisitent le passé. Leurs monologues dessinent le portrait de deux familles très ? trop ? ? proches, qui ont enlacé leurs destins jusqu'au drame.Leurs pensées agitent sous nos yeux le ballet de ces questions auxquelles chaque âge a ses réponses : à quoi reconnaît-on l'amour ? comment faire durer le miracle ? où finit l'amitié ? Et surtout : peut-on vivre sans secrets ? Étien... >Voir plus
Que lire après Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donnerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a des livres où on ne peut s'empêcher de dire "C'est vraiment très bien mais..." et on a parfois du mal à finir la phrase car elle est plus de l'ordre du ressenti que de la pure objectivité. Je vais tout de même m'atteler ici à la tâche de la formalisation de cette sensation.

Tout d'abord, les raisons qui en font avant tout un très bon livre. le sujet tout d'abord, celui de la mort puisque le livre est organisée autour des obsèques d'Armande et qu'on questionne son départ, suicide ou accident ? C'est un sujet essentiel et qu'il n'est pas évident d'aborder... et l'auteur s'en sort vraiment bien. Il parvient à dégager des réflexions plutôt originales et sensées sur un sujet pourtant étudié depuis la nuit des temps.

Et son style fait très souvent mouche avec des phrases si bien construites qu'elles poussent à la citation (deux de mon côté mais tenté par plusieurs autres). L'auteur ne verse pas dans le sentimentalisme, n'est pas à la recherche de la larme facile et il ne tombe pas non plus dans le travers inverse qui voudrait faire de l'humour à tout prix. Il trouve tout simplement le ton juste en évitant les écueils.

Si il y a de nombreuses réussites dans la construction du récit, c'est bien pourtant là que j'identifie le "problème" qui amène mes réticences. le choix du tryptique chronologique (avant-pendant-après les obsèques) est intéressant sans plus puisque les réflexions des personnages ne sont pas toujours dépendantes du moment où il les font. L'utilisation du "secret de famille" à de multiples reprises, avec des informations qui ne nous sont dévoilées que par petites touches est là aussi un choix intéressant, mais rapidement éventé car les révélations n'en sont pas pour un lecteur un peu attentif qui aura facilement tout compris très tôt. Enfin, la construction en mode choral (plusieurs narrateurs successifs à la première personne) est un choix absolument judicieux pour ce type de livre très intime... mais ne me semble pas pleinement réussie. En effet, ce choix nécessiterait pour moi une plus grande différence dans le style de chaque monologue. On parvient à différencier (plus dans le vocabulaire employé que dans le style) les monologues des deux plus jeunes narrateurs, mais pour les autres certaines phrases pourraient être interchangeable entre les différents "adultes" concernés et on a bien besoin du prénom en titre de chapitre pour savoir qui nous parle. Et on comprend mal aussi le choix d'"exclure" certains narrateurs qu'il aurait été intéressant d'entendre comme les filles adultes de la défunte...

Un livre vraiment réussi donc mais qui aurait pu devenir un chef d'oeuvre si les bons choix faits au départ avaient été exploités à leur maximum... mais la perfection n'est jamais de ce monde.
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Reçu en opération Masse Critique privilégiée, je remercie Babelio de m'avoir sélectionnée et surtout les éditions Buchet-Chastel pour ce bel envoi, lu en avant-première.
Le titre m'annonçait un roman plutôt sombre, au sujet difficile, pourtant cette lecture est très positive et j'ai passé un grand moment de plaisir sans pouvoir poser ce livre avant de l'avoir fini.

La couverture est également assez sombre avec une photo tout en nuances de gris : une femme seule marche sur la plage, mais le cadrage la place dans le coin à droite, avec au loin une falaise en perspective et surtout de nombreux nuages noirs menaçants qui occupent les trois-quarts de l'espace.
Une femme, Armande, est au coeur du récit puisque ses proches et amis se rassemblent pour son enterrement. Elle vient de se faire renverser par une voiture, morte sur le coup. Elle est la première à s'adresser à nous et ponctuera régulièrement le récit. Chaque chapitre offre les pensées d'un des proches à tour de rôle : Christophe son ex-mari, Emilien ami et associé de Christophe, son épouse Patricia et leurs enfants Aubin et Margaux. Curieusement les filles d'Armande ne s'expriment pas. En revanche on lit les pensées du prêtre, de la conductrice qui a renversé Armande et d'un chat. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié les réflexions autour de ce dernier.
Le texte est découpé en trois parties : avant, pendant et après la cérémonie.

Cette mort brutale, soudaine et inattendue bouleverse l'entourage qui s'interroge alors sur sa relation avec la défunte. Bien des questions naissent à propos de la vie et de la mort, du sens à donner à son existence, du bonheur possible ou simplement souhaité, de l'amour et de l'amitié. De fil en aiguille, le voile du passé se soulève dans chaque monologue intérieur des personnages et le lecteur apprend bien des secrets longtemps gardés cachés.
Deux familles, couples et enfants, ont vécu très liées : les pères travaillaient ensemble, et les vacances les rassemblaient tous dans les résidences secondaires. Voilà pour les apparences. Mais les mensonges, les non-dits, les trahisons pourrissaient de l'intérieur ce bonheur apparent et chacun souffrait plus ou moins en silence, de son côté.
Les monologues des personnages sont donc des remises en question de leur vécu, l'occasion de faire le point avec soi-même.

J'ai beaucoup apprécié l'écriture d'Etienne Deslaumes qui dépeint ses personnages sans concession mais avec sympathie. Il appartiendra au lecteur de juger, sil le veut. L'auteur a su repousser le moment des révélations pour faire durer le plaisir de lecture : tout est dit « sous cape » au départ, puis peu à peu, au détour d'une phrase, on apprend un élément, on nous dévoile un fait. Le lecteur s'attend à un rebondissement, une surprise, et ne lâche plus le livre.
La surprise est bien là.

J'ai été conquise par ce roman riche en réflexions, au style affiné et aux personnages attachants.
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***
Avant tout, je tiens à remercier Babelio et les éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce roman.

Armande est morte... Elle s'est fait renverser par une voiture alors qu'elle traversait la route. Est-ce un accident ? A-t-elle cherché, consciemment ou non, à mettre fin à sa vie ?
Ce sont les questions et bien d'autres que se posent son ex-mari, ses filles, mais aussi le couple d'amis avec qui elle passait ses vacances à Carrouge ou à Courchevel. Avec la disparition d'Armande, c'est tout un petit monde qui est chamboulé. Ce sont des vies qu'on regarde de loin, des souvenirs et des retours en arrière, des regrets et des blessures qui remontent à la surface. Mais c'est aussi l'amour, l'amitié et profondeurs de l'âme qui se dévoilent...
Étienne Deslaumes signe ici un roman intime sur des adultes en questionnement. Alors que l'un des membres du petit cercle vient de disparaître, c'est l'occasion pour chacun de revenir sur sa vie. Pas toujours rose, elle ondule entre bons et mauvais souvenirs. Avec une écriture fluide et clair, l'auteur nous touche par des sujets sensibles et actuels. Que fait-on de nos vies, quels choix avons-nous, qui souhaitons-nous à nos côtés ? Si les questions restent souvent sans réponse, elles ont le mérite de nous faire avancer...
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Besoin d'un petit coup de pouce pour entrer au couvent jusqu'à ce que mort s'ensuive ? Pour épouser une hypothétique Sainte-Trinité plutôt que de partager son quotidien avec un homme ou une femme en chair, en os... et en esprit tordu, forcément ? J'ai la soluce ! Lire 'Les failles' (Isabelle Sorente) et ce 'Violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner'.

Dans ce roman polyphonique, l'auteur décortique les sentiments de quelques quinquagénaires sur le couple, l'amour, la famille, l'amitié, la mort et le deuil, sur les choix de vie professionnels et personnels. On entend également les voix de jeunes gens, déjà désabusés avant d'avoir reçu quelques coups sur le nez. Il faut dire que le spectacle du couple parental leur a donné un aperçu de ce qui les attend, même sans en connaître les 'petits secrets et grands mensonges'...

La forme et le fond de cet ouvrage m'ont rappelé les romans de Jean-Philippe Blondel. C'est plus grave, ici, plus fouillé. Etienne Deslaumes s'appesantit (trop ?) sur les pensées des protagonistes, décortique leurs bassesses, fouille jusqu'à l'os.
Ses réflexions sont passionnantes, dérangeantes, douloureuses. On y retrouve ses propres questionnements sur la vie une fois parvenu à mi-chemin, mais aussi ses inquiétudes sur l'avenir de ses enfants dans un monde où tout va si vite. C'est déjà super casse-gueule dans notre petit univers plan-plan...

J'ai beaucoup aimé cette lecture, que j'aurais qualifiée de 'coup de coeur' sans quelques longueurs et une fin un chouïa décevante (quid de l'enveloppe turquoise)...
Je ne sais pas si je dois m'effrayer de préférer les romans 'feel bad' aux 'feel good' ? Masochisme ou curiosité/lucidité ? Je vais quand même enchaîner sur quelques livres plus light, là... 😉
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Armande est morte. Renversée par une voiture, la question se pose : était-ce un accident ou un suicide ? C'est une histoire polyphonique : chacun leur tour, les proches, la famille s'expriment sur cette disparition subite. Et même la morte donne ses impressions post-mortem.
Le titre donne le ton : c'est un roman très sombre, sur une famille, des amis très proches. Une autopsie de relations, de l'amour. Armande, son ex-mari, Christophe ainsi qu'Emilien et Patricia parlent de leurs relations, de l'évolution de leurs vies conjugales aussi réjouissantes d'un côté que de l'autre. Ces deux couples d'amis parlent leurs vacances ensemble avec leurs enfants. D'autres personnes s'ajoutent aussi, secondaires, les enfants d'Emilien et Patricia (mais étrangement pas les filles d'Armande et Christophe) et parfois, un prêtre ou la conductrice de la voiture fautive. Les secrets se dévoilent, on apprend petit à petit sur ces deux couples amis. Belle écriture d'Etienne Deslaumes qui décortique ces relations familiales et amicales, j'ai regretté que les traits soient grossis, les problèmes trop présents parmi ce petit monde. Ces amours qui meurent très vite, donnent des résultats très différents selon le ménage. Ce livre permet de s'interroger sur des sentiments comme l'amour, l'amitié, les relations avec nos enfants à travers le prisme de la mort d'une proche.
En finissant ce livre, je n'avais qu'une envie, montrer mon amour à mes proches, les serrer très fort. Merci aux éditions Buchet-Chastel et à Babelio pour ce roman qui dérange mais aborde des thématiques importantes.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
[ Margaux, 23 ans ]
Les gens de la génération de mes parents, de leur milieu, je trouve donc qu'ils ne réfléchissaient pas assez à ce qu'ils voulaient faire de leur vie. Grave conformistes, ils faisaient comme leurs propres parents. Mais en pensant à tout ça, je me demande si nous, les jeunes, on réfléchit plus. En fin de compte, non. Certes, on vit de toutes sortes de façons, contrairement aux parents : on bosse ou pas, on est en couple ou pas, on est homo ou hétéro, on a parfois des enfants, mais pas toujours. Mais ce n'est pas parce qu'on s'assoit, mettons à vingt ans, pour peser les différentes alternatives, pour faire dans notre tête une espèce d'appel d'offres des possibles. Non, c'est parce qu'on se laisse porter, en fin de compte. On trouve un boulot ? Tant mieux ! (Pour la plupart.) On rencontre quelqu'un ? On se met avec. Le quelqu'un veut un enfant ? On en fait un. Le quelqu'un n'en veut pas ? On n'en fait pas. Ça ne va plus avec le quelqu'un ? On se sépare.
Conclusion : on ne réfléchit pas plus que nos parents. On est certainement plus passifs qu'eux. Mais, notre vie, c'est la nôtre, ce n'est pas celle du voisin.
(p. 63-64)
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J'ai lu récemment sur Internet un article relatant le témoignage d'une dame proche du prince Charles. Selon cette personne, Diana était une personne méchante. Cela m'a frappé car dans l'imaginaire collectif, la dernière personne à porter le titre de princesse de Galles est devenue une sorte de sainte. Or il paraît qu'elle était malveillante en général, mais aussi, et peut-être surtout, envers son mari, ce qui m'a permis de supposer que cette 'méchanceté', si méchanceté il y a eu, était une réaction, voire une vengeance, ce qui est humainement admissible. Armande était souvent désagréable avec moi (sans doute pour le même type de raisons - il y avait certainement au moins une bonne raison). Mais c'était diffus. [...]
Lorsqu'elle plaisantait avec moi, c'était toujours devant les autres, et elle ne plaisantait pas vraiment 'avec' moi, elle plaisantait 'de' moi sur le mode pince-sans rire, ce qui n'est pas du tout pareil. : 'Vous ne connaissez pas la dernière de Christophe ? Ah ! alors, je vous raconte? Vous êtes bien assis ?' Elle faisait son show. Ce n'était pas toujours rôle. C'était toujours grinçant et désagréable pour moi.
(p. 86-87)
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Les générations qui nous suivent, les jeunes, Aubin, Margaux, voient ce qui nous entoure autrement. [...] Ils bougent au même rythme que le monde, c'est-à-dire très vite. Aujourd'hui, ils sont là, demain ils seront ailleurs. Aujourd'hui, ils ont un boulot, demain ils en auront un autre. Ou pas. Aujourd'hui, ils sont avec telle personne, demain ils seront avec telle autre. Ou seuls. Ils sont plus dans l'instant que nous, ils en profitent davantage et ils donnent moins que nous au futur l'opportunité de leur gâcher le présent. C'est peut-être mieux car nous vivions dans le futur : le plan de carrière, les économies pour acheter un appart', les enfants que nous allions faire. Nous nous mettions la pression. Et nous étions amers lorsque notre présent se substituait à l'avenir que nous avions imaginé et que, le plus souvent, nous lui aurions préféré.
(p. 215-216)
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Patricia est d'une très grande innocence. Le mal n'existe pas pour elle. C'est pour cela que je l'ai toujours beaucoup aimée, pour sa pureté. Un monde qui ne serait peuplé que de Patricia serait le meilleur des mondes, mais peut-être, aussi, un monde très chiant. Ce sont les contrariétés, les drames même, qui nous font exister, et pas seulement parce que, en creux, ils donnent du relief aux bons moments, aussi parce qu'ils font de nous des personnes, parfois des personnages ; que serions-nous, sinon ? Des oisillons qui pépient sottement en attendant leur béquée de satisfaction quotidienne.
Je n'ai jamais été innocente. J'ai toujours été lucide. Ça m'a rendu la vie plus facile. Au regard de ce qui m'attendait, si j'avais été fraîche et naïve comme Patricia, j'aurais été broyée.
(p. 52)
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Mais, à bien y réfléchir, si on ne peut pas figer l'amour en un concept, on peut néanmoins définir dans les grandes lignes ce qui peut sinon en garantir le succès, du moins limiter les risques de mort prématurée. Car c'est bien la durée d'une relation qui nous rend humains, distincts des bêtes qui, si douées d'émotions soient-elles, s'inscrivent surtout dans l'instant, et dans l'instinct. Déjà, le temps fait beaucoup de dégâts. Alors, pour qu'un amour dure, il faut qu'il soit composite, avec beaucoup d'ingrédients, le plus possible, de sorte que la dégradation, voire la disparition de tel ou tel élément ne puisse être fatale. Et puis, selon moi, il faut au moins un truc très fort dans tous ces ingrédients, qui ne soit pas le sexe.
(p. 102-103)
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